Enregistrement 5/4/2018, passage, semaine 23/4//28/4/18
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« LE BLOG-NOTE
DE BENITO » N° 313
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Semaine
17
LÖHENGRIN (1)
L’Opéra de Marseille
présente les 2 et 5 mai, à 19 heures et le mardi 8 mai à 14h30, dans une
nouvelle production, l’Opéra présente Löhengrin de Wagner créé à Weimar en 1850. Cette œuvre n’avait pas été représentée à Marseille
depuis 1983, soit trente-cinq ans. C’est un opéra légendaire, féerique même,
dont le héros éponyme, qui donne son nom au titre, est Löhengrin, également
appelé le Chevalier au cygne.
Ce Chevalier
au cygne est un personnage de légendes médiévales connu dès le XIIe siècle
par des chansons de gestes. C’est un mystérieux et merveilleux inconnu qui aborde
un jour sur un rivage dans une nacelle, une petite barque, tirée par un cygne. Par
sa vaillance, il se gagnera un fief et une épouse. Mais, un jour, le cygne qui
l’avait guidé réapparaît, l’appelle, le rappelle : le bel inconnu, venu
d’on ne sait où repart pour on ne sait quelle autre lointaine et impénétrable
mission, s’envole à jamais dans sa barque tirée par un cygne, gardant à jamais
son mystère. Le minnäsanger,
c’est-à-dire trouvère allemand, les trouvères étant les héritiers de nos
troubadours occitans, Wolfram von Eschenbach (1170 1220), dans son poème
épique Parzival, Parsifal, Perceval
pour nous, rattache Löhengrin au cycle du Graal des chevaliers de la Table
ronde. C’est de lui que s’inspire Wagner pour son opéra et aussi pour son œuvre
ultime, son grandiose et mystique Parsifal
de 1888, dont la scène du "Vendredi Saint" est fameuse. Rappelons que Wagner,
féru de mythes, légendes et histoires médiévales, avait déjà consacré en 1845
un opéra à Tannhäuser, minnesänger du XIIIe siècle et, dans
ses Die Meistersinger von Nürnberg, ‘Les Maîtres chanteurs de Nuremberg’, de 1868, c’est la version
populaire de ces poètes qui chantent la dame, l’amour, lors de concours publics
de poésie, qu’il met en musique.
Mais quelques mots sur le tout début de cette œuvre, le Prélude
célèbre. Proust, adorait Wagner, il avait pu voir Löhengrin lors de sa
création française en 1887 mais, surtout, il fréquentait les Concert Lamoureux
qui, passé l’hostilité rageuse et ravageuse contre le wagnérisme, conséquence de la défaite
de la France contre la Prusse en 1870, programmait des pages symphoniques, les
ouvertures de ses opéras. Il consacre nombre de commentaires à Löhengrin dans Du Côté de Guermantes , À
l’Ombre es jeunes filles en fleur, La
Prisonnière. Il décrit ce Prélude comme un tout léger
souffle de vent sur le feuillage de peupliers, faisant comme miroiter la face
argentine des feuilles. Suggestive et poétique image, il est vrai. J’y vois
aussi un léger rideau de scène qui s’ouvre lentement, lentement, à notre
brumeux réveil, sur une scène embuée de rêve, un onirique et impalpable paysage
d’ailleurs. Je vous laisse juger par ce trop bref extrait de ce long
Prélude :
1) PLAGE 1
C’était interprété par Sir Georg
Solti, à la tête du Wiener Philharmoniker.
Ouverture de rêve mais pour un
monde où la pureté et la poésie vont s’opposer cruellement) la dureté et
méchanceté des hommes, de certains. L’action se situe près d’Anvers, aux bords
de l’Escaut dans les premières années du Xe siècle, en l’an 900 et
quelque. Le roi Heinrich der Vogler,
‘Henri l’Oiseleur’, roi de Germanie, est venue dans le Brabant, cette région de
Wallonie pour y lever des troupes car il est dans l’urgence : les
Hongrois, les descendants des Huns établis en Hongrie, après une longue période
de calme, menacent son royaume. Mais il
trouve cette terre déchirée par un conflit dynastique. Il somme le comte Friedrich de Telramund de lui en
exposer les raisons devant l’assemblée des Brabançonnais.
Telramund dit au roi et à l'assemblée qu'avant de mourir, le duc de
Brabant l'avait nommé protecteur de ses deux enfants, Gottfried et Elsa, lui
promettant la main de cette dernière. Mais il prétend que, lors d’une promenade
en forêt, Elsa a fait périr son frère, disparu depuis. C’est pourquoi, renonçant à épouser
une meurtrière, il a pris pour femme Ortrud, fille du prince de Frise. En sa
qualité de plus proche parent du duc défunt, et sa femme étant de la lignée princière,
il réclame l'héritage du Brabant. D’autant qu’il accuse Elsa d'avoir un amant
secret.
Devant le roi, face à ces accusations et l’assemblée de la noblesse qui
lui est hostile, Elsa ne sait que répondre et dit qu’elle en appelle à Dieu. Le
roi décide que la question soit tranchée justement par le Jugement de Dieu, à
savoir par un combat singulier à mort entre le comte accusateur et celui qu'Elsa aura
désigné comme son défenseur. Or, il ne s’en trouve aucun parmi ces chevaliers
pour vouloir la défendre : Telramund est un redoutable combattant, et il a
rallié les nobles à sa cause. Sommée de nommer un défenseur, Elsa raconte son
rêve d’un beau chevalier lumineux qui sera son sauveur auquel elle donnera son cœur, ses
terres et la couronne ducale. Nous l’écoutons par Jessye Norman :
2) PLAGE 5
Face à la jeune femme rêveuse et fragile, à la pureté de sa voix,
écoutons maintenant la rage accusatrice de Telramund, chanté par Siegsmund Nimsgern et de ses hommes en fond grondant :
3) PLAGE 6
Hélas, rien ne se passe, personne n'arrive pour relever le gant, le Comte s’exaspère, Elsa désespère. Mais, ô
miracle, les hommes proches du rivage du fleuve découvrent une étrange
merveille, un miracle : oui, là, sur le fleuve, mais oui, comment en
croire ses yeux ? une mince embarcation, une nacelle et, tirée, oui, tirée
par un cygne et, sur la proue, debout un chevalier à l'armure étincelante, tel que le décrivait le rêve d'Elsa. Il
est venu défendre une innocente, dit-il.
Le mystérieux chevalier prend pied et dit
adieu tendrement à son cher oiseau, lui demandant de ne revenir que pour constater son
bonheur. Nous les retrouverons la semaine prochaine. Pour l'heure, nous quittons aussi sur ces adieux au cygne du chevalier par la
voix de Plácido Domingo :
4) PLAGE 8
Opéra de Marseille
les 2 et 5 mai, à 19 heures et le mardi 8 mai à 14h30, Löhengrin de Wagner.
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