dimanche, mars 08, 2020

FEMMES OUBLIÉES


Enregistrement 10/1/2020
RADIO DIALOGUE RCF
(Marseille : 89.9 FM, Aubagne ; Aix-Étang de Berre : 101.9)
N° 412, semaine 2

Sophia Corri Dussek: Favourite Airs Arranged for the Harp,  Airs favoris arrangés pour la harpe. Kyunghee Kim-Sutre, harpe ; Guillaume Sutre, violon. 2019. Livret en français et en anglais Hortus .
Notre XXIe siècle, préparé par le nécessaire féminisme de la fin du précédent, s’est annoncé comme celui de la réhabilitation des femmes musiciennes, effacées de la mémoire, de la postérité, par le machisme dominant, confinées à l’art dit d’agrément, intime, confidentiel. Nous avons ici même évoqué la personnalité extraordinaire d’Alma Mahler, compositrice réduite à l’ombre par son compositeur d’époux, devenue simplement le/la faire valoir de ses illustres maris et amants. Rappelons aussi la malheureuse Fanny Mendelssohn, pratiquement interdite de musique par son père, réprouvée par son frère Félix, qui n’hésita pourtant pas à utiliser comme siennes certaines compositions de sa sœur. Mais heureusement encouragée par un mari intelligent.
Les Éditions Hortus, dans leur grandiose collection sur les Musiciens et la grande Guerre, ont eu en outre le mérite d’exhumer des œuvres de compositrices françaises négligées ou oubliées, telles Nadia et Lilli Boulanger ou Cécile Chaminade, Henriette Renié. Leur volume 31 de la collection, La harpe consolatrice est confié à la harpiste coréenne  Kyunghee Kim-Sutre, épouse du violoniste Guillaume Sutre, avec des pièces de Jacques Ibert, Michel Tournier, Jacques de la Presle, Roussel, Fauré. Mais, dans un autre CD, sous les doigts virtuoses de la même harpiste, c’est une autre musicienne pratiquement oubliée qu’il mettent aujourd’hui en lumière :  Sophia Corri Dussek.
Issue d’une famille de musiciens italiens établie en Écosse, Sophia Corri naît à Édimbourg en 1775 d’un père célèbre et mourra en 1845 sous le nom de Sofia Dussek, perdant le patronyme personnel sous le nom de son premier mari, le fameux compositeur tchèque Jan Ladislav Dussek. Très jeune, elle est célèbre comme chanteuse. Elle fait ses débuts à Londres en 1791, avec Haydn dirigeant le clavecin. Elle en créera des œuvres et contribue à introduit Mozart en Angleterre. Elle compose, fait des arrangements d’airs fameux pour harpe ou piano. En voici un, à partir d’un air français en sol : 
1) PLAGE 7 : A Favorite French Air en Sol https://music.amazon.fr/recently/added/ref=dm_ws_typ_cp
        Son père est emprisonné pour dettes, son mari s’enfuit et meurt en France en 1812. Pour vivre, elle crée une école de musique et compose fait des arrangements d’airs célèbres pour piano et harpe, parfois avec violon car elle épouse un altiste. C’est toute l’atmosphère des salons londoniens du temps, animés par Sophia et son second mari que nous fait nous fait revivre Kyunghee Kim-Sutre avec  le sien au violon. Nous quittons ce couple de musiciens sur le ravissant Rondo pour harpe en Mi Bémol Majeur .
 Mais cette interprète, nous la quittons avec son autre disque, La harpe consolatrice (Les musiciens et la Grande Guerre, Vol. 31) Kyunghee Kim-Sutre, Hortus. Elle y rend hommage à une compositrice oubliée, Henriette Renié (1875-1956), dont nous écoutons La Rêverie.





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire