LE PRINCE DE MADRID
(1967)
Opérette en deux actes de
Francis Lopez
Livret de Raymond Vincy
Livret de Raymond Vincy
NOUVELLE PRODUCTION
Marseille
Théâtre
de l’Odéon
19
octobre
« Vive le mélodrame où Margot a
pleuré ! » disait Musset. Ajoutons : vive l’opérette où le
peuple a chanté… Car le public de l’Odéon, souvent, chantonne, chante à voix
plus ou moins basse des airs de l’opérette qui s’y donne et je m’étonnais
moi-même, la première fois que j’y mis les pieds, de découvrir avec
stupéfaction que je connaissais, sans le savoir, les airs, et même les paroles
des chansons du Chanteur de Mexico, que
je n’avais jamais vu, en dehors du trop fameux « Mexico, Mexicoooo… »
qu’il n’y a aucun mérite à connaître tant il est devenu légendaire et seriné
par tant de pubs : miracle de mémoire collective inconsciente qui, quelle
que soit notre culture singulière, notre prétention ou snobisme particuliers,
nous replace à notre modeste niveau pluriel de communauté culturelle globale
dont on se croyait sottement affranchi.
Trop requis par la volonté de démêler
l’Histoire ficelée à la fiction de l’intrigue, je ne dirai pas que j’étais
capable de chanter les airs du Prince de
Madrid, mais, à coup sûr, tout comme mon voisin, homme de culture, en
sortant, nous étions incapables de nous défaire de la musique, simple mais
obsédante, du dernier numéro répété infatigablement, il est vrai, avec ardeur,
par les chanteurs à la requête du public ravi. Alors, n’est-ce pas assurément la
marque d’une qualité musicale que de marquer immédiatement, peut-être indélébilement
l’esprit, la mémoire, d’un savoir-faire qui sait se faire valoir ?
Personne ne déniera ce métier profond à Francis Lopez qui incarne ainsi une
sorte de noblesse musicale populaire avec ses airs ici qui vont de la simple
chanson à l’air lyrique plus exigeant plus soutenu d’orchestre même si une lente
percussion ternaire valsante de lever de rideau, zin-boum-boum/zin-boum-boum, est une tradition naïve mais
touchante du cirque, mais, on le dira sans injure, qu’on trouve invariablement
comme accompagnement des airs chez le doux Bellini et même dans l’ouverture
déchirante de La traviata de Verdi.
Quoi qu’il en soit, on était heureux de
retrouver l’Odéon, ce temple de l’’opérette, le seul en France totalement voué
au genre en dehors des pièces de théâtre de boulevard invitées et des ballets,
dont l’avenir semble incertain. Voulue par le Maire de Marseille Jean-Claude
Gaudin qu’on dit féru d’opérette — sans qu’on l’y voie jamais, ni ici ni
ailleurs— soutenue à bout de bras et de souffle financier par l’Opéra et son
directeur Maurice Xiberras, on ne sait ce que réservent les prochaines
élections à cette institution dont nous témoignons, par son public de seniors
avancés, qu’il remplit aussi une fonction sociale, notamment avec ses concerts à
prix abordable (Une heure avec…) du
mercredi à 7 € dans le foyer avec son rituel entracte avec thé ou café et
biscuits gratuits, ses concerts Amuse-gueule
à 12h15 à 12 € avec dégustation en rapport avec le thème (marseillais,
espagnol, napolitain cette année): et à des horaires (14h30 pour les opérettes les samedi et dimanche) qui
ne découragent pas la sortie de personnes jeunes ou âgées. Et que dire de cette
pléiade d’artistes qui trouvent un lieu où s’exprimer, travailler?
Du Roy d’Espagne à
l’Avenue du Prado
Situé dans l’Espagne de la fin du XVIIIe
siècle, l’action tourne autour de Goya, anobli, intronisé, pour un soir, tel
une Cendrillon, par le caprice rebelle de la fameuse duchesse d’Albe qui, au
grand scandale de la cour, adoube publiquement le peintre plébéien, le décrète Prince de Madrid le temps de danser pour
un soir avec lui. Elle mêle la grande Histoire à la petite, vrais personnages
historiques et de fiction. Dont certains ont eu un rapport particulier à
Marseille, laissant une empreinte dans ses quartiers qu’il est plaisant de
signaler.
À part la duchesse, on voit paraître,
magnifiquement habillée, la princesse
des Asturies (équivalent de la Dauphine en France), María Luisa de Parme, future reine, incarnée noblement par la plus belle que l’original Émilie Sestier, rôle simplement parlé. Elle
et son époux, futur roi avaient confié le décor du dôme de la salle à manger de
leur palais à Francisco Bayeu, beau-père de Goya qui a ainsi déjà un pied à la
cour, sans être courtisan dans ses tableaux de la famille royale comme on peut
en juger par ses représentations : la princesse puis reine n’est jamais
flattée, on la voit en matrone ambitieuse, autoritaire peu gracieuse. Son époux
Charles IV (absent de la pièce), couronné en 1788, est tout faiblesse face à
elle et ses velléités de réformes stoppées par la peur de la Révolution
française.
Manuel
Godoy, simple hidalgo garde du corps, au corps remarqué à vingt et un ans par
l’encore Princesse des Asturies María Luisa, éblouie par sa prestance à cheval.
Il aura une promotion au galop à peine seize jours après l’accession au trône de sa maîtresse : Ministre universel avec pouvoir absolu. Elle a seize ans de plus que lui. Il lui
aurait donné deux enfants « royaux ». Jalouse, pour l’éloigner de sa
maîtresse, le dotant fabuleusement, la reine le marie à une altesse royale mais
il gardera femme et amante sous le même toit et la reine s’accommode de sa
liaison comme le roi de la sienne.
Il avait tenté de sauver Louis XVI, cousin
du couple royal, puis devient Prince de
la Paix après avoir signé la paix avec la République française en 1795.
Destitué un moment, il est replacé au pouvoir sur pression de Napoléon :
alliance désastreuse avec la France puisque les flottes franco-espagnoles sont
anéanties en 1805 à Trafalgar par les Anglais. Pire encore, Charles IV et la
famille royale, convoqués par Napoléon à Bayonne, le roi cède sa couronne à
l’Empereur qui place sur le trône d’Espagne son frère Joseph.
La détention
de la famille royale et l’imposition d’un roi français causent le soulèvement
de 1808 du peuple espagnol, le premier qui ait résisté à Napoléon (début de sa
fin) comme le dit Stendhal, atroce guerre dont Goya tira avec, ses célèbres 2 et 3 de mayo sur les massacres des
patriotes madrilènes par les Français, puis ses terribles gravures des Désastres de la guerre. Et pour ajouter
au drame, Napoléon, revenu de son île d’Elbe, en 1814, mit sur le trône
espagnol l’infâme Infant Ferdinand qui, après avoir comploté contre père et
mère qu’il laissa mourir en exil à Rome, réactionnaire absolu, rétablissant
l’Inquisition, massacrant, chassant les libéraux, dont Goya, devait s’avérer le
plus horrible monarque de l’histoire espagnole.
Marseille
Quant au roi et la reine,
ne pouvant supporter le climat du palais de Compiègne, ils avaient été logés de
1809 à 1812 à Marseille, château aujourd’hui disparu dans le quartier qui garde
son nom, le Roy d’Espagne et la
belle avenue qui y conduit, même si elle fut tracée plus tard, s’appellera le Prado comme la célèbre avenue
madrilène qui mène au musée où l’on peut admirer les tableaux de Goya. Godoy,
abandonné par sa femme, les suit avec sa maîtresse Pepita Tudó et les
accompagne dans leur exil à Rome, le ménage à trois, non, quatre, continue. Il
accompagnera la reine jusqu’à sa mort en 1819. Exilé de Rome par le pape, il
meurt dans la misère à Paris en 1851.
