vendredi, septembre 08, 2023

COLLOQUE ARCHITECTURE

Colloque national d’histoire de l’art les 13 et 14 septembre 2023 :  le 13, de 14h-18h et le 14, 9h30-12h30 // 14h30-17h15 ; organisé par Jean-Noël Bret, en collaboration avec la Bibliothèque de Marseille à Vocation Régionale, L’ALCAZAR, 58, Cours Belsunce 13001 Marseille. Métro Vieux-Port. Tram Alcazar.

Entrée libre 

Il était une fois l’architecture...

Colloque national d’histoire de l’art les 13 et 14 septembre 2023 :  le 13, de 14h-18h et le 14, 9h30-12h30 // 14h30-17h15 ; organisé par Jean-Noël Bret, en collaboration avec la Bibliothèque de Marseille à Vocation Régionale, L’ALCAZAR, 58, Cours Belsunce 13001 Marseille. Métro Vieux-Port. Tram Alcazar.

Entrée libre

Jean-Noël Bret, membre de l’Académie des Sciences, Lettres et Arts de Marseille, ancien Président. Historien de l’art, il a enseigné l'École des Beaux-Arts de Marseille. Il est Président - fondateur de l’association A.C.C. (Art, Culture et Connaissance) à Marseille. Il y a donc créé en 2005 une série de colloques « L’histoire de l’art en question(s)». Dont voici le XXe. Nous présentions ici même, avec lui, l’an dernier, L'histoire de l'art pour tous. Des raisons impérieuses l’empêchent d’être des nôtres aujourd’hui.

Jean-Noël Bret, je le répète est une sorte de missionnaire de l’histoire de l’art, aux ambitions pédagogiques de livrer l’art, à travers son histoire, au plus grand nombre.

L’art, je le répète aussi, est toujours marqué d’un soupçon d’élitisme, de gratuité. Mais l’art est pourtant nécessaire et pour tous, il a un rôle politique, au sens précis, dans la polis, la ville, la cité. Il est sociétal, non seulement par ce que son élaboration implique d’invention personnelle, de travail collectif, de maintenance, de conservation : il concerne directement notre réalité. Même si l’usure de l’habitude nous en estompe la nature, brouille nos regards, nous vivons entourés d’art, sans parler de la musique omniprésente, obsédante —qui fera bientôt que le silence sera une conquête de l’art sur le bruit.

Mais pour ne parler que de l’architecture, objet de ce colloque, ouvrons grands les yeux sur notre ville : apparemment, elle n’est pas des plus artistiquement monumentales. Pourtant, renouvelons nos regards ne serait-ce que sur les immeubles haussmanniens à la parisienne, de la Rue de la République, leurs frontons, leurs blasons, leurs figures de pierre si variées, ces mascarons parfois étranges ; moins fastueusement bourgeois, plus modeste, plus local, j’aime ce style humble,  si marseillais, des immeubles à trois étages en hauteur, trois séries de fenêtre en largeur par étage, dans une proportion discrètement harmonieuse, à la mesure sans doute de celle des sections de mâts de navires utilisés pour leur charpente. Comment ignorer la Vierge de la Garde sur son sommet, qui fut un fortin défensif avant d’être un sanctuaire ? Et, au bout du Port, comme en fermant l’issue, l’horizon, les deux forts, Saint-Jean et Saint-Nicolas, qui montrent bien que, comme je l’ai écrit dans un de mes livres, si l’utile peut s’élever à l’art, l’art s’élève au niveau de l’utile, la défense d’une ville ici, artiste, artisans et arts réunis. On ne contestera pas, alors, que l’architecture soit considérée depuis toujours comme le premier des arts, puisque, des formes les plus simples et primitives comme la cabane en rondins et toit pentu, modèle initial du temple grec, aux formes les plus sophistiquées, elle offre à l’homme un abri primordial pour sa vie, compensation de Dieu, compatissant finalement à l’homme qu’il a chassé du Paradis, mais lui offre, malgré tout, ce recours premier pour vivre, selon Caramuel.

Ce sont ces considérations qui me viennent spontanément à l’esprit pour vous inviter à assister à ce colloque, qui offre un passionnant parcours historique de l’architecture à travers des monuments, par de grands spécialistes, historiens de l’art et archéologues. Quelques rapides repères, faute de tout pouvoir décliner.

La première demi-journée, le 13, de 14h30 à 17 h, quatre communications balaieront un vaste champ, de l’antiquité à la Renaissance italienne. À tout seigneur, tout honneur, c’est Vitruve qui fera logiquement l’objet de la première communication par Xavier Lafon archéologue et historien de l’Université d’Aix-Marseille : Vitruve et l’architecture romaine. Vivant au premier siècle avant notre ère, aux débuts de l’Empire fondé par Auguste, Vitruve nous a légué le seul traité d’architecture de l’Antiquité, qui est fondamental pour toute l’architecture à venir de notre culture occidentale, malgré des lacunes dans le texte et les schémas perdus. Après l’ère gothique, son rayonnement est exceptionnel à partir de la Renaissance.

La seconde communication, par Daniel Mouton, archéologue, membre associé au Laboratoire d’Archéologie Médiévale et Moderne en Méditerranée, dans une suite chronologique, c’est L’architecture des mottes castrales et châteaux précoces du Moyen-Âge provençal. Il faut savoir que la « motte », motte castrale, était le nom des premiers châteaux-forts, naturellement érigés sur une hauteur défensive, un remblai de terre, un monticule, une « motte ». Certains toponymes en conservent la trace :  La motte d'Aigues, donnant lieu à des patronymes nombreux : Lamotte.

