Critiques de théâtre, opéras, concerts (Marseille et région PACA), en ligne sur ce blog puis publiées dans la presse : CLASSIQUE NEWS (en ligne), AUTRE SUD (revue littéraire), LA REVUE MARSEILLAISE DU THÉÂTRE (en ligne).
B.P. a été chroniqueur au Provençal ("L'humeur de Benito Pelegrín"), La Marseillaise, L'Éveil-Hebdo, au Pavé de Marseille, a collaboré au mensuel LE RAVI, à
RUE DES CONSULS (revue diplomatique) et à L'OFFICIEL DES LOISIRS. Emission à RADIO DIALOGUE : "Le Blog-notes de Benito".
Ci-dessous : liens vers les sites internet de certains de ces supports.

L'auteur

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Agrégé,Docteur d'Etat,Professeur émérite des Universités,écrivain,traducteur,journaliste DERNIÈRES ŒUVRES DEPUIS 2000: THÉÂTRE: LA VIE EST UN SONGE,d'après Caldéron, en vers,théâtre Gyptis, Marseille, 1999, 2000; autre production Strasbourg, 2003 SORTIE DES ARTISTES, Marseille, février 2001, théâtre de Lenche, décembre 2001. // LIVRES DEPUIS 2000 : LA VIE EST UN SONGE, d'après Calderón, introduction, adaptation en vers de B. Pelegrín, Autres Temps, 2000,128 pages. FIGURATIONS DE L'INFINI. L'âge baroque européen, Paris, 2000, le Seuil, 456 pages, Grand Prix de la Prose et de l'essai 2001. ÉCRIRE,DÉCRIRE L'AMÉRIQUE. Alejo Carpentier, Paris, 2003, Ellipses; 200 pages. BALTASAR GRACIÁN : Traités politiques, esthétiques, éthiques, présentés et traduits par B. Pelegrín, le Seuil, 2005, 940 pages (Prix Janin 2006 de l'Académie française). D'UN TEMPS D'INCERTITUDE, Sulliver,320 pages, janvier 2008. LE CRITICON, roman de B. Gracián, présenté et traduit par B. Pelegrín, le Seuil, 2008, 496 p. MARSEILLE, QUART NORD, Sulliver, 2009, 278 p. ART ET FIGURES DU SUCCÈS (B. G.), Point, 2012, 214 p. COLOMBA, livret d'opéra,musique J. C. Petit, création mondiale, Marseille, mars 2014.

vendredi, septembre 30, 2016

RETOUR D' "HAMLET" À MARSEILLE




HAMLET
(1868)
Livret de Jules Barbier et Michel Carré d’après Shakespeare,
musique d’Ambroise Thomas.
Opéra de Marseille,
27 septembre 2016
         Après la création de cette production à Marseille de 2010, après la reprise d’Avignon en 2015, que dire de nouveau d’un spectacle qui, s’il ne l’est plus, semble n’avoir pas vieilli ? Avec les deux piliers de Ciofi, dans les trois, et Lapointe entré dans la version avignonnaise et retrouvé ici, dont on ne peut que répéter, pour s’en émerveiller, les qualités scéniques et vocales extraordinaires, on se contentera d’actualiser le compte-rendu en saluant les nouveaux venus dans la distribution. Et aussi d’apprécier l’intelligence et la profondeur d’une mise en scène également bonifiée.


      Il est des opéras, il est des œuvres qui, sans être musicalement des chefs-d’œuvre, sont cependant d’une telle facture qu’ils en donnent l’illusion, ne serait-ce que le temps d’un spectacle de plus porté, transporté par de tels interprètes, si bien qu’être ou ne pas être excellent est la seule question et, ici, elle ne se pose pas tant l’excellence saute aux yeux, capte les oreilles : images, voix, tout concourt à la réussite.


L’œuvre
Il serait vain et injuste de comparer cet Hamlet à la pièce originale de Shakespeare qui dure six heures. D’une bonne pièce ordinaire de Sardou, Tosca, Puccini et son librettiste firent un opéra extraordinaire qui la sublima et éclipsa ; de l’extraordinaire drame original, Barbier et Carré, Thomas, font non un opéra ordinaire mais solidement charpenté et musiqué, en parfaite adéquation avec les attentes du public de leur temps : donc, ouverture, interludes nourris orchestralement, chœurs, ensembles, airs de très bonne tenue, malgré l’inégalité de certains récitatifs et passages. Mais l’on goûte aussi les trouvailles de bon aloi, solo de trombone, nostalgique cor anglais, etc, qui mettent délicatement en valeur de nombreux pupitres et les instrumentistes, au détour d’une phrase musicale, élevés au rang de l’interprète soliste. Des motifs musicaux unificateurs donnent une couleur et une homogénéité dramatique remarquable à l’ensemble. Bref, cette œuvre, peut-être trop longue, se tient et tient son engagement.



