mardi, mars 05, 2013

MARS EN BAROQUE

MARS EN BAROQUE
MARSEILLE/PROVENCE MP13


merciel©biketbook_aveline

Enregistrement 25/2/2013, passage, semaine du 4/3/2013
RADIO DIALOGUE (Marseille : 89.9 FM, Aubagne ; Aix-Étang de Berre : 101.9)
« LE BLOG-NOTE DE BENITO » N°78
 Lundi : 12h45 et 18h45 ; samedi : 12h30

Avec le beau temps qu’on espère proche, Mars en baroque se rapproche à grands pas. Créé il y a onze ans, le Festival Mars en baroque, infatigablement animé par le claveciniste Jean-Marc Aymes, refleurit avec les beaux jours, encore plus proliférant cette année de MP2013, Marseille, Capitale européenne de la culture.

CONCERTO SOAVE
L’âme de Mars en Baroque c’est l’ensemble instrumental Concerto soave, ‘doux concert’, qui mérite bien son nom. Cet ensemble au cœur marseillais, est né de la rencontre de la soprano argentine María Cristina Kiehr et de Jean-Marc Aymes. 
La première, on le sait, est une chanteuse très prisée par les plus fameux ensembles baroques et a déjà à son actif une centaine de disques. Aymes, lui, Marseillais et professeur de clavecin au Conservatoire National de Lyon, s’est voué à enregistrer en soliste l’œuvre intégrale pour clavecin de Girolamo Frescobaldi, acclamé par la critique.
 Concerto soave se voue à la musique italienne du seicento, du XVIIe siècle, et a promené sur les ailes de la musique et du chant ses concerts à travers le monde, semant des enregistrements de ce répertoire pour Harmonia Mundi ou le Label Ambronay, marquant le paysage musical baroque. L’ensemble marseillais est ainsi devenu une référence pour l’interprétation de la musique italienne, interprétation où le respect des œuvres n’a d’autre but que d’en décupler le pouvoir émotionnel, la suavité et le mystère.
Né en Italie, se répandant en Europe, le Baroque devient cosmopolite et international avec les grandes découvertes des Espagnols et Portugais qui l’exportent aux quatre coins du monde. C’est donc un art migrant, émigrant, immigré, s’adaptant partout et adoptant des modalités locales, hétérogène fait d’agglomérations et de mélanges : c’est un art métissé. Le Baroque, en ses visages, virages, rivages, ses rives et ses dérives, fait donc escale logique chez nous : mars à Marseille, ville de tous les mélanges, mais non Mars,  le dieu martial belliqueux de la guerre mais celui de la Musique, de l’harmonie universelle, comme je l’ai déjà dit.
Mais, en cette année de Marseille Capitale européenne de la culture, c’est logiquement que Mars en baroque 2013 va suivre les  grandes routes, les chemins, même de traverse de ce baroque, migrateur à travers notre Europe, du sud au nord, comme un souffle printanier au printemps d’une nouvelle époque. Car le Baroque, c’est une extraordinaire éclosion inventive, une explosion heureuse de formes, de couleurs dans tous les arts, dans tous les domaines, philosophique, scientifique, social. J’en ai parlé dans mes divers ouvrages sur le Baroque. Les artistes italiens, musiciens, compositeurs, interprètes,  vont répandre en vague  la vogue du Baroque, de ses nouvelles formes, dans toute l’Europe. C'est ce qu'illustre Jean-Marc Aymes dans son dernier disque Ligia Digital, volume 3 de son intégrale de Girolamo Frescobaldi (1583-1643), servant de sa verve cette veine inventive au printemps du Baroque.

