MUSIQUE ET PEINTURE
Exposition Valérie Duigou Gregorio,
Opéra d’Avignon
IL n’y a pas que dans la fosse d’orchestre, sur la scène, dans la salle de l’Opéra d’Avignon que la musique règne : les murs des galeries, sur trois étages, le foyer de ce théâtre néo-baroque et néoclassique s’ornent de tableaux, de tableautins, de diablotins (poupées russes, pantin, etc) qui disent une musique muette qui chante aux yeux. Charmante initiative de Charlyne Blaise, experte en la matière, qui a ouvert et couvert les murs des charmeuses créations de Valérie Duigou Gregorio qui se posent sans peser, tels d’oniriques papillons éthérés, sur ces surfaces qui semblaient les attendre.
Une délicate fantaisie préside et prélude à cet ensemble : l’affiche, c’est ce pinceau-violoncelle qui, d’un sillage de notes en clé de sol, étreint et peint sans effacer ni étouffer la façade de l’Opéra-théâtre devenu crayon : crayon et pinceau, matière de l’ « œuvre » qui se dit, en italien : « opera ». Le violoncelle, à la forme et à la voix si humaines, y semble le motif musical récurrent : feuille de mûrier-violoncelle, avec des vers torsadés déjà de la soie, coquelicots enroulés autour du manche du violoncelle, répondant végétalement aux ondulations de l’instrument (« Musique botanique ») ; violoncelle-coquillage striés de notes ; violoncelle-corset de femme dont on aimerait bien pincer les cordes sensibles, serrées comme une Vénus pudique dans un triangle d’entre-jambe et cette délicieuse et délicate libellule suspendue dans les évanescences de la rêverie érotique et poétique.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire