Les mousquetaires au couvent (ou presque…)
Musique de Louis Varnay,
Livret (presque) de J. Prével et P. Ferrier
par la Troupe lyrique méditerranéenne
Théâtre du Lacydon
18 mai 2014
Oublions Alexandre Dumas, et ses trois, pardon, ses quatre
mousquetaires, oublions Richelieu, la Touraine de l’opérette originale de 1880
et retenons, d’aujourd’hui, les fredaines, tonton tontaine, de ces joyeux
lurons et de ces filles délurées, de cette paire de paras pendards pendus aux
basques des filles de taverne, parachutés d’un Orient en flammes pour déclarer
la leur au cœur et corps (presque) pur de jolies filles recluses dans un
maternel couvent, pardon, une maternité conventuelle, par la volonté de leur
paternel, où les nonnes sont bien bonnes aussi.
Bref, par la veine et la verve
piquante de Mikhael Piccone, avec
la complicité de Marion Gregori,
et de Gwennaelle Seiferer qui
signe une inventive scénographie, le vieux livret nous est délivré dans une
savoureuse version coquine et cocasse dans un spectacle sans un temps mort,
succulent, truculent, pétillant, pétulant, pétaradant.
Quelques tables de bistrot, deux clients (Jérémy Favret, Jimmy Aquilo), un bouquet de bouquetières, jolie floraison de voix (Alexia
M’Masse, Émilie Bernou, Marie
Pons, Zoé Massicote), une tenancière
belle plante, guillerette et aguicheuse, Madelon en uniforme aux formes
dévoilées (Pauline Triquet), qui
pousse aussi joliment la note que celle de l’addition de ce bar de l’Hôtel
des Militaires gris, gris des souris
souriantes et de la griserie grivoise du vin et de l’amour. Et voilà Gontran,
campé avec séduction par le ténor Guilhem Chalbos, parfait jeune premier, et Brissac, joyeusement joué
par Mikhael Piccone,
baryton : revenus malicieusement du Mali, nos deux compères, guère
pépères, débardeur et pantalons treillis, solides gaillards regaillardis à
l’idée d’un commando, commandé par l’ardeur moins militaire que maritale du
premier, amoureux pour le meilleur d’une (enfant de) Marie, qu’il veut arracher
du couvent pour convoler en justes noces, secondé par son ami.
Pour entrer dans la bergerie et y dénicher la bergère, le subterfuge sera le déguisement, pardon, le travesti : déguisés en loufoques sages-femmes, nos jeunes hommes foufous découvrent une insolite nursery, une école bien particulière où pouponnent une cohorte d’accortes jeunes filles, futures filles-mères, sous l’œil vigilant de sœurs, la Mère Supérieure (austère Zoé Massicotte) et l’importune sœur Opportune (Annabelle Sodi-Thibaut). « Quel tableau de famille ! » pourrait (presque) dire la Belle Hélène, puisqu’il n’y manque ni le Père, le confesseur à la sombre voix (Guillaume Barallis), ni le père des œuvres, Gontran, puisque Marie en est enceinte, escorté de son ami frère, Brissac, emperruqués et fardés, montés sur talons aiguilles et voix de fausset, faussaires de l’identité. Ah, on n’oubliera pas le vrai père beau parleur sinon chanteur, portant beau, Nicolas Thibault, régisseur général de la troupe sinon Général de cette armée de pouponnantes poupées et pépées, Président et géniteur des deux oiselles demoiselles, la piquante Louise (Alice Buro), très futée, et la Marie guère vierge mais fruitée de facile voix de Fabienne Hua, à se damner, même dans un couvent. Personne ne manque à l’appel ? Il ne manquait plus qu’oublier Valérie Florac, à la direction musicale ! qui mène à un tempo d’enfer les trios entraînants, les ensembles, les valses, les airs (dont l’inénarrable du spéculum) qui se succèdent dans un rythme étourdissant.