       À la hauteur de cette réussite, on comprend mieux les difficultés à monter cette œuvre : un rôle-titre écrasant pour un baryton pratiquement toujours présent, un personnage d’Ophélie qui ne le cède en rien aux voltiges acrobatiques des héroïnes folles de l’opéra avec une scène de folie démente aussi de longueur ; deux autres personnages requérant autant présence vocale que scénique, Gertrude et Claudius ; un spectre à voix d’outre-tombe et au moins quatre autres interprètes non négligeables, sans compter un grand orchestre omniprésent, nécessitant un chef aussi à cette altitude, des chœurs nourris. Rajoutons la nécessité, aujourd’hui, d’un metteur en scène inventif pour pallier les changements de tableaux en un lieu et scénographie uniques. Autant de défis du grand opéra à la française du XIXe siècle pour avoir la mesure de cette gageure et de ce succès. Et l’on découvre, honteux rétrospectivement de préjugés partagés sans preuves à l’appui contre lui, un Ambroise Thomas méconnu, inconnu, oublié, après avoir connu une célébrité exceptionnelle en son temps.



La réalisation
La superbe mise en scène originale de Vincent Boussard, est réalisée brillamment par Natascha Ursuliak. Mais le propos d’alors, sans changer, a mûri. Le décor unique de Vincent Lemaire, hautes et longues parois d’une froideur de papier glacé angoissant, froissé d’effroi, encore accusé par de longues doubles lignes verticales que des horizontales ont du mal à rasséréner, semblent imbibées par le bas d’une noire moisissure de ce royaume de Danemark « où quelque chose est pourri » selon Shakespeare et, dans la dernière scène, s’élevant, c’est toute la noirceur sépulcrale du sol qui paraît alors les avoir presque entièrement gagnées.
L’espace de la scène, antichambre de palais, s’ouvrant à peine, de temps en temps, d’une embrasure de fenêtre sur un néant de nuit qui semble happer le sombre héros, est étouffant, oppressant malgré ses proportions. Selon les lumières dramatiques (Guido Levi), il se teinte d’émotions bleu de nuit introspectif, ombreux d’angoisse, vert d’eau maléfique pour la pauvre Ophélie, trace sanglante pour le spectre du roi. 


        Un immense portrait du roi défunt, assassiné par son frère Claudius (ici, avec la complicité de Gertrude, la reine, sa maîtresse) de travers, symbolise cette instabilité délétère et criminelle. Le cadre vide de l’être devient miroir ou tableau du paraître, encadrant en mise en abîme les apparences, le jeu de l’illusion du théâtre du monde et celui des ombres, du spectre du roi. L’utilisation des loges d’avant-scène, où se trouveront les fossoyeurs, joue aussi bien le théâtre dans le théâtre de la pièce. Le spectre descendant des cintres, en perpendiculaire, insecte effrayant marchant sur le mur central,  est saisissant, dans l’esprit de la machinerie baroque. C’est donc, par la seule image, un intelligent renvoi au Baroque de la pièce originelle. Autre belle trouvaille, Ophélie et ses livres comme de minuscules tentes vertes sur le sol, romanesque folle, tel le fol Chevalier à la Triste Figure presque contemporain rendu fou par ses lectures : Don Quichotte (1605), l’homme d’action qui ne doute jamais, Hamlet (1601), personnification du doute, paralysé dans l’action, double incarnation opposée du héros moderne entre réflexe et réflexion.

     Les costumes de Katia Duflot, comme toujours, participent de la dramaturgie, renvoyant, en gros à l’époque de la création de l’opéra pour les hommes, austères redingotes et habits noirs et gris, d’une sévérité luthérienne, robes années 30, grises, sombres, pour les dames qui se teinteront, s’adouciront un peu de lumières moins dures. Gertrude a le rouge du désir et du sang, robe vite ouverte sur dessous noirs de voluptueuse dentelle, et Ophélie, mal coiffée, mal fagotée puis en vaporeuse robe blanche, lis inverse, nu-pieds, à l’écart, est déjà ailleurs, étrangère à ce monde qu’elle voit déjà de loin, d’ailleurs. Les livres sont aussi un miroir de ses doutes et tourments amoureux et, autre belle trouvaille, font exister ces « amis » invisibles auxquels elle s’adresse en voulant se mêler à leurs jeux  Gageure réussie dans un lieu unique : Ophélie ne va pas se noyer dans un étang extérieur mais ici, au milieu de la scène, dans une baignoire ; en faut-il plus à une enfant fragile et gracile pour sombrer dans sa folie et se noyer dans ses larmes ? (et dans celles que nous arrache?)


