vendredi, septembre 27, 2024


Mezzo Mozart : Marina Viotti

Gli Angeli Genève

Stephan MacLeod, direction musicale

1 cd Aparté


         Le titre Mezzo Mozart pourrait se traduire par « Moitié Mozart » et je protesterais aussitôt : non, il n’y a pas la « moitié », mais Mozart tout entier dans ce magnifique CD de Marina Viotti, cantatrice classée dans la nomenclature vocale d’aujourd’hui comme mezzo-soprano. Évidemment, il ne s’agit pas de l’entièreté, de la totalité de l’œuvre du compositeur, impossible gageure, mais, personnellement, j’y trouve bien, comme on dit en rhétorique, par synecdoque, une partie pour le tout et, entendons-nous bien, une partie pour un tout des tessitures mozartiennes de la vocalité féminine, du moins du registre le plus courant de ses œuvres, hors les extrêmes aigus d’une Reine de la nuit ou de tel air de concert. C’est un habile choix, un éventail de quelques rôles, partitions, du grave moyen à l’aigu lyrique de la voix de femme, que la tradition du XIXe siècle a classé de mezzo, mezzo-soprano, à soprano, frontières vocales du grave à l’aigu, tessitures séparées que ne connaissait pas le XVIIIe siècle et surtout pas Mozart puisqu’il qualifiait indifféremment toutes les voix de ses rôles féminins de simplement soprani, étant entendu en son temps qu’il y avait les seconds sopranos et le premier soprano, la prima donna, ‘la première dame’, dont le terme est devenu synonyme d’héroïne principale d’un opéra.

De même dans ses opéras, les hommes étaient classés en bassi, sans les distinguos modernes de baryton ou basse et leurs variétés, seul le ténor étant mentionné comme tel, traditionnel médiévale du « teneur » de la ligne masculine aiguë. L’opéra étant un art vivant, les compositeurs écrivaient non pour des tessitures abstraites, mais pour des chanteurs spécifiques. Les chanteurs de ce temps-là interprétaient ce que le compositeur écrivait sur mesures pour eux. Le problème, avec le respect religieux de la lettre de la partition des temps modernes, c’est que les chanteurs d’aujourd’hui doivent s’adapter à des partitions adaptées pour tel ou tel chanteur particulier d’autrefois et endosser un habit vocal parfois trop grand ou trop étroit pour leur capacité vocale. On sait que, lors de la création de Don Giovanni, l’interprète de Mazetto chantait à la fin le Commandeur.

En somme, le chanteur chantait ce que ses moyens vocaux lui permettaient de chanter, et ce sont justement les moyens vocaux exceptionnels de Marina Viotti, venue de la musique dite métal, mais en toute élégance et délicatesse, qui lui permettent de nous offrir ce panel au spectre vocal et dramatique si divers unifié par son aisance, son expressivité, et un timbre, dont le métal argenté, satiné, soyeux, la délicatesse, la musicalité, n’ont en rien pâti de son passage dans ce qu’on croirait à tort les excès de la musique métal dont elle brosse une brillante défense, très convaincante, séduisante, qu’on trouve sur Youtube. Voici comment, dans un rythme affolé, elle traduit le désespoir théâtral de Dorabella dans Cosí fan tutte, apprenant le départ de son fiancé à la guerre, que l’adorable belle va pourtant cocufier quelques scènes après :

 

1) PLAGE 2 

 

Et la voici dans le rôle travesti du jeune page Chérubin dans Les Nozze di Figaro chantant son émoi de jouvenceau devant les dames, qui le font toutes palpiter :

 

2) PLAGE 14 

 

Ces deux rôles sont aujourd’hui catalogués comme mezzo, distinction pratiquement inconnue au temps de Mozart qui les nomme soprani. MarinaViotti démontre, et démonte, ces artificielles frontières vocales de notre temps, donc anachroniques en regard de ces œuvres sans étiquette de tessiture à leur époque, qu’elle surmonte brillamment en interprétant des parties aujourd’hui dévolues à des voix aiguës ou moyennes.

Avec le chef Stephan MacLeod, elle s’attarde un peu longuement à ces explications historiques, inutiles aux connaisseurs de l’histoire de la musique et de la voix, mais sans doute profitables aux nouveaux venus à la musique, au chant, qui ont droit à ce savoir. Plus intéressant pour le connaisseur, c’est l’intelligence de la chanteuse exposant sa technique et sa prudente disposition de l’ordre d’enchaînement des morceaux en fonction de leur exigence vocale et de leur difficulté. Car, pour ce qui est de la démonstration du passage vocal d’un rôle à l’autre, la beauté et réussite de ce disque en est une brillante preuve.

 

Autres cantatrices par-dessus les tessitures

Mais on rappellera que d’autres cantatrices, telle María Colbrán, chère épouse de Rossini, avaient de tels moyens qu’elles franchissaient aisément les frontières théoriques des registres vocaux, balisés ou non en mezzo ou soprano. Encore à l’époque romantique, on dit de María Malibran, la légendaire sœur aînée de Pauline Viardot, chantée par Marina Viotti, qu’elle interprétait indifféremment en alternance les rôles masculin, Farnace, et féminin de la Semiramide de Rossini. Naguère, à notre époque, la grande mozartienne classée mezzo Teresa Berganza, célèbre Dorabella, chantait cette même Sémiramis, et Fiordiligi de Cosí, il est vrai dans un disque.

Cependant, Maria Callas, dans son ambitieux absolutisme lyrique, laissa sa voix à jongler avec les rôles et les tessitures pour incarner la mythique « soprano assoluta », la soprano absolue, dont elle-même connaissait pourtant les dangers : on se souvient de sa polémique avec Rudolf Bing, le directeur du Metropolitan Opera de New-York qui, comme un effet d’annonce d’un prodige sinon un animal de foire vocal, lui avait programmé en rapide succession des rôles aux tessitures dangereusement contrastées. Refusant de chanter, prudence qui passait pour un caprice de star, elle déclara : « Ma voix n’est pas un ascenseur. »

Mais nous faisons confiance à l’intelligence, bien évidente à l’entendre, et à la technique, manifeste à l’écouter, de Marina Viotti qui sais aussi bien s’exprimer par la parole et le chant, pour préserver sa voix, comme elle l’a prouvé dans son passage qui aurait pu être éprouvant de son groupe de heavy metal Soulmaker, qui lui a forgé, dit-elle en riant, à la scène lyrique des cordes vocales d’acier, mais, je le répète, d’un doux acier satiné.

Écoutons-la dans cet air grave de fureur de Farnace, alors chanté par un castrat, homme à la frontière des genres et des voix, tiré de Mitridate re di Ponto, inspiré de Racine, composé par un Mozart de quatorze ans :

 

3) PLAGE 7

 

Il faut reconnaître qu’elle est idéalement accompagnée par l'orchestre Gli Angeli Genève, les ‘Anges [de] Genève,’ dirigé par Stephan MacLeod, partenaire et complice du projet, de ce choix, de cette réussite. Née dans une famille de musiciens, père et frère chefs d’orchestre, mère violoniste, Marina Viotti s’est forgé une identité personnelle éclectique et l’on n’oublie pas son apparition dans la fameuse ouverture des Jeux Olympiques en femme pirate en robe rouge, sur la Nef de Paris devant la Conciergerie, enveloppée par le groupe de métal français, Gojira, chantant sans lanterner le fameux « Ah, ça ira ! Ah, ça ira, les aristocrates à la lanterne !» de la Révolution française avant, à en perdre la tête, le cap, la capiteuse « Habanera » de Carmen, de Bizet.

