Sur nos ondes, Les ondes du monde, je dirais aussi les ailes universelles de la chanson, à partir de notre université, Aix-Marseille Université, AMU, devaient nous être présentées, à l’occasion des célébrations du centenaire de la naissance de Georges Brassens, par sa coordinatrice, Perle Abbrugiati. Mais son indisponibilité puis une indisposition nous privent de sa précieuse présence : elle devait d’abord nos parler de ce centenaire à partir de notre université et les colloques et conférences sur l’œuvre du chanteur-compositeur, de la Sorbonne et la Philharmonie de Paris à Aix, en passant par notre Pharo de Marseille, sans oublier Sète, qui en verra le couronnement.
Cependant, même si France-Musique a naturellement a consacré des émissions à Brassens en cette occasion, c’est un sensible privilège que fait à Dialogue RCF Perle Abbrugiati, par ailleurs, ma collègue et amie de l’université d’Aix-Marseille, en me confiant le soin de présenter à sa place ces Ondes du monde nées à Aix et l’ouvrage récemment sorti, sur de très belles traductions en italien de Brassens, dont je reparlerai, qu’elle publie pour ce centenaire avec la fleur d’un bouquet de dix chansons, qu’elle effeuille délicatement elle-même, accompagnée par un guitariste.
Professeure de littérature italienne, Perle Abbrugiati, parallèlement à des recherches sur la réécriture, un séminaire auquel j’ai participé en parlant de la réécriture d’une de mes pièces en fonction des lieux où elle se jouait, elle-même auteure, traductrice et compositrice, comme moi-même, animait aussi un séminaire sur l’adaptation en français de chansons, auquel j’ai pris part également. J’ai ensuite pris la distance de ma retraite émérite, mais sans couper les liens comme on voit.
Elle a fait équipe avec un autre de mes collègues et ami partageant nos goûts, Jean-Marie Jacono, un brillant musicologue et membre éminent de notre association sur le grand compositeur marseillais Henri Tomasi, dirigée par notre confrère Jacques Bonnadier, qui lui-même n’a jamais hésité à défendre le trésor populaire de la chanson. Ce duo de passionnés devient trio avec un autre collègue, que je ne connais malheureusement pas, Joël July, qui a soutenu une thèse sur les chansons de Barbara. Je reparlerai de ces attachantes personnalités la prochaine fois.
Mais avant, puisqu’il s’agit cette année de Georges Brassens, rappelons qu’il est né le 22 octobre 1921 à Sète et mort trop tôt en 1981, à soixante ans, laissant quelque deux-cents chansons, dont une grande quantité sont des joyaux, des chefs-d’œuvre. Il fait tellement partie du patrimoine à la fois poétique savant et populaire de la France qu’on m’épargnera le ridicule d’en parler. Si l’une de ses chansons des plus connues, qui donne le titre à ce colloque universitaire dont nous guetteront la publication, s’appelle La Mauvaise réputation, d’un délicieux anticonformisme bon-enfant, Brassens n’a laissé qu’une très bonne réputation autant humaine qu’artistique, incarnant par sa chaleur le frère, l’ami, que tout le monde aurait voulu avoir. Bref, le copain, en somme, celui avec lequel on partage le pain au sens premier du mot, finalement d’un christianisme laïque, fraternel par-delà même la religion livresque. Nous écoutons Les copains d’abord, archive de l’Ina et l’on goûtera avec quelle grâce il mêle des références et registres savants de mots, le latin, Fluctuat nec mergitur, la mythologie avec Castor et Pollux, les Gémeaux, la Bible avec Sodome et Gomorre, pour finir par une allusion non livresque aux Évangiles :
1) https://www.youtube.com/watch?v=BmSzWXl5Ofg jusqu’au 1’32’’
Les trois comparses, copains de l’université, donc Perle Abbrugiati, Jean-Marie Jacono et Joël July ont donc créé, au sein d’AMU, notre Université, un réseau international, Les ondes du monde, avec des partenaires d’autres universités françaises et européennes mais aussi du Canada et du Brésil. Par ailleurs, ils ont fondé Biennale internationale d'études sur la chanson, tous les deux ans, un grand colloque sur un thème ou un auteur de chansons. Le colloque de la troisième s’est déroulé du 9 au 10 septembre à Paris, à la Sorbonne Nouvelle et à la Philharmonie sous le titre Chanson pour…Chanson contre, qui se penchait sur la chanson engagée d’aujourd’hui.
Mais, en dehors de ces rencontres de spécialistes universitaires, il s’en suit de nombreuses conférences-concerts destinées au grand public, au théâtre Le Petit Duc, qui sont dédiées à chaque fois à un auteur-compositeur-interprète. Brassens, dont on commémore le centenaire de la naissance ne pouvait être absent de la tête et du cœur d’AMU :
- Mercredi 29 septembre 17h au Cube (Fac de Lettres Aix) : Joël July Les textes de Brassens: de l'ambigu dans le langage courant ;
- Lundi 11 octobre 16h au Pharo, Perle Abbrugiati, Brassens ou la drôle de mort : sourire et ne pas mourir ;
- Mardi 19 octobre 17h à la salle Turbulence (Campus St Charles): Etienne Kippelen : La musique de Brassens, questions d'harmonie.
Écoutons deux strophes de la poignante
2) Chanson pour l’Auvergnat :
https://www.youtube.com/watch?v=rrZPVQN8QDY
Mais que serait parler de chanson si on n’en chantait ?
• Des concerts
- Un grand concert Brassens en français et en Italien, le 21 octobre au Théâtre du Cube (Fac de Lettres Aix), précédé par
- Une scène ouverte le 21 octobre à 18h au Cube, salle Plateau (Fac de Lettres Aix)
- Des ateliers de création de chanson au CFMI avec concert des étudiants le vendredi 10 décembre
• Un colloque Brassens. Liberté, libertés est organisé à Sète le 12 novembre par les universitaires d'Aix-en-Provence, sous la direction de Perle Abbrugiati
On trouvera tout sur le site Georges Brassens d’AMU (Aix-Marseille université)
Nous quittons ici ce grand artiste qui ne nous quittera jamais sur la bouleversante Prière
3) fin et fond La prière, de Francis Jammes :
https://www.youtube.com/watch?v=1xTHNXIcOCw
RCF N°564, semaine 38 : La culture en Provence, Benito Pelegrín, 23 septembre 2021
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