Goya et « la Duchesse
démocratique »
C’est le nœud, plutôt le cœur, du Prince de Madrid. À cause, ou grâce à un
quiproquo, Goya tombe amoureux de la jolie Florecita, mais il est accaparé par l’illustrissime mais peu
conventionnelle duchesse d’Albe, María del Pilar Teresa Cayetana de
Silva y Álvarez de Toledo (1762-1802), l’une des femmes les plus riches de son
temps et à coup sûr la plus titrée du monde avec cinquante-six titres de
noblesse.
Au grand scandale de la cour, elle accepte
de se rendre, contre toute étiquette, dans l’atelier de Goya pour qu’il la
maquille, vérité historique. Vérité aussi, la duchesse, dès sa jeunesse s’est
forgée une légende de non conformisme et de liberté, sortant seule,
fréquentant, incognito, dit-on tout bas, les bals populaires, invitant à ses
fastueuses fêtes aristocratiques de gens du peuple. Lasse de sa guerre de sape,
sapées toutes deux de bijoux concurrentiels[1],
contre la reine María Luisa qui la hait, elle se retire dans son palais andalou
de Sanlúcar près de Cadix, où elle invite Goya. C’est là qu’il peint son mari,
le beau et cultivé duc José Álvarez de Toledo y Gonzaga en 1795 puis sa mère,
et la duchesse en blanc, un doigt vers le sol. Après la mort du mari, il la
peint en noir, dans un tableau où son doigt impérieux indique, sur le sable,
ces mots : « Solo Goya » (‘Goya seul’). et ses bagues portent la mention
« Goya » et « Alba ». Avec l’album de dessins intimes de la
duchesse, ce sont là les éléments de la légende des amours entre la fantasque
duchesse et le peintre, alors plus âgé et déjà sourd.
Mais il est peu probable qu’il l’ait peinte
en Maja vêtue et nue, le modèle étant
probablement Pepita Tudó la maîtresse de Godoy chez lequel, après sa chute et
l’inventaire de ses biens, on trouva les tableaux avec d’autres nus. Mais, à la
mort prématurée de la duchesse à quarante ans (comme son mari), peut-être
empoisonnée par la reine María Luísa et Godoy qui la haïssaient, le ministre
s’était emparé de ses collections de tableaux et, la reine, de ses bijoux.
Sans enfants, la duchesse,
généreuse envers les humbles, dont les dessins de Goya témoignent de sa tendresse
de mère envers la fillette qu’elle serre dans ses bras, avait
affranchi et adopté María de la Luz, sa petite esclave noire, dont elle
fit son héritière. Elle coucha aussi sur son testament Javier, fils de
Goya mais également son médecin, son bibliothécaire et ses serviteurs. Pour ses
goûts et ses amours plébéiennes, on l’a
souvent surnommée « La duchesse démocratique » ; elle le
méritait aussi par sa générosité, devenant un mythe qu’on chante encore
aujourd’hui dans des chansons.
En 1948, en
pleine hypocrisie pudibonde franquiste, on exhuma le corps de la duchesse pour
l’étudier, la mesurer, et tenter de la laver du soupçon d’avoir osé poser pour La Maja nue alors que la légende, fondée
ou non, de sa liaison avec Goya est justement sa gloire, la sauve de l’oubli et
nous la rend chère et proche.
On ne sait s’ils furent vraiment amants,
mais qu’importe, ils s’aimèrent sûrement à voir ce rapport exceptionnel entre
le peintre et son modèle et cet héritage d’amour de l’œuvre d’art qu’ils nous
ont léguée.