Treize lieux comme le numéro du département vont dessiner une nouvelle cartographie musicale de Mars et Marseille 2013 en Baroque du 5 au 26 mars  :  l’Alcazar (Patrick Barbier sur le règne de l'opéra italien en Europe) et le cinéma des Variétes, l’institut italien pour conférences et films ; l’abbaye de Saint-Victor où nous retrouverons l’adorable Sandrine Piau 
Sandrine Piau
le 7 mars pour un alléchant programme Cent ans d’opéra italien à travers l’Europe, avec des morceaux inédits de Cesti, Leo, Porpora et l’inévitable grand international de l’opéra baroque, Händel, Saxon passé par l’Italie et adopté par l’Angleterre.
Le 9 mars, les voûtes de Église Saint-Laurent restaurée, qui, du VIIIe primitif au XVII e siècle, du style roman au gothique et au baroque a connu bien des avatars architecturaux mais qui n’ont en rien altéré son charme, résonneront de la polyphonie rayonnante  de la fin de la Renaissance par le prestigieux ensemble belge Vox Luminis, qui collectionne les récompenses internationales, illustrant le courant musical flamand qui irradie du nord au sud cette fois, l’Europe pré-baroque. Le mercredi 13, à 12h30, la jolie salle de Musicatreize de la rue Grignan se prêtera au jeune talent du clavecin Helga Váradi, diplômée de la prestigieuse Schola Cantorum de Bâle qui offrira à 15 h un goûter musical au Cabaret aléatoire de la Friche de la Belle de Mai. Il sera juste temps de courir Aux archives départementales à 17 h pour écouter la souriant et disserte Martine Vasselin, historienne d’art de l’université de Provence pour un conférence sur Le retour à l’Antique dans les arts en Italie en XVIIe siècle.
Les jeudi 14, vendredi 15 et samedi 16 , salle Musicatreize, trois concerts originaux d’à peine une vingtaine de minutes, respectivement à 12h30, 16 heures et 15h30, huit jeunes ensembles se produiront dans le cadre de la réunion Réseau Européen de Musique Ancienne (REMA/EEMN). Mais ce même samedi 16, dans les Archives départementales qui, actuellement, accueillent l’exposition César et les secrets du Rhône, Concerto Soave propose programme un sur-mesure, entièrement dédié à de grandes figures  féminines de l’histoire de la Rome antique : belle galerie d’épouses abandonnées ou sacrifiées, de maîtresses  calculatrices, de jeunes princesses naïves, mères cruelles  prises à leurs propres intrigues : ces héroïnes brossent un tableau raffiné et violent de la Rome antique, reflet à peine voilé de la Rome des papes et des frasques  tumultueuses des familles régnantes du XVII e siècle. C’est María Cristina Kiehr qui prêtera sa voix expressive aux imprécations d’Agrippine, de Lucrèce et de Cléopâtre. 



Le lendemain, le 17, à 17 h, le temple Grignan recevra le grand claveciniste Kenneth Weiss pour les Variations Goldberg de Bach. Le  19, à 18 h,  conférence de votre serviteur sur le théâtre baroque aux Variétés, suivie d’un film de Derek Jarman, Edward II, d’après Marlove. Ce film sera repris  le lendemain, le 20, au château de la Buzine précédé d’un récital de viole de gambe par la souriante Sylvie Moquet. Le 21, un concert gratuit au temple Grignan à 14 heures par les Départements de musique ancienne des conservatoires d’Aix et Marseille.
Le reste de Mars en baroque sera consacré aux instruments cousins de la Méditerranée, le oud, la ud, le luth, le 21 au temple Grignan à 20 h (Eugène Ferré), le 22 à la Criée avec Saïd Chraïbi, le 23 au Temple Grignan (Dinko Fabris). La clôture se fera au Théâtre des Salins le 26 avec une conférence précédant Histoires sacrées, oratorios romains, avec María Cristina Kiehr et le baryton Furio Zanasi avec Concerto soave et l’Ensemble Moderne de Joël Suhubiette.

Riche programme pour tarifs qui le sont moins. TARIFS DE 20 € plein tarif, à 15 € tarif adhérent ;  7 € tarif réduit. Gratuit pour les enfants de moins de 12 ans. Le concert de St Victor 30*. Conférences entrée libre.
 Programmation : http://www.marsenbaroque.com


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