mardi, mars 02, 2010

VALSES DE VIENNE

mardi, mars 02, 2010


VALSES DE VIENNE

 
VIENNOISERIES

Valses de Vienne
Opéra d’Avignon, le 28 février 2010

Pièce montée, de toutes pièces, valses, marches, polkas des Johann Strauss, père et fils, cette opérette met en scène un pâtissier et sa fille à marier, Rési, rétive à l’idiot d’époux qu’on lui destine, Léopold, car amoureuse de son maître de musique, Johann, le fils, qui n’a pas encore la notoriété de son illustre géniteur : rivalité père fils, et désaccord fille/père. Les auteurs, qu’il vaut mieux ne pas citer, ont écrit, prétexte musical à ce montage, un texte affligeant de platitude, de médiocre facilité, qui serait presque injurieux à la qualité de cette musique qui n’a pas pris une ride, s’il n’y avait le bonheur de voir dérider un public nombreux, très âgé, heureux d’être là, frappant des mains pour scander la marche d’entrée, applaudissant à la vue des beaux décors, arrachant bis sur bis au final, le merveilleux Beau Danube bleu que la troupe, généreuse, qui a peine à quitter le plateau, n’hésite pas à leur donner  gentiment sans se lasser. Et, rideau enfin baissé, c’est le dynamique chef Didier Benetti, qui continue à jouer allègrement pour ce public qui ne se décide pas à partir.
Bref, c’est plus une célébration joyeuse et bon enfant d’un public qui semble rarement à cette fête, qu’une œuvre scénique d’intérêt, autre que musical, vocal, et sauvée par l’alacrité des chanteurs qui s’amusent au moins à camper des silhouettes caricaturales à défaut d’être profondes,  dans une mise en scène légère, pour la lourdeur du texte, de Jacques Duparc.
Sous les lumières de Noël Lemaître, les décors, pâtisserie, brasserie, salons, arcades, galeries et balustrades, d’une jolie stylisation Art nouveau, bleutés sous deux rangées de vastes tentures bleues comme le Danube, sont agréables et, du même Henri Delannoy, les nombreux costumes, somptueux : caramel, chocolat, pistache, mousseux, feuilletés, dignes de la pâtisserie, jolis emballages aux jolis dames : Pauline Courtin, gracieuse, ravissante, timbre assorti à un physique de poupée princesse, un Tanagra lyrique ; Catherine Dune, royale, rayonnante toujours, souriante, bien chantante, irrésistible en comtesse russe saisie par la débauche pâtissière et musicale ; une pépiante Pépi, acide et acidulée, Carole Clin. Belle tierce de dames pour trio de messieurs, Raphaël Brémard, ténor, composant de clownesque façon le cocasse idiot de Léopold, Philippe Ermelier, père, fort baryton, et le magnifique Mathieu Abelli, qui a la part vocale la plus importante pour le rôle de Strauss fils. À leur côtés, une foule de personnages bien typés, dont l’inénarrable prince russe  de Jean-Claude Calon. Éric Belaud, complétait le spectacle par de jolies chorégraphies des valses pour sa troupe de l’Opéra. Un spectacle au plateau fourni dont le mérite est aussi de faire travailler un grand nombre d’artistes, qui ne sont pas toujours à la fête.


Photos : Cédric Delestrade/ACM-Studio  
1. Pauline Courtin et Mathieu Abelli ;
2. Camoin, Ermelier, Brémard;
3. Tableau final.

 

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