Interprétation
et réalisation
Et, quand au cinéma, elle est incarnée par
Ava Gardner et ici, par Laurence Janot, on veut y croire, on y croit de tout cœur même si le vrai, parfois,
peut n’être pas vraisemblable. On ne sait si Janot a des titres hérités, mais à
coup sûr mérités : si elle n’est pas duchesse, reine, par naissance, ce
dont on se moque, elle l’est par nature, ce qui est mieux, duchesse par sa
noblesse innée, mieux, reine par son port, souveraine par son talent. Chacune
de ses apparitions est réellement une « apparition » : dans sa
mousseuse robe mauve de bal, drapée dans une cape jaune ou sa robe rouge
passion. Mais ce ne serait qu’une vaine et charmeuse silhouette si ne
s’ajoutait, à l’élégance du geste, la justesse du jeu et l’expressivité du
chant. Elle n’est pas défigurée par une énorme voix mais, fine et raffinée,
bien projetée et conduite, sa voix ambrée, ronde, est émouvante dans un air de
supplique, un air des larmes à María Luisa pour sauver Goya de l’Inquisition,
passant du déchirement charnel passionnel aux demi-teintes infimes de la
confidence à mi-voix.
On se dirait que le combat est perdu à
l’avance face à une telle rivale si, dans les tableaux précédents nous n’avions
admiré la présence scénique immédiate de la Florecita d’Amélie Robins, saine et fraîche, adorable, dont on admire l’aisance
à dominer, par son jeu et son chant maîtrisé et contrôlé, les scènes immenses
comme Orange ou plus intimes comme ici. Svelte, gracieuse, elle est rayonnante
dans sa robe de dentelle blanche, solaire dans sa robe jaune à pois, teintée de
bleue turquoise dans sa cape ou jeune fleur jaune aux pieds majestueux de la rouge
duchesse. Si Goya est le Prince de Madrid, elle en est la Princesse. Sa voix,
égale sur toute sa tessiture, large, est brillante, joliment perlée dans des
mélismes espagnols, jamais faciles, qu’elle déroule avec un naturel confondant.
Ces deux belles dames sont prêtes à s’arracher
les yeux pour les beaux yeux du Goya, plus flatté que nature, œil noir
caressant de souriant latin lover, campé par Juan-Carlos Echeverry, à l’agréable accent hispanique qui ne
messied pas au personnage. Il est jeune, mince, élégant dans toutes ses tenues
diverses, les cheveux dans la résille espagnole lui donnant un air
traditionnel d’espiègle Figaro, aux grands yeux noirs rieurs, séduisant sans
jouer les séducteurs. Sans être démesurée, il a une belle voix qui va bien à
son physique, égale et agile, à la virile couleur, ronde, et c’est sur un souffle
long qu’il paraphe certaines phrases de roulades flamencas, arrachant des « Olé ! »
à certains connaisseurs du public. À son élève, l’innocent Horazio est dévolu
un air flamenquisant en espagnol dont Fabrice
Todaro, à l’accent près qu’il aurait dû apprendre du maître, se tire bien,
assez pour le rendre moins timoré pour répondre avec audace aux agaceries de la
piquante Priscilla Beyrand.
On pardonne au Costillares (‘côtes’ sinon ‘côtelettes’) de Frédéric
Cornille, pour la puissance de son
chant de baryton et sa prestance physique, de nous avoir fait applaudir un torero,
un matador, ‘un tueur’ donc, que nous abhorrons. Mais, comme me le dira le Goya/Juan-Carlos
Echeverry, lui aussi affublé d’un costume de lumière, il n’y a que les
toreros sur scène que l’on peut aimer. Godoy, Philippe Béranger, n’est
pas ici le jeune et fringant hidalgo faisant se pâmer María Luisa, mais il en a
la trogne, la grogne et la rogne du puissant, en gueule aussi, ministre de la maturité.