On goûter, entre autres morceaux, le « Parto, parto ! » du Sesto travesti de la Clemenza di Tito, véritable concerto pour voix et clarinette, avec son feu d’artifice final de vocalises, et la douceur et les déchirments de Ch’io me scordi… (‘Que je t’oublie… ?’), que Mozart signa : « Pour Mlle Storace et moi », sorte de concerto pour le pianoforte qu’il tenait lui-même (Sebastian Wienand pour le CD), dont les cordes si tendrement percutées, ont ici des douceurs de guitare aux cordes avec des pincements qui semblent être ceux du cœur de la déchirante séparation.

Nous quittons cette sympathique et admirable artiste avec l’« alléluia » final de l’Exultate, jubilate écrit pour un castrat, aujourd’hui chanté par des sopranos légers, mais dont les vertigineuses vocalises jubilatoires n’effraient pas notre ductile chanteuse :

 

4) PLAGE 13 : FIN

 

Mezzo Mozart : Marina Viotti :

https://open.spotify.com/intl-fr/album/3LE0YGxmNJrf7828gbFkY7

 

Entretien avec Marina Viotti : Vivre le métal

https://www.youtube.com/watch?v=75GglsCLhWc

 

ÉMISSION  N° 762, 03/09/ 2024 de Benito Pelegrín (texte augmente)


 

 

samedi, septembre 07, 2024

 

LES VIES

DES PLUS EXCELLENTS ARCHITECTES, PEINTRES ET SCULPTEURS MARSEILLAIS

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Hommage à VASARI

Bibliothèque de Marseille, l’Alcazar, jeudi 12 et vendredi 13 septembre 2024, de 9h30-à 18 heures.

    Ce titre que Jean-Noël Bret, membre de l’Académie des Sciences, Lettres et Arts de Marseille, dont il a été Président, donne au colloque qu’il dirige, est un clin d’œil admiratif, et hommage que je partage hautement, à Giorgio Vasari. C’est une traduction de celui de son fameux ouvrage Le Vite dei piu eccellenti Architetti, Pittori de Scultori italiani da Cimabue, insino a’tempi nostri, paru à Florence en 1550 et augmenté largement en 1568. On note que Vasari prétend parler des artistes « italiens », mais, en fait, c’est surtout de ses compatriotes toscans qu’il parle, et, Jean-Noël Bret, des Marseillais, du XVIIe au XXe siècle.

C’est vrai que la Toscane est un miracle artistique et intellectuel en son temps et, Marseille, certes bien loin de rivaliser avec elle, même modeste en comparaison, a tout de même un patrimoine artistique peu connu, méconnu ou inconnu, qu’il y a justice à rappeler aux Marseillais, souvent négligents ou ignorants du leur.

Sous les auspices de Vasari, ce colloque dont il n’est pas l’objet mais le prétexte n’en parle pas, hors l’introduction de Jean-Noël Bret, qui a aussi le mérite de rappeler les dettes que nous avons de ce mal aimé, comme artiste, de la critique, injuste à son égard. J’en saisis le prétexte pour en dire quelques mots.

 

GiorgioVasari 

Né en 1511 dans la République de Florence, il meurt en 1574 dans ce qui était devenu le Grand-Duché de Toscane par la grâce de Charles Quint. Il est d’une famille modeste de marchands. Par chance, peut-être parce que les Médicis, à l'origine exploitants agricoles, puis négociants en laines et puissants banquiers rayonnant dans toute l'Europe avant de devenir famille patricienne puis princière, n’ont pas perdu le sentiment de leur roture originelle, leur cour à Florence est accueillante aux artistes et même aux jeunes talents : Laurent de Médicis y a installé en fils Michel-Ange. Vasari entre dans l’atelier de Michel-Ange puis à la cour. Du même âge que les jeunes ducs Alexandre et Hippolyte, il est traité en ami, et reçoit presque les mêmes leçons.