L’interprétation
         Et quand Ophélie est Patrizia Ciofi, légère comme un moineau au milieu de sombres corbeaux morbides, sautillant, pépiant tout doucement sans jamais s’intégrer à leurs vols funèbres ou bals frivoles, c’est le frisson de la grâce qui passe, dès son mélancolique premier air : doux legato dessinant un flottant horizon déjà lointain. Regards égarés, bras aux envols brisés retombant, désespérés d’étreintes rejetées, sur la pointe des pieds pour atteindre un inaccessible Hamlet dressé comme un roc dans son obsession qui le rend insensible. Livre à la main, elle est l’image, et le son idéal, de l’abandon, de la détresse douce et bleutée qui va l’étreindre dans sa brume aquatique. Et tout cela avec cette voix tendre, moelleuse jusque dans l’extrême aigu déchirant, jonglant, aérienne, avec notes piquées, piquées de folie, trilles d’oiseau, roulades, cadences irréelles, avec une aisance bouleversante qui fait vivre ce sommet de l’art, l’artifice de cette haute voltige vocale, comme tout naturel. Et de ces lignes, écrites il y a six ans, je ne vois rien à retrancher tant, miracle de l’art, Patrizia a paru immobiliser, ou plutôt, retenir, retrouver le temps, qui semble n’avoir pas passé depuis lors ni pour sa voix, peut-être, oui, le grave un peu plus nimbé, sans lourdeur, ni pour cette émotion intacte qu’elle nous redonne ici comme au premier jour là-bas. Patrizia, sa douce voix dont l’art fait oublier l’art, ce timbre si personnel, c’est le chant retrouvant  enfin la poésie : le rêve.


       Hamlet, terrible témoin dominant du regard le théâtre du monde, dans l’embrasure de la fenêtre, dans la salle, comme Ophélie, est lui aussi, ailleurs, mais pas dans le même, spectateur plus qu’acteur, indécis, velléitaire,  cherchant chaque fois des alibis à son inaction, corrodé par le désir d’une action, d’une vengeance qu’il diffère sans cesse et n’accomplira que pratiquement poussé par le bras du spectre matérialisé. Hamlet, admiré déjà à Avignon, est encore admirablement incarné par Jean-François Lapointe qui a encore mûri son personnage, on dirait même sa personne tant il habite ou hante ce rôle ou en est hanté. Il apparaît de noir vêtu, tel un spectre,  sa présence est telle qu’il semble exister, peser sur tout le spectacle même lors de ses rares éclipses. Et, pourtant, d’entrée, il est hors scène, hors-jeu, contemplant le théâtre tantôt à cour, tantôt à jardin, dans la salle parmi le public : contemplatif, méditatif, il regarde s’agiter le théâtre dans le théâtre du monde —magnifique idée baroque— dont il tirera aussi les ficelles, metteur en scène de la scène du crime, sans entrer dans l’action, auteur mais non acteur d’une pièce par ailleurs fantasmée ou soufflée par le fantôme, véritable deus ex machina. On s’attend à un personnage frêle, faible, prince neurasthénique rongé d’un désir de vengeance longtemps inassouvi, paralysé. Mais c’est un beau ténébreux malgré sa blondeur, doté d’une force animale qu’il sait plier en des murmures d’une extrême douceur pour captiver la douce Ophélie et déchaîner pour la broyer. De sa grande, taille, de sa puissance, il fait l’image inverse de sa faiblesse réelle, de ses hésitations : comme si toute sa force vitale et virile, sa puissance, prodigieusement exprimée par le torrent maîtrisé de la voix, se tournait contre lui, le détruisait de l’intérieur, après avoir détruit sa malheureuse fiancée. 

      Acteur saisissant autant que chanteur d’exception, Lapointe est un Hamlet tout tendu par l’introspection, le dialogue permanent avec soi-même qu’on dirait à voix basse, et soudain, la voix explose dans des aigus d’une éclatante beauté que pourrait envier un ténor. La tessiture est tendue pour un baryton, sur la corde raide du ré et s’élève à des sol # lumineux où l’on retrouve, mais dans la violence, la lumière de celui qui fut un Pelléas idéal et qui se donne le luxe aujourd’hui de chanter les Golaud. Timbre riche, plein, voix d’une remarquable égalité du grave sombre à l’aigu lumineux, ronde, sans faille, puissante et tendre : il est au sommet de son art consommé.
       

     Gertrude et Claudius, le couple criminel, semble d’abord goûter le bonheur de leur union, jouir avec une sensible volupté du fruit de leur crime : leurs étreintes ne trompent pas sur les raisons érotiques autant que politiques pour le roi, de leur complicité. La mezzo SylvieBrunet-Grupposo, d’une voix puissante et prenante, ose mettre en danger ses aigus pour incarner d’humaine et saisissante façon la sensualité, la force ambitieuse mais aussi la fragilité de la reine régicide, meurtrière meurtrie, sinon assassinée, par Hamlet, Clytemnestre nordique déchirée du remords, objet presque sexuel de la brutalité sadique du fils révolté dans une scène dramatique très réussie où la mise à nu du corps de la mère est pratiquement la mise à nu incestueuse de l’âme. Âme damnée de sa belle-sœur amante puis femme, en Claudius, Marc Barrard, toujours exact dans tout rôle, déploie sa voix large et sombre de traître fratricide, arrogant d’abord, mais il exprime, comme une confidence, comme une confession presque murmurée, l’aveu du crime qu’il fait sonner comme une émouvante et humble prière de coupable sincèrement repenti, justifiant ainsi qu’Hamlet, prêt à le tuer, ne le fasse pas de peur que cette contrition lui obtienne le pardon de Dieu. Planant et pesant sur eux comme l’épée de Damoclès du remords, (doublé par Julien Degremont) Patrick Bolleire, immense, sans amplification sépulcrale à la dernière scène, a la voix froide et sépulcrale du spectre.
Rémy Mathieu, ténor, dans un rôle bref mais tendu qui sollicite des sauts d’aigu risqués, campe un Laërte juvénile, sympathique, touchant Valentin confiant sa sœur à celui qui en fera le malheur. Samy Camps, autre ténor, illumine de sa voix un Marcellus enténébré de crainte auprès de l’Horatio de Christophe Gay qui fait frissonner d’effroi sa voix à l’évocation du spectre, les deux se suivant comme une ombre dans la sombre scène du spectrale. Jean-Marie Delpas est l’ombreux et éphémère Polonius dans cette œuvre qui, divisant en trois brèves figures de comparses le timbre traditionnel du ténor, donne le primat aux grands héros à voix grave, le Prince, le roi et le spectre et, comme dans une logique funèbre, au Premier fossoyeur, la basse Antoine Garcin exaltant de sa loge ou du bord d’une tombe, de sa solide voix, la fragilité dérisoire de la vie et la dive bouteille, rejoint en ironique et clair contrepoint, d’une autre loge, par le ténor Florian Cafiero.

     Les chœurs, importants, sont parfaitement préparés par Emmanuel Trenque, bien intégrés scéniquement au drame. À la tête de l’Orchestre et chœur de l’Opéra de Marseille, Lawrence Foster, magistral, impérieux mais souvent ludique, joue le jeu et dignifie cette musique dont certaines facilités n’empêchent pas d’admirer le beau travail dans le moule un peu lourd de l’opéra à la française du XIXe siècle, heureusement allégé du rituel ballet, cinq actes, ouverture fournie et des interludes entre chacun mais qui ont le mérite de donner la parole, de laisser une part aux instrumentistes échappés aux tutti.

Hamlet d’Ambroise Thomas
Opéra de Marseille,
27, 29 septembre, 2 et 4 octobre
Orchestre de l’Opéra de Marseille. Chœur : Emmanuel Trenque,
Direction musicale : Lawrence Foster,

Mise en scène : Vincent Boussard,assisté par  Natascha Ursuliak.
Décors : Vincent Lemaire. Costumes : Katia Duflot. Lumières : Guido Levi.

Distribution :

Ophélie : Patrizia Ciofi ; Gertrude : Sylvie Brunet-Grupposo ; Hamlet : Jean-François Lapointe ; Claudius : Marc Barrard ; Laërte : Rémy Mathieu ; Le spectre : Patrick Bolleire ; Marcellus : Samy Camps ; Horatio : Christophe Gay ; Polonius : Jean-Marie Delpas ; Premier fossoyeur : Antoine Garcin ; Deuxième fossoyeur : Florian Cafiero ; Double du spectre : Julien Degremont. 

Les représentations de cette production de Hamlet sont dédiées au baryton Bernard Imbert disparu le 2 juillet dernier.

Photos  © Christian Dresse
1. Le  père spectral pesant sur le fils ;
2. Le héros solitaire et le couple régicide (Lapointe, Brunet-Grupposo et Barrard) ;
3. Les amis solidaires (Gay, Lapointe, Camps) ;Névrose et folie qui allaient bien ensemble ;
4. La douce rêverie d'Ophélie (P. Ciofi) ;
5.  La rêveuse et le névrosé, chemin vers le délire et la folie (Ciofi, Lapointe) ;
6. Théâtre dans le théâtre et miroir baroque des illusions ;
7. L'envol vers la folie ;
8. La plongée dans la mort ; 
9. Ophélie, noyée dans les larmes.