On attend toujours avec gourmandise, vivacité
d’écureuils complices, le couple de chanteurs, acteurs, danseurs autant qu’acrobates,
Juppin/Morgane, Grégory et Julie
pour le public qui les a adoptés depuis longtemps. Le premier, picaresque
Paquito, piquant piqueur de bourses en pince pour sa Paquita de Julie,
soubrette délurée et allurée qui ne s’en laisse pas compter, aussi souple de
voix et jeu que de marche et démarche dansante et dansée, qui saura faire
marcher le marcheur paresseux pour le mettre au boulot.
L’affiche ne serait pas complète, et la
ficherait mal, sans tous les obscurs et sans grade sans lesquels les lumières
de la rampe ne brilleraient pas complètement : Davina Kint (Dolores), Marilyne Fauquier, (Première Jeune fille), jolies filles sous la bonne escorte du double Jean-Luc
Épitalon (Alfonso / Fernando), la
bonne garde de l’ineffable et fidèle Michel Delfaud (L’Officier) et le contrôle de Damien
Rauch (Le Contrôleur).
Ah, le couple Marquis/Marquise de Simone
Burles et Antoine Bonelli si
chouchoutés de leur public marseillais ! Ils ne chantent pas mais leur
allure est une autre chanson : décadents, décatis, près de la
décomposition, ils composent un tableau cruel de la monarchie, dignes de cette famille
royale en déliquescence peinte par un Goya, lucide libéral, qui dut s’exiler à
Bordeaux où il mourut pour fuir les foudres réactionnaires de ce futur Ferdinand
VII figurant flatteusement dans le cadre.
Autre couple sans voix chantée, mais qui ne
reste pas coi, et quelle voix multiple de racaille, le canaille Esteban de Claude
Deschamps qui, du dur duo de larrons en foire avec Paquito passe au duel d’abord
puis à la paix matrimoniale avec la duègne tante Inés de Florecita qui a plus d’un
tour et de duros d’or dans son sac pour
le décider à cesser de voler pour convoler
en mariage avec elle.
Elle,
c’est Caroline Clin, qui signe
une mise en scène alerte et fine avec une intelligence sensible dans un décor
épuré : sur deux niveaux séparés par quelques marches, deux simples arcades
nues parées de deux grandes mantilles pour des variations de lieu, d’atmosphère
et de lumières (bleues, rouges). Rideaux et toiles peintes, certaines inspirées
des taureaux de Goya. L’atelier de Goya est subtilement rendu avec des ébauches
ou des étapes plus ou moins achevées des célèbres cartons pour tapisserie du
Goya première manière, manière heureuse de temps heureux : on reconnaît Les vendanges, l’Ombrelle, etc. Lors de la visite de la duchesse, une toile voilée,
par son format, laisse pressentir un dévoilement et, au divan et coussins
préparés, on devine l’approche de La maja
vestida dont, avec une élégante langueur, la duchesse Laurence Janot prend la pose en s’y allongeant, les bras sous la tête,
tandis qu’à jardin, le voile tombe révélant La
maja nue… Dans une grande beauté plastique, comme un spectacle mimétique
offert à la duchesse d’Albe, un autre célèbre tableau, La gallina ciega, ‘Le colin-maillard’ sera concrétisé sur scène par
une danse.
Et c’est sans doute un point fort de la
musique et du spectacle : laissons la valse, bien que non incongrue car c’est
l’époque où elle naît, mais Francis Lopez semble avoir donné un traitement
musical privilégié à ces danses espagnoles qu’il connaissait bien : fandangos,
boléros, séguedilles, de l’époque, sévillanes moins anciennes. Elles sont
particulièrement soignées et historiquement précises par les chorégraphies de
Felipe Calvarro, lui-même
danseur, bien connaisseur de l’école bolera
du XVIIIe siècle, berceau de la danse classique
espagnole, les castagnettes de ses remarquables danseurs sonnant aussi très exactes.