Avançant dans le Moyen-Âge, Jacques Dubois, de l’Université de Toulouse, historien de l’art et de l’architecture, nous émerveillera sûrement avec des illustrations sur L’architecture gothique entre les années 1130 et le début du XIVe siècle, de la naissance à la pleine floraison et expansion de cet art, de ce style, qu’on n’a cessé jamais de construire : il fallait plusieurs siècles pour ériger une seule cathédrale. Ainsi, je le rappelle, celle d’Orléans a été finie en 1704 sous Louis XIV ; celle de Prague, dont la première pierre est de 1344, n’est achevée qu’en 1929. Notre modeste mais jolie église des Réformés, néo-gothique, est commencée en 1855 et même certains gratte-ciels de New-York sont de ce style…

J’ose espérer, ayant étudié la question, que l’orateur puisera enfin dans les traités d’architecture anciens si négligés  qui distinguent deux « gothiques », l’un « barbare », « maussade », lourd (en fait le roman qui serait une maladroite adaptation « barbare », gothique, par les Goths, des modèles antiques) et le gothique léger aérien « moresque » ou « arabesque », ce que nous appelons gothique aujourd’hui, qui a des dettes envers l’architecture arabe découverte en Espagne et lors des croisades.

Cette première demi-journée sera clôturée par Jean-Noël Bret, l’organisateur du colloque, par une communication :

Filippo Brunelleschi, l’ingénieux ingénieur, architecte des temps nouveaux. Effectivement, à cheval sur le Moyen-Âge finissant et la modernité, Brunelleschi n’est plus un simple artisan dans une équipe, c’est le premier que l'on puisse qualifier du nom d'architecte : le premier qui, à la différence des maîtres artisans du Moyen-Âge, conçoit, conduit et réalise le projet. Il est père de l'urbanisme de la place publique. Il érige le dôme de la cathédrale de Florence, un des monuments les plus hauts du monde à son époque, dont s’inspire Michel-Ange pour celui de Saint-Pierre de Rome qu’il aussi haut mais moins beau que le sien : « Io t’ho fatto un fratello,/Cosi alto má no tan bello ».

La journée du 14 sera tout aussi riche, passant de l’architecture de Cluny à celle en fer du XIXe siècle, et notre temps ne sera pas oublié.

Pour clore le colloque, Emmanuel Laugier, spécialiste de l’architecture et du patrimoine de Marseille, l’un des responsables du Musée d’Histoire de Marseille, académicien, nous parlera de

Marseille et son patrimoine architectural : une histoire compliquée...

L’architecture était enseignée avec la géométrie, les mathématiques et la musique. On a pu dire justement que la musique est une architecture sonore comme l’architecture est une musique muette. Nul mieux que Bach

n’illustre cela et nous nous quittons sur quelques accords à l’orgue par Stéphane Bois, de son disque Bach à Leipzig,

 

Spotify N°1 Das musikalisches Opfer, BWV 107, l’Offrande musicale

 

Il était une fois l’architecture...

Colloque national d’histoire de l’art à l’Alcazar 58, Cours Belsunce 13001 Marseille. Métro Vieux-Port. Tram Alcazar

13 et 14 septembre 2023, le 13 14h-18h et le 14, 9h30-12h30 / 14h30-17h15 en

Entrée libre

 

 



ÉMISSION N° 684 DE BENITO PELEGRÍN

 

Il était une fois l’architecture... 

Mercredi 13 septembre 2023

14h Ouverture Introduction : Jean-Marc COPPOLA, adjoint à la Culture de la Ville de Marseille,  Jean-Noël BRET, président de l’association A.C.C

14h 30  Xavier LAFON, archéologue et historien. Université d’Aix-Marseille

Vitruve et l’architecture romaine

15h 15 Daniel MOUTON, archéologue, membre associé au Laboratoire d’Archéologie Médiévale et Moderne en Méditerranée
L’architecture des mottes castrales et châteaux précoces du Moyen Age provençal 

16 h Pause 

16h15 Jacques DUBOIS, historien de l’art et de l’architecture du MoyÂge. Université de Toulouse

L’architecture gothique entre les années 1130 et le début du XIVe siècle

17h, Jean-Noël BRET, historien de l’art, président de l’association A.C.C, membre de l’Académie de Marseille
Filippo Brunelleschi, l’ingénieux ingénieur, architecte des temps nouveaux

Jeudi 14 septembre

9h30  Anne BAUD, professeur d’archéologie à l’Université de Lyon 2

La Maior ecclesia de Cluny, entre traditions et innovations architecturales au début du XIIe siècle

10h15 Sabine FROMMEL, historienne de l’art et architecte, directrice d’études à l’EPHE, membre associé de l’Académie royale de Belgique et correspondant de l’Académie des Beaux-Arts, Institut de France
Le renouveau architectural du temps de Laurent le Magnifique : entre tradition locale et modèles classiques

11 h Nicolas FAUCHERRE, professeur d’archéologie et d’histoire de l’art du Moyen Age.
Université d’Aix-Marseille
Les forteresses de Vauban, ce qui sert à la solidité sert aussi à la beauté

11H45 DANIELA VEGRO, architecte et historien de l’architecture

Ledoux, architecte « révolutionnaire » ? 

12H30 Pause déjeuner

14h30 Bertrand LEMOINE, architecte et ingénieur, directeur de recherche honoraire au CNRS et ancien président de l’Académie d’architecture
L’architecture du fer au XIXe siècle

15h15 Claude MASSU, historien de l’art et de l’architecture, professeur à l’Université d’Aix-Marseille puis Paris 1 Panthéon-Sorbonne
L’architecture du Style international et sa fortune critique

16h Emmanuel LAUGIER, historien de l’art et de l’architecture, directeur artistique de la Revue Marseille, membre de l’Académie de Marseille
Marseille et son patrimoine architectural : Une histoire compliquée... 

16h45, Discussion, conclusion


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