CLASSICABANDOL
FESTIVAL
DE BANDOL
6-14 août
Des peintres, de grands écrivains, Marcel Proust, Aldous Huxley, DH
Lawrence, Thomas Mann, Prix Nobel, en ont goûté et vanté le
charme : Bandol, jolie petite ville, coquette station balnéaire
pomponnée par ses palmiers, Bandol, embrassée d'un regard amoureux
du balcon rocheux de l'Éden Roc, Bandol, ses plages de sable fin, de
galets, ses criques, son port de plaisance où dansent et se
balancent doucement, abrités du féroce mistral, de sages troupeaux
de bateaux blancs, Bandol, célèbre aussi par son cru, son vin, a
désormais aussi un festival permanent de musique. Un festival, sinon
nouveau, il est né il y a un an, mais tout jeune : le Festival
de Bandol qui ambitionne de devenir le grand, le plus grand festival
du Var, sous le nom de Classica Bandol.
À quarante-cinq kilomètres à l'est de Marseille par
l'autoroute, à quelques minutes à l'ouest de Toulon, le ciel de
Provence accueille un nouveau grand festival.
Il
commencera le 6
août,
au cœur de l'été, en plein cœur de l'émotion musicale, et nous
accompagnera jusqu'au 14
août,
en somme jusqu'à « la Nuit des étoiles », nous offrant
une constellation de concerts, une pléiade stellaire de soixante
et dix compositeurs
autour desquels graviteront soixante
solistes,
des stars dans leur domaine, piano, clavecin, orgue, chant, orchestre
ou formation de chambre. Ce serait encore compter les étoiles
qu'énumérer tous les grands compositeurs qui éclaireront ces
soirées et nuitées estivales et festivales. Mais Bach pourra y
voisiner avec Trénet,
Brel, Gainsbourg, Michel Fugain,
le roi Henry VIII, l'épouseur à toutes mains, le Barbe-Bleue
anglais qui composait entre deux épouses décapitées fera la paire
avec Christiné,
le baroque jouera avec le jazz, la musique yiddish fera écho à la
brésilienne, le clavecin à l'accordéon, au bandonéon, etc, etc.
Et, magnifique surprise, à l'éloquence muette des images, le
célèbre film muet de Rupert
Julien
de 1925, Le
Fantôme de l'Opéra,
répondra en musique Jean-Philippe
le Trévou
avec, sous ses doigts, le plus grand orgue de cinéma de France, pour
une représentation sur écran géant en plein air, le
samedi 6 août à 21 heures, Place de la Liberté.
Mais,
à fantôme, fantômes et demi, cette grandiose séance de cinéma
sera précédée à 19 heures, dans la salle Marcel Pagnol, par le
concert inaugural du quatuor
Anches hantées
(attention
pas de mauvaise et salace interprétation : les (z) anches, ne
sont pas des hanches avec h, aux voluptueuses ondulations, mais une
classe d'instruments avec une anche, languette
mobile qui ouvre et ferme alternativement le passage de l'air dans un
tuyau, où on la fait vibrer, comme les hautbois, les bassons et
les
clarinettes.
Qui
nous fera voyager de Brahms à Puccini en passant par Trénet et sa
fameuse Mer
des golgfes clairs comme Bandon, avec un récitant et metteur en
scène Jean
Manifacier.
Belle
soirée et nuitée d'ouverture que ce 6 août. Mais, sans détailler
l'éventail si riche de la programmation qu'on trouve aisément, sur
le site remarquable CLASSICABANDOL.COM,
je signale juste pour montrer l'harmonie et la symétrie de ce
festival, sa cohérence, la soirée de clôture, le dimanche 14
août, à 21 h15 au théâtre Jules Verne,
le concert, avec pour soliste un autre clarinettiste
Patrick Messina
sous la direction de David
Reiland à
la tête de l'Orchestre
symphonique de l'Opéra de Saint-Étienne,
pour un autre programme qui nous promènera de Mozart, avec
l'ouverture de son opéra seria Idoménée,
roi de Crète
et son sublime Concerto
pour clarinette K522,
en passant par Astor
Piazzola
qui ne fut pas que le rénovateur du tango mais un grand compositeur
classique, avec sa Suite
N°2 :
la
Danza criolla,
'Danse créole', le célèbre Oblivion
et Tres
movimientos tanguísticos porteños , 'Trois
mouvements de tango de Buenos Aires'.
