samedi, mars 07, 2020

IL ÉTAIT UNE VOIX, LA CLARINETTE…


Enregistrement 21/02/2020 
RADIO DIALOGUE RCF

(Marseille : 89.9 FM, Aubagne ; Aix-Étang de Berre : 101.9)

N° 422, semaine 7
Julien Hervé  Mozart : Concerto pour clarinette K. 622, Quintette avec clarinette K. 581 Rotterdam Philharmonic Orchestra, dir. Gustavo Gimeno, 1 CD NoMadMusic
La clarinette (du provençal clarin, qui désignant un hautbois)  est un instrument de musique à vent de la famille des bois, qui a une anche simple (une lamelle de roseau vibrante placée dans l’embouchure) et un tuyau, la perce, quasi cylindrique percé de trous. C’est l’instrument de l’orchestre dont la famille a le plus de variété, avec une tessiture allant presque du cor grave aux flûtes soprano aiguës. Héritière du « chalumeau », la clarinette est créée vers 1690 par Johann Christoph Denner à Nuremberg. Elle a donc près de cent ans d’existence lorsque Mozart lui donne deux chefs-d’œuvre,  le Quintette avec clarinette en la majeur, K.581, en 1789,  pour clarinette de basset,  dédié à son ami Anton Stadler, facteur de  la clarinette basset, virtuose de l’instrument : c’est pratiquement la seule œuvre pour cette variété de l’instrument, d’où sa rareté dans les programmes de concert et, deux ans plus tard, c’est, pour le même interprète virtuose, le Concerto pour clarinette en la majeur, K.622, en 1791, quelques mois avant sa mort. On salue donc le CD de Julien Hervé qui allie logiquement les deux œuvres même avec des versions modernes de l’instrument. 

Écoutons un bref extrait du premier mouvement du Quintette, une entrée tendre ou mélancolique de cordes auxquelles répond la clarinette par des rires ou sourires enjoués :

1) PLAGE 5

Dans la logique classique d’une forme en trois mouvements où deux temps vifs entourent symétriquement un mouvement lent, la partie centrale du Concerto est un adagio langoureux où la clarinette semble s’étirer voluptueusement entre rêve et sommeil, entre les draps soyeux des cordes :

2) PLAGE 2

Le dernier mouvement, « Rondo allegro »,   allègre donc, chantant, pimpant, semble un souvenir heureux, en des temps de tristesse pour Mozart, de l’adorable, frivole et espiègle Dorabella de Cosi fan tutte :  
3) PLAGE 3

Ce disque lumineux, respectueux est complété avec bonheur par un mouvement « Allegro » d’un quintette Quintettsatz, à l'origine un inachevé, destiné sans doute aussi au même interprète, complété par Franz Beyer. 

    Même si la clarinette n’y est pas l’instrument essentiellement mis en valeur dans ce disque consacré à Gabriel Fauré (1845-1924), il faut signaler ce beau CD, label Hortus, justement intitulé Voix intérieures. On y goûte, entre autres, les Sonates N°1 et 2 pour piano et violoncelle, servies par Nicolas Mallarte pour le piano, Thomas Duran pour le violoncelle, qu'il fait sonner comme une voix humaine de l’âme. On y trouvera avec émotion deux merveilleuses mélodies sur des poèmes de Verlaine, transcrites pour le violoncelle et le piano, double voix en tendre écho, Clair de lune nacré et  déchirant appel sans réponse, D’une prison. On saluera un rare Trio pour violoncelle, piano et clarinette, ici de Manuel Metzer. Nous nous quittons sur quelques accents du premier mouvement :


 4) PLAGE 10-12



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