Enregistrement 21/12/2015, passage,
semaine du 28/12/ 15 /3/16
RADIO DIALOGUE RCF (Marseille :
89.9 FM, Aubagne ; Aix-Étang de Berre : 101.9)
« LE
BLOG-NOTE DE BENITO » N° 206
Lundi, 12h15,
18h15, samedi à 11h45
Dans
le riche paysage musical de notre région, Benoît Dumon occupe assurément une
place multiple et singulière. Voici, en effet, un jeune musicien de moins de
trente ans qui se singularise par la multiplicité de ses dons,
de ses talents. Nous en avons eu un mince aperçu lors de notre concert de
Noël du 13 décembre au Temple Grignan : alors que je lui proposais d’y
participer comme chanteur soliste, l’ayant apprécié lors d’un remarquable
concert qu’il proposait en l’Église des Réformés, très modestement, il a
préféré se fondre solidairement avec le quintette masculin a cappella, Calisto. Cependant,
il nous a régalés également d’un Noël à l’orgue, Noël étranger, une pièce
rare d’un compositeur français que beaucoup auront découvert grâce à lui, Louis-Claude
Daquin (1694-1772). On remercie donc la curiosité généreuse de Benoît
Dumon, né à Marseille en 1986, organiste, contre-ténor,
claveciniste entre autres talents puisqu’il est également chef de chœur. Et, à son
actif, déjà trois disques excellents enregistrés pour le label Parnassie, qui
honore notre région, dont j’ai plusieurs fois salué les réalisations.
Son
premier CD, est un album d’orgue paru en 2014, intitulé Nun Komm, der
Heiden Heiland, ‘Viens maintenant, Sauveur des païens’, qui réunit trois
compositeurs baroques allemands au patronyme commençant par B : Buxtehude, Bruhns et Bach. Enregistré
avec l’orgue Pascal Quoirin de l’église Sainte-Marguerite de
Marseille, ce disque fut immédiatement remarqué et récompensé du Prix Pierre
Barbizet de l’Académie de Marseille.
Le
clavier n’a guère de secret pour Benoît Dumon. Il avait commencé par travailler
le piano, qu'il abandonne, avant de passer à l’orgue puis au clavecin. Ses classes musicales, il
les commence au Conservatoire National de Région de Marseille avec André
Rossi, célèbre concertiste et professeur d'orgue et d'harmonisation au clavier. Benoît Dumon obtient un Diplôme de perfectionnement
en orgue (4e cycle) dans cette classe d’André Rossi et un Premier prix d'orgue
et d'improvisation. Dans ces discipline, il est aussi demi-finaliste dans des
concours internationaux.
Le
clavecin et le continuo, il les étudie d’abord au Conservatoire
d’Aix-en-Provence dans les cours de Brigitte Tramier, dont nous
avons souvent présenté les disques, ainsi que de Natalia Cherachova. Avide
d’approfondissement de son art et de perfectionnement, toujours au CNR de
Marseille, il suit l’enseignement du compositeur et professeur Pierre-Adrien
Charpy pour le contrepoint, et de Caroline Huynh-Van-Xuan pour le
clavecin. À la qualité de l’élève, on voit celle des maîtres.
Non
content de ces cordes à son arc et art, organiste, pianiste, infatigable, Benoît Dumon travaille le
chant avec Raphaëlle Kennedy à Marseille, et, encore au
Conservatoire d’Aix-en-Provence, auprès de Monique Zanetti, deux
chanteuses spécialistes virtuoses du Baroque, qui ont enregistré nombre de
disques avec de grands ensembles, qui habitent et enseignent dans notre région,
mais dont la carrière est largement nationale et internationale. Dans ce
domaine encore, Benoît Dumon est demi-finaliste de plusieurs concours
internationaux en chant baroque.
Nous
le découvrons en contre-ténor dans son second disque, Dolce tormento, ‘Doux tourment’, 2015, toujours aux
éditions Parnassie, dans des airs du premier baroque italien issu de la
Camerata de’ Bardi, le fameux salon du comte Bardi de Florence où se
réunissaient poètes, savants et musiciens qui, croyant retrouver la tragédie antique
chantée, créèrent ce qu’on appela plus tard l’opéra, d’abord le stile
rappresentativo, ‘le style dramatique’, théâtral , où la musique, serve de
la parole, en illustre et raffine les inflexions, pour donner le favellare
in armonia, un recitar col canto, un parlé-chanté, une déclamation
lyrique dont le texte est intelligible, selon aussi les canons du Concile de
Trente (1545-1563) pour la musique religieuse. On en peut écouter sur Qobuz avec quel sens
dramatique il interprète le fameux « Lamento d’Arianna » de l’opéra
perdu de Monteverdi, long récit profane, devenu, à l’église, celui de la
Vierge (http://benoitdumon.com). Sur le même site, du même disque, on goûte le raffinement galant des plaintes amoureuses dont on meurt toujours en restant bien vivant : il nous
gratifie avec le même bonheur de la volubilité virtuose de sa voix, de son
phrasé élégant et de son sens du texte, primordial dans cette musique
théâtrale. On trouve dans ce disque non seulement, des pièces de Caccini, Monteverdi mais aussi de Girolamo
Frescobaldi, Stefano Landi. La réplique musicale plus que
l’accompagnement, lui est donnée par Jean-Michel Robert, à la fois éditeur
et virtuose des cordes pincées baroques, luth, guitare et théorbe. On retrouve Benoît lui-même à l’orgue dans une partita de Frescobaldi.
Ce
jeune homme singulier aux talents multiples donc, soliste brillant, sollicité par
les meilleurs ensembles baroques, Concerto Soave, Musica Antiqua Provence, Parnassie du Marais, l’Académie Bach
d’Aix est par ailleurs, membre fondateur du trio Da Cappella, du trio
Mescolanza et du quintette vocal masculin Calisto, entendu lors
de notre concert. Il créé et dirige le chœur « Ensemble vocal de Cassis » ainsi
que « les Zippoventillés et signe avec ces derniers, toujours
sous le label Parnassie, un disque aussi original que somptueux, Poulenc
au Moyen-Âge. Et, en espérant le retrouver bientôt dans ses facettes
diverses mais toujours remarquables, nous l'avons quitté sur nos ondes avec
« Sanctus » rayonnant de la Messe en sol de Poulenc.
DISQUES EN TÉLÉCHARGEMENT SUR LE SITE DES ÉDITIONS PARNASSIE:
http://www.parnassie-editions.fr/par69Poulenc.html
DISQUES EN TÉLÉCHARGEMENT SUR LE SITE DES ÉDITIONS PARNASSIE:
http://www.parnassie-editions.fr/par69Poulenc.html
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