mardi, mars 01, 2016

BENOÎT DUMON

 
Enregistrement 21/12/2015, passage, semaine du 28/12/ 15 /3/16

RADIO DIALOGUE RCF (Marseille : 89.9 FM, Aubagne ; Aix-Étang de Berre : 101.9)

« LE BLOG-NOTE DE BENITO » N° 206

Lundi, 12h15, 18h15, samedi à 11h45


PORTRAIT  DE BENOÎT DUMON



      Dans le riche paysage musical de notre région, Benoît Dumon occupe assurément une place multiple et singulière. Voici, en effet, un jeune musicien de moins de trente ans qui se singularise par la multiplicité de ses dons, de ses talents. Nous en avons eu un mince aperçu lors de notre concert de Noël du 13 décembre au Temple Grignan : alors que je lui proposais d’y participer comme chanteur soliste, l’ayant apprécié lors d’un remarquable concert qu’il proposait en l’Église des Réformés, très modestement, il a préféré se fondre solidairement avec le quintette masculin a cappella, Calisto. Cependant, il nous a régalés également d’un Noël à l’orgue, Noël étranger, une pièce rare d’un compositeur français que beaucoup auront découvert grâce à lui, Louis-Claude Daquin (1694-1772). On remercie donc la curiosité généreuse de Benoît Dumon, né à Marseille en 1986, organiste, contre-ténor, claveciniste entre autres talents puisqu’il est également chef de chœur. Et, à son actif, déjà trois disques excellents enregistrés pour le label Parnassie, qui honore notre région, dont j’ai plusieurs fois salué les réalisations. 
     Son premier CD, est un album d’orgue paru en 2014, intitulé Nun Komm, der Heiden Heiland, ‘Viens maintenant, Sauveur des païens’, qui réunit trois compositeurs baroques allemands au patronyme commençant par B : Buxtehude, Bruhns et Bach. Enregistré avec l’orgue Pascal Quoirin de l’église Sainte-Marguerite de Marseille, ce disque fut immédiatement remarqué et récompensé du Prix Pierre Barbizet de l’Académie de Marseille

    Le clavier n’a guère de secret pour Benoît Dumon. Il avait commencé par travailler le piano, qu'il abandonne, avant de passer à l’orgue puis au clavecin. Ses classes musicales, il les commence au Conservatoire National de Région de Marseille avec André Rossi, célèbre concertiste et professeur  d'orgue et d'harmonisation au clavier. Benoît Dumon obtient un Diplôme de perfectionnement en orgue (4e cycle) dans cette classe d’André Rossi et un Premier prix d'orgue et d'improvisation. Dans ces discipline, il est aussi demi-finaliste dans des concours internationaux.
     Le clavecin et le continuo, il les étudie d’abord au Conservatoire d’Aix-en-Provence dans les cours de Brigitte Tramier, dont nous avons souvent présenté les disques, ainsi que de Natalia Cherachova. Avide d’approfondissement de son art et de perfectionnement, toujours au CNR de Marseille, il suit l’enseignement du compositeur et professeur Pierre-Adrien Charpy pour le contrepoint, et de Caroline Huynh-Van-Xuan pour le clavecin. À la qualité de l’élève, on voit celle des maîtres.
      Non content de ces cordes à son arc et art, organiste, pianiste,  infatigable, Benoît Dumon travaille le chant avec Raphaëlle Kennedy à Marseille, et, encore au Conservatoire d’Aix-en-Provence, auprès de Monique Zanetti, deux chanteuses spécialistes virtuoses du Baroque, qui ont enregistré nombre de disques avec de grands ensembles, qui habitent et enseignent dans notre région, mais dont la carrière est largement nationale et internationale. Dans ce domaine encore, Benoît Dumon est demi-finaliste de plusieurs concours internationaux en chant baroque.


      Nous le découvrons en contre-ténor dans son second disque, Dolce tormento,  ‘Doux tourment’, 2015, toujours aux éditions Parnassie, dans des airs du premier baroque italien issu de la Camerata de’ Bardi, le fameux salon du comte Bardi de Florence où se réunissaient poètes, savants et musiciens qui, croyant retrouver la tragédie antique chantée, créèrent ce qu’on appela plus tard l’opéra, d’abord le stile rappresentativo, ‘le style dramatique’, théâtral , où la musique, serve de la parole, en illustre et raffine les inflexions, pour donner le favellare in armonia, un recitar col canto, un parlé-chanté, une déclamation lyrique dont le texte est intelligible, selon aussi les canons du Concile de Trente (1545-1563) pour la musique religieuse. On en  peut écouter sur Qobuz  avec  quel sens dramatique il interprète le fameux « Lamento d’Arianna » de l’opéra perdu de Monteverdi, long récit profane, devenu, à l’église, celui de la Vierge   (http://benoitdumon.com). Sur le même site, du même disque, on goûte le raffinement galant des plaintes amoureuses dont on meurt toujours en restant bien vivant : il nous gratifie avec le même bonheur de la volubilité virtuose de sa voix, de son phrasé élégant et de son sens du texte, primordial dans cette musique théâtrale. On trouve dans ce disque non seulement, des pièces de Caccini, Monteverdi mais aussi de Girolamo Frescobaldi, Stefano Landi. La réplique musicale plus que l’accompagnement, lui est donnée par Jean-Michel Robert, à la fois éditeur et virtuose des cordes pincées baroques, luth, guitare et théorbe. On retrouve Benoît lui-même à l’orgue dans une partita de Frescobaldi. 

      Ce jeune homme singulier aux talents multiples donc, soliste brillant, sollicité par les meilleurs ensembles baroques, Concerto Soave, Musica Antiqua Provence, Parnassie du Marais, l’Académie Bach d’Aix est par ailleurs, membre fondateur du trio Da Cappella, du trio Mescolanza et du quintette vocal masculin Calisto, entendu lors de notre concert. Il créé et dirige le chœur « Ensemble vocal de Cassis » ainsi que « les Zippoventillés et signe avec ces derniers, toujours sous le label Parnassie, un disque aussi original que somptueux, Poulenc au Moyen-Âge. Et, en espérant le retrouver bientôt dans ses facettes diverses mais toujours remarquables, nous l'avons quitté sur nos ondes avec « Sanctus » rayonnant de la Messe en sol de Poulenc. 
 
DISQUES EN TÉLÉCHARGEMENT SUR LE SITE DES ÉDITIONS PARNASSIE: 

                     http://www.parnassie-editions.fr/par69Poulenc.html

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