La jota aragonaise, danse virile assez acrobatique, en défi souvent avec les
femmes, est superbe en costume baturro
traditionnel.
Et c’est une autre des réussites du
spectacle : des costumes de la toujours excellente Maison Grout, somptueux, avec des changements nombreux pour
tous les principaux protagonistes, d’une irréprochable vérité historique
pour les héros, d’une jolie fantaisie pour les choristes. Ces derniers
forcément repoussés souvent dans l’immobilité du deuxième plan pour laisser
place aux nombreuses danses, joyeux sous la baguette enflammée mais précise de Bruno
Conti, qui conduit un
orchestre invisible mais bien présent, à la fête.
C’est pourquoi on peut
chanter avec eux « C’est la fiesta ! », surtout pas la
« feria » au sens féroce taurin que ce joli mot, a pris hélas. À Duchesse
démocratique, royal, régal, ce Prince !
Marseille Théâtre
Odéon,
Le Prince de Madrid
de
Francis Lopez
19 et 20 octobre
Direction musicale :
Bruno CONTI
Chef de chant : Caroline OLIVÉROS
Mise en scène : Carole CLIN
Assistant mise en scène :
Sébastien OLIVÉROS
Chorégraphie : Felipe
CALVARRO
Décors : Théâtre
de l’Odéon
Costumes : Maison GROUT
DISTRIBUTION
La Duchesse d’Albe : Laurence JANOT
La Duchesse d’Albe : Laurence JANOT
Florecita : Amélie ROBINS
Paquita : Julie MORGANE
Doña Inez : Carole CLIN
La Marquise : Simone BURLES
Maria Luisa : Émilie SESTIER
Paquita : Julie MORGANE
Doña Inez : Carole CLIN
La Marquise : Simone BURLES
Maria Luisa : Émilie SESTIER
Léocadia : Priscilla BEYRAND
Dolores : Davina KINT
Première Jeune fille : Marilyne FAUQUIER
Dolores : Davina KINT
Première Jeune fille : Marilyne FAUQUIER
Goya : Juan-Carlos ECHEVERRY
Paquito : Grégory JUPPIN
Horazio : Fabrice TODARO
Esteban : Claude DESCHAMPS
Paquito : Grégory JUPPIN
Horazio : Fabrice TODARO
Esteban : Claude DESCHAMPS
Costillares : Frédéric CORNILLE
Le Marquis : Antoine BONELLI
Godoy : Philippe BÉRANGER
Alfonso / Fernando : Jean-Luc ÉPITALON. L’Officier: Michel DELFAUD
Le Marquis : Antoine BONELLI
Godoy : Philippe BÉRANGER
Alfonso / Fernando : Jean-Luc ÉPITALON. L’Officier: Michel DELFAUD
Le Contrôleur : Damien RAUCH
Chœur Phocéen (Chef de Chœur Rémy
LITTOLFF)
Orchestre de l’Odéon
Danseurs : Sophia ALILAT, Laureen DEBRAY,
Sabrina LLANOS, Valérie ORTIZ, Felipe CALVARRO.
Photos
Christian Dresse :
1. Au centre, Juppin; attablés, Bonillo et Burles ;
2. Robins ;
3.Etcheverry (Goya) face à Godoy (Béranger ;
4. Etcheverry, Janot ;
5. Cornille, Robins, Etcheverry ;
6. Janot, Etcheverry ;
7. Goya, l'estocade ;
8. Desmons, Clin, afaire conclue ;
9. Le coquin conquis : Morgane, Juppin ;
10. Morgane, Todaro, Beyrand ;
11. Robins, Janot ;
12. Sestier, Janot ;
13. Colin-Maillard ;
14. Etcheverry, Robins.
[1] María
Luisa exhibait avec orgueil un collier précieux que lui avait envoyé
Marie-Antoinette de France : la duchesse en fit faire des copies en grand nombre
qu’elle distribua aux servantes pour humilier la reine.
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