Toute
la programmation serait à citer, mais signalons tout de même, dans
ce même
théâtre Jules Verne, mais à 19 heures le 9 août le
concert des
Voix animées, ensemble
a cappella remarquable,
musicalement
et chaleureusement animées par le baryton Luc
Coadou,
qui passe de la musique ancienne polyphonique à des chansons
contemporaines souvent festives, de Brel, des Beatles, Gainsbourg
,etc traitées polyphoniquement avec un irrésistible humour.
On
ne le répétera jamais assez : il n'y a pas de grande et de
petite musique mais de la bonne et de la mauvaise et le Festival de
Bandol nous en offrira encore une preuve.
Oui,
de la joie à Bandol et nous en avons bien besoin. Et, autre joie,
dans le même lieu mais à 21h15, ce même 9 août nous retrouverons,
dans un programme de piano, Mozart,
Milhaud, Tchaïkovski mais
aussi Norbert
Glanzberg,
un grand musicien juif polonais, ami des plus grands compositeurs
comme Bartok et Berg, dont la vie est un terrible roman d'aventures :
pourchassé par les nazis qui classent sa musique dans ce qu'ils
appellent entartäte
Künste,
'Art dégénéré ', réfugié en France mais toujours
poursuivi, dénoncé, emprisonné, évadé de prison grâce à Marie
Bell, la grande actrice, protégé par des amis artistes,
accompagnateur de Tino Rossi, d'Édith Piaf pour laquelle il compose
le fameux Padam,
Padam,
et les Grands
Boulevards
pour Yves Montand. Il incombera de nous faire découvrir sa Suite
Yiddish
à deux belles pianistes, Laure
Favre-Khan
et Caroline
Sageman.
Mais,
sans entrer dans ce programme si varié et si riche qu'on peut
découvrir sur internet, il est juste de dire que, si ce Classica
Bandol a pour écrin Bandol et, dans la ville, divers lieux en seront
le cœur battant, l'âme de ce Festival en est Frédéric
Wolf, Directeur et
producteur, artiste lui-même, éclectique dans ses goûts et
passionné dans leur partage. Voilà déjà plus d'un tiers de
siècle, trente-trois ans pour être précis, qu'il est dans ce
métier, qu'il baigne dans la musique. Violoniste
amateur de haut vol, il vole haut comme solo d'orchestre de chambre
amateur et semi-professionnel pendant vingt ans : de quoi
nourrir et être nourri par un vaste répertoire. Mais, dès vingt
ans, il est producteur. Il crée des ensembles, des festivals, leur
trouve des financements, les administre et en assure la direction
artistique, la publicité. Une profonde expérience qui lui vaut la
confiance et l'amitié de grands artistes qui répondent à ses
rendez-vous tels ces autres célèbres intervenants, le comédien
Francis
Huster pour
Une nuit chez
Musset,
concert théâtral lors
duquel
il lira des textes de Musset en écho au
récital Chopin d'Hélène Tysman,
ou encore
Patrick
Poivre
d'Arvor
qui jouera
les récitants le 11 août pour un concert-lecture avec harpe et
clarinette.
À
saluer encore, personnellement, le programme de l'Ensemble
vocal Calypso,
de bien charmantes dames, le 15 août à 19 heures, Salle Marcel
Pagnol.
Mais
le plus sage, face à cette trop brève présentation, est de se
reporter au site, très bien fait, comportant programmes, lieux,
horaires et prix :
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