Pour entrer dans la bergerie et y dénicher la bergère, le subterfuge sera le déguisement, pardon, le travesti : déguisés en loufoques sages-femmes, nos jeunes hommes foufous découvrent une insolite nursery, une école bien particulière où pouponnent une cohorte d’accortes jeunes filles, futures filles-mères, sous l’œil vigilant de sœurs, la Mère Supérieure (austère Zoé Massicotte) et l’importune sœur Opportune (Annabelle Sodi-Thibaut). « Quel tableau de famille ! » pourrait (presque) dire la Belle Hélène, puisqu’il n’y manque ni le Père, le confesseur à la sombre voix (Guillaume Barallis), ni le père des œuvres, Gontran, puisque Marie en est enceinte, escorté de son ami frère, Brissac, emperruqués et fardés, montés sur talons aiguilles et voix de fausset, faussaires de l’identité. Ah, on n’oubliera pas le vrai père beau parleur sinon chanteur, portant beau, Nicolas Thibault, régisseur général de la troupe sinon Général de cette armée de pouponnantes poupées et pépées, Président et géniteur des deux oiselles demoiselles, la piquante Louise (Alice Buro), très futée, et la Marie guère vierge mais fruitée de facile voix de Fabienne Hua, à se damner, même dans un couvent. Personne ne manque à l’appel ? Il ne manquait plus qu’oublier Valérie Florac, à la direction musicale ! qui mène à un tempo d’enfer les trios entraînants, les ensembles, les valses, les airs (dont l’inénarrable du spéculum) qui se succèdent dans un rythme étourdissant.
Les
costumes sont aussi joyeusement taillés par un véritable escadrons de
couturières (Mireille Fraysses, Agnès
Pasqualini, Marion Redoutey, Evelyne Thibault) et, maître d’œuvre sinon maître tailleur, on
découvre en Mikhael Piccone,
au-delà du baryton bien sonnant, irrésistible dans son air de la griserie digne
de la Périchole (éméché, il manque de vendre la mèche), un véritable metteur en
scène fourmillant de loufoques idées et un tempérament d’acteur comique d’un
naturel dont l’art farde artistiquement la difficulté.
Une réussite de cette belle troupe : tous jeunes, tous beaux,
tous bons chanteurs et bons acteurs. Que demander de plus ? Que l’on aide
généreusement cette talentueuse Troupe lyrique méditerranéenne qui, de riens de
bric et de broc font quelque chose qui fonctionne pour notre plaisir.
Spectacle dédié avec gratitude et émotion au maître et ami,
professeur au Conservatoire, Jean-Marie Sevolker, qui a dû être fier de ses disciples.
Théâtre du Lacydon
18 mai 2014
Les mousquetaires au
couvent (ou presque…)
(Presque) de Louis Varnay
Direction musicale :
Valérie Florac
Distribution :
Marie : Fabienne
Hua ; Louise : Alice Buro ; Simone : Pauline Triquet ; Sœur
Opportune : Annabelle Sodi-Thibaut ; Marchande/La Mère supérieure : Zoé
Massicotte ; Marchande/ Isabelle : Alexia M’Basse ;
Marchande/Blanche : Émilie Bernou ; Marchande/Agathe : Marie
Pons ; Brissac : Mikhael Piccone ; Gontran : Guilhem Chalbos ; Abbé Bridaine :
Guillaume Barallis ; Rigobert : Jérémy Favret ; Langlois :
Jimmy Aquilo ; le Président : Nicolas Thibault.
Vendredi 6 Juin 2014, 20h30,
Gréoux-les-Bains, Centre Congrès
L'Etoile, Salle Frédéric MISTRAL, 04 92 78 01 08
www.troupe-lyrique.com/
Photos JB Lev :
1. Étrange couvent ;
2. Sur le banc (de touche) : Pauline Triquet, Mikhael Piccone, Guillaume Barallis .
3. Salut final.
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