Enregistrement 25/9/2017, passage, semaine du 20/10
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« LE BLOG-NOTE
DE BENITO » N° 289
lundi : 12h15 et 18h15 ; samedi : 17h30
Semaine
45
Alexandre Kastalsky (1856-1926)
Commémoration fraternelle, CD Hortus
Commémoration fraternelle, CD Hortus
Avec la commémoration de la première guerre mondiale de 14/18, en 2014, les
Éditions Hortus avaient commencé une vaste fresque, une immense collection
discographique dédiée à l’événement à travers la musique : Les Musiciens et la Grande Guerre.
Réalisée sur cinq ans, cette collection qui ira jusqu’en fin 2018, centième
anniversaire de l’Armistice du 11 novembre 1918, aura offert plus d’une
trentaine d’heures de musique. Cette collection grandiose pose ces
questions que nous rappelons :
« Que savons-nous
réellement de la création entre 1914 et 1918 ? Que connaissons-nous du
répertoire dont les auteurs tombés au combat n’ont pas eu le temps d’asseoir
leur notoriété ? Comment se placent les œuvres de ceux aujourd’hui considérés
comme des maîtres dans l’ensemble de cette production ? Quelle a été l’emprise
du conflit sur l’inspiration des compositeurs ? Quel était le contexte musical
avant cette grande tourmente ? Qu’en est-il des hommages musicaux écrits dans
l’immédiat après-guerre ?
C’est à ces nombreuses
questions que la collection Les Musiciens
et la Grande Guerre tente donc d’apporter une réponse.
Au-delà d’un intérêt musical ou historique, cette collection a pour ambition de constituer une base patrimoniale cohérente offrant un panorama de la création musicale des nations impliquées dans le conflit. Sinon vrai travail de recherche au sens scientifique, universitaire, du terme, cette foisonnante somme de documents musicaux qui sont ici rassemblés, répertoriés, pourrait justement le susciter, inspirer des études musicales et sociologiques, qui pourraient trouver leur place complémentaire précieuse dans l’Histoire de cet affreux conflit mondial par le biais culturel négligé de la musique, la part sans doute la plus humaine dans l’inhumanité de « Grande » Guerre, ainsi qu’on l’appelle, mais nous corrigerons : "grande" sans doute par le désastre qu’elle fut pour tous les belligérants.
Au-delà d’un intérêt musical ou historique, cette collection a pour ambition de constituer une base patrimoniale cohérente offrant un panorama de la création musicale des nations impliquées dans le conflit. Sinon vrai travail de recherche au sens scientifique, universitaire, du terme, cette foisonnante somme de documents musicaux qui sont ici rassemblés, répertoriés, pourrait justement le susciter, inspirer des études musicales et sociologiques, qui pourraient trouver leur place complémentaire précieuse dans l’Histoire de cet affreux conflit mondial par le biais culturel négligé de la musique, la part sans doute la plus humaine dans l’inhumanité de « Grande » Guerre, ainsi qu’on l’appelle, mais nous corrigerons : "grande" sans doute par le désastre qu’elle fut pour tous les belligérants.
La dernière livraison,
c’est déjà le volume XXIV. Les précédents CD avaient offert un vaste
panorama de musiques des nations impliquées dans le conflit, Allemands,
Américains, Anglais, Australiens, Belges, Français, Italiens, etc, des
compositeurs reconnus aux plus confidentiels. Les Russes manquaient à l’appel,
dont la participation à la guerre cessa en 1917 à cause de leur Révolution
d’octobre, dont on célèbre le centenaire, et sans doute plus à l'extérieur que dans la Russie même qui la vit naître…. Cette Commémoration fraternelle d'Alexander Kastalski, comble donc une
lacune. C’est une messe des morts, un requiem « pour
les alliés victimes de la Première Guerre mondiale », frères, hélas, dans
la mort. La musique mêle fraternellement, œcuméniquement, des motifs de
musiques liturgiques catholiques, orthodoxes, anglicans. Nous écoutons un
extrait du début, « Requiem æternam » par le Chœur Kastalsky sous la direction d’Alexeï Roudnevsky, avec une émouvante sonnerie de carillons qui semble trouer la densité du silence par leurs lentes notes telles des larmes :
1) PLAGE 1
Né en 1856 à
Moscou, Alexandre Kastalski est un des plus
importants compositeurs liturgiques de Russie. Étudiant au Conservatoire de
Moscou, notamment avec Tchaïvovski comme professeur, il fut sensible au mouvement russophile,
versé dans la tradition nationale, qui s’opposait au courant occidentaliste de
Saint-Petersbourg (depuis Pierre Ier qui fonda la ville), d’où son intérêt pour les musiques populaires et anciennes. Son
requiem, qui rendait hommage à toutes les victimes, fut interprété justement en
1917, au fameux théâtre Marinski de Saint-Petersbourg devenue Petrograd durant la guerre afin d'en effacer la consonance, la désinence germanique, puis Leningrad avec la
Révolution bolchévique, à laquelle il adhéra. Il anima des orchestres et
chœurs ouvriers pour lesquels il écrivit des chansons, avant d'occuper des
postes académiques jusqu'à sa mort en 1926.
Le numéro quatre de
cette messe des morts dont le compositeur russe suit fidèlement le modèle, c’est le Ingemisco latin, ‘je gémis,’ mais qui a une brève
glose en anglais : Guilty now I pour my moaning, ‘Coupable, je
verse maintenant mes gémissements’. Kastalsky honore ici la religion
anglicane, brodant sur un hymne d’un musicien anglais dont il donne honnêtement
le nom. C’est un passage lyrique dévolu à une soprano, dont la voix se déploie de
façon aérienne sur le souffle de l'orgue. C’est ici Ekaterina
Yassinskaia, et
l’organiste, une femme, Lioubov
Chichkhanova :
2) PLAGE 4
Cette œuvre monumentale, a été enregistrée en
public, par le chœur d'hommes de Moscou « Kastalsky », mais aussi, en renfort, le
Figuralchor de Cologne, le chœur de
la cathédrale de Graz. Ekaterina Yassinskaia (soprano), Lioubov Chichkhanova
(orgue de la Philharmonie de Moscou), Vladimir Degtiarev, assurant la direction.
Ce CD comprend aussi trois œuvres de
trois compositeurs impliqués dans le conflit, un Allemand, Hans Fährmann (1860-1940), Klage, no 1, opus 60,
une sombre lamentation du début de la guerre, la Marche
héroïque de l’Anglais, Alfred
Herbert Brewer (1865-1928)
et, enfin, la Canzona du Français René Vierne (1878-1918), dont le frère fut
décapité par un obus. Les pièces pour orgues sont exécutées par Sylvain Heili
sur l’orgue de la collégiale Saint. Pierre de Douai.
Nous nous
quittons, cependant sur le beau « Lacrymosa » du requiem d’Alexandre
Kastalski :
3) PLAGE 6 : FIN
ET FOND
Les musiciens dans la
Grande Guerre (vol. XXIV) : « Commémoration
fraternelle », requiem d’Alexandre Kastalski, Klage d’Hans Fährmann, , Canzona de René Vierne, Marche héroïque d’Alfred Herbert Brewer, CD Hortus.
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