mardi, septembre 27, 2016

"MY FAIR LADY", ESCALE MARSEILLE


MY FAIR LADY DE MARSEILLE



d’après My Fair Lady de Frederick Loewe, 
livret de Alan J.  Ferner

adaptée pour deux personnages par Jean-Christophe Born

Dans le cadre de Septembre en mer,

Marseille,

Voilier le Don du vent,

16 septembre



 L’auteur de l’œuvre originelle
         George Bernard Shaw (1856-1950) fut critique dramatique, d'art et de musique, auteur de romans, d’essais, militant politique socialiste. Il a écrit plus de cinquante pièces. Sa verve humoristique va faire de lui un maître incontesté du théâtre anglophone. Très engagé politiquement, George Bernard Shaw s'attaque aux abus sociaux, dénonce la rigidité des classes sociales.
En 1925, il reçoit le prix Nobel de littérature. Il est célèbre pour ses mots d’esprit souvent acides. L’on pense à Sacha Guitry :
       "On compare souvent le mariage à une loterie. C'est une erreur, car à la loterie, on peut parfois gagner. 
        "Quand une femme du monde dit non, cela veut dire peut-être ; quand elle dit peut-être, cela veut dire oui ; et quand elle dit oui, ce n'est pas une femme du monde.
     "Lorsque Dieu a créé l'homme et la femme, il a bêtement oublié d'en déposer le brevet si bien que, maintenant, le premier imbécile venu peut en faire autant.
      "Les animaux sont mes amis... et je ne mange pas mes amis.
    "La mort ne m'impressionne pas, j'ai moi-même, en effet, l'intention bien arrêtée de mourir un jour.
        "La vie est trop courte pour être prise au sérieux."

         Son l’époque est encore celle du réalisme dans le roman (Zola n’est pas loin, il meurt en 1902) dans le théâtre avec Ibsen, Strindberg dans les pays scandinaves, du vérisme dans l’opéra italien qui, en réaction contre le néo-romantisme, veut traiter de tranches de vies, illustré par Mascagni et sa Cavalleria rusticana, Leoncavallo et ses Pagliaci, par Giordano et même Puccini, ou même en France avec le « Roman musical » qu’est Louise (1900) de Charpentier. Bien sûr, en réaction, il y a les mouvements symbolistes, décadentistes, brillamment illustrés par le spirituel Oscar Wilde, autre Irlandais, par Richard Strauss en musique, par Debussy, par Maeterlinck dans le théâtre. Et la peinture est déjà sur d’autres voies modernistes. Mais Shaw écrit des pièces à thèses, dénonçant l’injustice sociale de la rigide Angleterre encore victorienne (la reine Victoria meurt en 1901) corsetée, étouffée par les conventions hypocrites) même sous le règne du successeur Edouard VII.

         Sa pièce Pygmalion, est créée en 1912.
On connaît le mythe grec du sculpteur Pygmalion qui tombe amoureux de sa statue, Galatée, qui prend vie par la grâce d’Aphrodite. Le mythe pose le problème du rapport entre le créateur et son œuvre, l'idéalisation qu’il matérialise dans un corps, dont il aime la beauté dans un miroir narcissique qui lui renvoie sa force créatrice. Shaw l’actualise : un distingué et insupportable professeur de phonétique, de diction, vieux garçon revendiqué, rencontre, dans le marché londonien de Covent Garden, une jolie petite marchande de fleurs d’une extrême vulgarité. Il fait le pari avec l’un de ses amis de corriger son horrible accent cockney, faubourien, d'en faire une grande dame capable d’éblouir la haute société par sa distinction.

En 1939, un premier film remporte un Oscar pour le scénario que Shaw a tiré de sa pièce Pygmalion et l’on dit qu’il se sert de la statuette pour bloquer sa porte. Broadway s’en empare : c’est  la comédie musicale My Fair lady, musique de Frederick Loeve, livret d’Alan Jay Lerner, créée par Rex Harrisson et Julie Andrews en 1956. En 1964 la pièce est portée à l'écran par Georges Cukor avec le même Harrisson et Audrey Hepburn.
        
        

DON DU VENT ET DOUÉ À TOUS VENTS

         Le Don du vent c’est ce joli deux-mâts ancré au Vieux-Port devant la Mairie ; il a un long passé, il a vécu nombre d’aventures, dont la moindre n’est pas que le compositeur Frederick Loeve, invité à bord par des amis, y écrivit tout ou partie, justement, de My Fair Lady. Sans le prendre à l’abordage, Jean-Christophe Born l’a investi déjà triomphalement, notamment, l’an dernier (voir dans ce blog 11 septembre 2015) avec Marseille, mes amours, un succulent condensé d’opérettes marseillaises concocté savoureusement par lui-même. Il récidive, mais sur la rive britannique, avec cette adaptation personnelle de My Fair Lady, et avec le même succès. Une gageure.

         Passer d’une pièce fourmillant de personnages, le père, Freddy l’amoureux d’Eliza, la mère d’Higgins, à un condensé, un tête à tête, le duo longtemps duel entre le docte professeur et sa disciple ou, plutôt, son cobaye, n’est pas un mince exploit. Pourtant, il est pleinement réussi, non seulement parce que quelques interpellations habiles font exister des personnages absents (mère, public des courses et chevaux), sauf une duchesse joliment incarnée par une spectatrice, mais parce que ce resserrement de l’intrigue, excluant donc le spectaculaire, surtout dans l’exiguïté de l’espace et la proximité physique du public, condense et rend plus dense le jeu et l’enjeu : la cruauté expérimentale de l’épreuve à laquelle l’arrogant professeur imbu de sa science sans conscience, soumet  la pauvre jeune fille. Et l’on est heureux qu’il ne soit professeur que de diction de salons et palais, qui classe ou déclasse, admet ou rejette selon l’accent chic ou choc, le mot propre ou sale car, malgré l’humour de la pièce, sa toute bonne conscience d’imposer à autrui un bonheur sans appel de ce qu’il estime la norme langagière, on sent en lui l’énorme ambition du tyran écrasant sans pitié les êtres non conformes, renvoyés à l’anormalité, à l’animalité même, sale et puante, en toute bonne conscience. On l’imagine plus avant en savant expérimentateur et fou de sa science.

C’est donc une adaptation réussie centrée sur le conflit psychologique et social entre les deux héros. Car, sous l’apparence frivole de la pièce, il s'agit, en réalité, d'une charge sur l'amour et sur les difficiles rapports entre les différentes classes sociales : le professeur, c’est le maître, Liza, l’esclave. Mais petit à petit, dans une dialectique hégélienne comme on dirait en philosophie, les rôles sont inversés, Liza prend le pas sur le maître. Malgré tout, quel sera le sort de cette pauvre fille prise entre deux mondes auxquels elle ne peut appartenir complètement, sorte de Cendrillon d’un moment qui reviendra à la case départ mais après avoir connu un univers qui ne sera jamais le sien ? Certes, comme dans les contes de fées, cela finira bien, le Pygmalion, le Professeur créateur tombe amoureux de sa créature mais tombe-t-il vraiment amoureux de Liza, de la femme qu'elle est vraiment ou de sa création, c’est-à-dire de lui-même ?
C’est donc tout cela que nous rend sensible cette adaptation de Jean-Christophe Born ce jeune ténor au physique de jeune premier qui a tous les dons, doué à tous vents. Il chante bien, il maîtrise ce chanté-parlé typiquement anglo-saxon destiné à des comédiens non chanteurs, alors qu’il est un chanteur lyrique remarquable. Il déroule, distille les mots avec une parfaite diction qui rend crédible l’irascible professeur de phonétique. Mais, comédien tout aussi talentueux, malgré l’élégance contenue du gentleman, tout son visage extrêmement mobile et quelques gestes stylisés accompagnent avec souplesse et variété, sans nulle outrance, avec un naturel comique confondant, le distingué professeur célibataire endurci, fils de famille et à sa maman. Du grand art en toute joyeuse modestie.

La partie de la soprano Cecilia Arbel est un peu plus ardue puisqu’elle doit incarner la pauvre vendeuse de violettes de Covent Garden dont la mine et l’accent horrible horripilent et fascinent l’érudit et distingué professeur, puis évoluer vers la jeune élève polie lentement plus par l’amour que l’éducation phonétique et advenir enfin, papillon éthéré sortant de la chrysalide, à l’éclosion éblouissante de la femme fleur séduisant même le roi. Rôle de composition délicat de trois personnages en un. Elle s’en tire assez bien et nous touche par son rêve naïf de bonheur dans un modeste confort « Wouldn't it be lovely ? », ’Ce serait pas charmant’ au rythme de claquettes, et son introspectif et vengeur « Just you wait », ’Attends voir, tu vas souffrir’ et nous  enchante, par le brillant « I could have danced all night », ‘J’aurais pu danser toute la nuit’ qu’elle finit avec un timbre fruité et corsé sur un beau contre ré .
C’est à Solange Baron (qui a adapté pour l’accordéon la partition) et Cyrille Muller, plus qu’accompagnateurs, partenaires et témoins ironiques, rêveurs ou amusés, que revient, en interludes de nous bercer de l’air fameux de Freddy passant sous les fenêtres de Liza.
Les costumes, d’une élégance britannique pour le professeur, en frac pour les mondanités, d’une somptuosité 1900 pour la métamorphose de Liza, avec un chapeau plaisamment surdimensionné qui se souvient du film de Cukor, quelques éléments pertinents, un téléphone, un livre, une table, un siège, des déplacements et des mouvements justes et précis dans cet espace réduit, sont à porter au crédit de la mise en scène subtile et habile d’Henri de Vasselot : avec apparemment des riens, beaucoup de résultats.

Bon vent au voilier et à ce délicieux spectacle ! 


My Fair Lady de Marseille
Textes parlés en français, musiques chantées en anglais
Le Don du Vent
1, 2, 16 septembre
Mise en scène :  Henri de Vasselot ; costumes : Atelier Sevin-Doering.
Avec :
Cécilia Arbel : Eliza Doolittle ; Jean-Christophe Born :  Professeur  Henry Higgins.
Solange Baron et Cyrille Muller à l'accordéon classique.

1. L'affiche initiale de Septembre en mer, reprise de 1928, censurée en 2016, au prétexte qu'elle pouvait gêner "certaines populations" (infos FR3) : "Cachez ce sein que je ne saurais voir" (Molière, Tartuffe, 1669). Rétablie dans quelques stations de métro : le corps de la femme dans les tunnels au XXI e siècle…

Photos Germain Thyssen 
 Vidéo Germain Thyssen
https://www.youtube.com/watch?v=CgnpySEbxSc






mercredi, septembre 21, 2016

SAND ET CHOPIN


DEUXIÈME FESTIVAL INTERNATIONAL

SAND ET CHOPIN EN SEYNE

 LA SEYNE-SUR-MER

 FORT NAPOLÉON


26 août 2016
  FORT NAPOLÉON




Force et fortifications





         Tours

         Fort Balaguer, Tour Royale : les deux forteresses face à face sont comme le fermoir, qui enserre sans fermer complètement, le collier illuminé de l’immense rade de Toulon. D’un côté, les plages de sable, ponctuées par le Fort, de l’autre une pointe rocheuse surmontée de la Tour, la ville, la base navale, au loin, la silhouette fantôme dans le soir tombant du porte-avions Charles de Gaulle. Sur cette rive de Saint-Mandrier, petit port à l’ancienne, de petits bateaux d’autrefois, pas de yachts mais de modestes barques, des canots, des voiliers, une échelle humaine. Des routes serpentant, rêveusement, entre monts et mer.  Un coin encore préservé.

Un chemin forestier dans la colline et des pinèdes surchauffées par la canicule, embaumées des senteurs des plantes aromatiques exhalées, exaltées par la chaleur, nous conduit, à pied, à une autre fortification : le Fort Napoléon.  Un quadrilatère de pierre, arêtes vives mais brouillées, gribouillées, adoucies d’arbustes et d’arbres qui ont pacifiquement pris possession des hautes murailles défensives, tendre prolongement végétal des murs minéraux guerriers.

À l’intérieur, une cour, percée d’ouvertures donnant sur des salles voûtées, vouées désormais, à des expositions, en ce moment, de belles photos de Gil Fréchet. Une scène, un candélabre, deux pianos anciens, l’un, de collection, un Érard de 1926, l’autre ayant appartenu aux Chorégies d’Orange, ayant accompagné Jon Vickers, Montserrat Caballé, Pavarotti… Car ces forts, ces fortifications, belliqueuses, défensives, autrefois subissant le bruit du canon, sont soumises désormais à la paix de la musique.




Tour de force

C’est celui de la chanteuse lyrique Chrystelle di Marco, qui a dû puiser en ces lieux la force des murs et la volonté de fer, l’âme d’une guerrière pour réussir à planter, implanter un festival musical et littéraire autour des figures de Chopin et Sand, qui vécut tout près dans une villa et un lieu qui donnèrent nom à son feuilleton Tamaris publié dans la Revue des deux mondes, puis édité en 1862, dont le cadre est justement le décor de la corniche de Tamaris à La Seyne-sur-Mer, une histoire de mère et de fils malade, un aveu presque de son rapport maternel, inconsciemment incestueux, avec Chopin…


Chrystelle di Marco, qui a travaillé avec Raina Kabaivanska, qui chante déjà en Italie, en Espagne, a donc réussi l’exploit de créer ce festival autour de ces deux figures romantiques tutélaires avec, cette année, au programme, Le jeudi 25 août la pianiste internationale Maria Luisa Macellaro La Franca, associée à la comédienne Vanessa Matéo, pour conter en musique et texte les amours de Georges Sand et Chopin. Le 27 août, c’était  le spécialiste de la musique de Chopin, Jean-Marc Luisada, lauréat du Concours International Frédéric Chopin de Varsovie, victoires de la musique en 2010, qui, sur un piano de collection exceptionnel, un Broadwood and sons de 1863, évoquait sous ses doigts l’âme de Frédéric.


Et, ce soir, le 26, c’était, avec la complicité du ténor géorgien Iraklí Kakhídze et de la pianiste venue de Géorgie pour les accompagner, Níno Chaídze, que Chrystelle di Marco payait de sa personne. Et quand on emploie cette expression c’est au sens propre et par antiphrase : sans aucune subvention, pour payer les autres, elle renonçait à son cachet, participant, jusqu’à la limite du concert, à tout le travail matériel qu’exige le maintien et la préparation d’un lieu scénique quand la pauvreté des moyens ne permet pas d’avoir une équipe suffisante pour la maintenance. Ce sont des circonstances, qui doivent entrer en considération, des difficultés de l’art aujourd’hui, de sa production, de la vie des artistes, dont l’engagement, la générosité, à la limite du danger pour eux, sont les mesures aussi de leur réussite.


Tour de chant Verdi

Au programme, donc, en première partie, quatre extraits de la Traviata. Le fameux récitatif introspectif, « È strano… » suivi du grand air « Sempre libera » de l’acte I ne pouvait manquer.  On nous a tant habitués, à tort, à entendre ce rôle, notamment le passage de haute virtuosité « Follie, follie… » par des voix légères, qui ajoutent un abusif contre mi non écrit par Verdi, que l’on en oublie que la partition est écrite pour un soprano dramatique capable de vocaliser, d’alléger. La voix de Chrystelle di Marco, puissante, souple, ample tissu et volume, correspond exactement à cette tessiture, égale sur tout son registre, riche en harmoniques, colorée, grave onctueux et velouté, et un medium en mezzo forte d’une somptueuse beauté. Elle se tire admirablement des vocalises périlleuses, malgré le handicap d’une chaleur encore écrasante la nuit, dont le piano, malgré sa protection, souffre un peu avec, soudain quelques sonorités curieuses mais, finalement, agréables dans leur étrangeté. Cependant, l’éclatante belle santé de la voix correspond moins à la moribonde disant adieu à son passé, notamment dans des pianissimi bien tenus mais peut-être insuffisamment ténus.


Elle a un digne partenaire en Iraklí Kakhídze, tout juste arrivé du Festival de Bergen en Norvège, en plein air (et sous la pluie !), ce qui montre aussi à quelles conditions sont soumis les chanteurs dont la jeunesse est prisée pour une scène se rapprochant toujours plus du théâtre et du cinéma pour la beauté des personnages, mais qui ne peuvent s’offrir le luxe, pour vivre —et pas toujours bien— pour survivre souvent de leur art, de refuser l’emploi périlleux que leur proposent des directeurs plus soucieux de réussir un spectacle ponctuel que de ménager l’avenir des voix des jeunes artistes. Ainsi, engagé en troupe par l’Opéra de Manheim, il s’est déjà vu offrir ailleurs les rôles de fort ténors de Canio de Pagliacci et même d’Othello, dangereux en débuts de carrière et qui demandent une voix murie par le temps et l’expérience.


Il est vrai que la voix triomphante de ce ténor semble y inviter : un beau métal pour le timbre, une voix d’airain, des aigus tranchants d’une rare puissance et facilité dans une égalité remarquable de la tessiture, tout pour assurer le succès d’une soirée, si l’on ne songe pas au péril vocal de rôles trop tôt abordés. Il se lance avec passion dans l’air véhément des remords d’Alfredo de l’acte II (voir sur Youtube) et les deux chanteurs finissent cette première partie avec le duo final de Traviata.

 Le ténor est rayonnant de force virile dans l’air célèbre « Celesta Aida… » d’un Radamès qui est certes dans ses cordes, mais dont il reconnaît sagement qu’il n’a pas intérêt vocal à le trop cultiver en continuité actuellement. Le duo de l’acte II, « Teco io sto », du conviendra mieux que les passages en trop grandes nuances à ces chanteurs très dotés en voix, d’une générosité qui se ménage pas en cette nuit estivale éprouvante de chaleur.


Grisés par la puissance exceptionnelle de leurs moyens, dopés, poussés par un public enthousiaste, ils poussent trop la voix et le duo d’amour final d’Aida, s’il est passionné comme il se doit, manque de cette douceur ineffable que Verdi demande expressément dans la partition.

Mais très belle soirée, avec, par ailleurs, une remarquable pianiste, Níno Chaídze, parfaite experte de cette musique italienne à grandes envolées, qui sait accompagner sans presser, laissant très largement respirer la musique et les chanteurs.

Ballo in maschera (voir vidéo G. Monchablon https://youtu.be/4aXgxX9tsqA) 




LUX CLASSIC
Pour donner la mesure de l’activité passionnée de Chrystelle di Marco, disons son activisme musical, il faut signaler que non seulement elle a créé le Festival Sand et Chopin mais qu’elle dirige


 l'Opéra dans les Chais, ainsi que les Rendez-vous musico-littéraires de Lux Classic au Musée de la marine de Toulon, se déroulant d'octobre à juin et des Rencontres musico-littéraires au Musée de la Castre de Cannes.

      Sa passion pour les mélodies françaises et italiennes des 19e et 20e siècles, assurée de l'enthousiasme du public de ses récitals, l'amène a créer une maison d'édition et un label indépendant de musique classique, LUX CLASSIC.

        LUX CLASSIC se veut créatif et ouvert sur la renaissance et la mise en valeur d'un répertoire riche de couleurs, de variétés de formes et d'émotions aussi bien dans le répertoire des deux derniers siècles que dans la réédition d'ouvrage littéraires de cette même période. Son premier enregistrement, Canti d'amore, est un florilège de mélodies du compositeur italien Luigi Luzzi en première mondiale accompagnées par le pianiste Hervé N'Kaoua. En 2015 elle enregistre dans la collection Livre/Cd Il était une fois... une anthologie de mélodies françaises Rêves d'Orient avec la pianiste Marion Liotard mis en miroir avec la réédition de Au bord du désert de Jean Aicard

FESTIVAL SAND ET CHOPIN
Fort Napoléon
La Seyne-sur-Mar 
26 août 2016

Récital Lyrique Verdi
Chrystelle di Marco, soprano, Írakli Kakhídze, ténor
Níno Chaídze, piano  

Photos de la production





 

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