Il sera, dessinateur, peintre, architecte urbaniste, et le premier historien d’art avec ses ViteEn 1554, à la demande de Cosme de Médicis, Vasari rénove l'ancien Palais de la Seigneurie, le Palazzo Vecchio. Cosme lui confie en 1560 la construction d’un ensemble immobilier destiné à grouper les bureaux administratifs et judiciaires de Florence, le complexe des Offices : c’est la célèbre Galerie des Offices, partant du Palazzo Vecchio et débouchant, au bout de sa longue cour étroite, sur l’Arno, superbe exemple d'urbanisme, unique rue de la Renaissance d’un seul traitement architectural, avec fonction de piazzale, de vivante place publique. Vasari y travaillera jusqu’à sa mort en 1574.

 

Héritage de Vasari

Ses Vite…, ses quelque cent-cinquante Viesd’artistes du XIVe au XVIe siècle, sont un inestimable apport à l’histoire de l’art qu’il inaugure et resteront un modèle pendant très longtemps. Mais ce ne sont pas de simples biographies. Vasari, dans une approche critique toute moderne, tente de cerner le style particulier d’un peintre, sa « patte », sa « main, » bref sa « manière ». Au risque de sa reproductibilité académique.

La Belle manière et maniérisme

Pour définir la Belle manière en peinture, geste révolutionnaire, en son époque néoplatonicienne, il récuse le credo humaniste platonicien de la mimesis, de l’imitation de la nature, car elle n’est pas toujours belle. Donc, c’est la Belle Nature, nature corrigée qu’il faut représenter, une beauté obtenue par l’assemblage de morceaux choisis de beauté, visage, membres copiés chez d’autres peintres : en somme, une beauté de synthèse ce que faisaient déjà les Grecs et, aujourd’hui, les pubs, sans compter tous les moyens modernes de corriger —ou falsifier— l’image avec la photo shop entre autres procédés.

Vasari, aujourd’hui classé comme peintre maniériste, est donc l’un des premiers formulateurs, en tous les cas penseur du maniérisme (seul art contemporain de son appellation), prônant un art émancipé de l’imitation, de la mimesis, au profit de l’invention, la phantasia. La mort de Raphaël,1520, et l’une de ses dernières œuvres, la Chambre d’Héliodore du Vatican, marquaient la fin de la recherche d’harmonie d’une époque. Le sac de Rome en 1527 par les armées de Charles Quint avait causé la fuite et la dispersion des artistes, forcés à un travail en commun moins grandiose, plus personnel, singulier : un abandon des sereines lois de l’équilibre et de la perspective harmonieuse au profit de la grazia, et de l’allongement des formes.

Renaissance et gothique

C’est de Vasari que semble venir le terme « gothique » en mauvaise part, comparant avec la nouvelle architecture classique imitée de l’Antiquité, celle étrange du Moyen-Âge, produit du peuple barbare des Goths, parmi lesquels les Italiens rangeaient les Français qui n’avaient pas donné une belle image d’eux durant les incessantes et désastreuses guerres d’Italie.

Mais, à coup sûr, à travers Jules Michelet dans son Histoire de France (1835) qui l’adapte et adopte, nous lui devons la notion et le terme de Renaissance, paru sous la plume de Vasari pour qualifier déjà la nouvelle manière de peindre de Giotto de rinascita et saluant son époque de rinascimento de la bella maniera (renaissance).

Nous le saluons trop brièvement ici à l’occasion de ce colloque marseillais sous son égide.

Benito Pelegrín

LES VIES

des plus excellents architectes, peintres et sculpteurs marseillais
de Pierre Puget à Charles Camoin

HOMMAGE A VASARI

Colloque d’histoire de l’art L’histoire de l’art en question(s) XXI

à l’Alcazar - BMVR

12 et 13 septembre 2024
9h30-12h15 /14h15-17h45 et 10h-12h15 /14h15-17h45

en collaboration avec la Bibliothèque de Marseille à Vocation Régionale

direction scientifique Jean-Noël Bret

avec la participation de

Régis Bertrand, Nathalie Delsalle, Marie-Claude Homet, Gérard Fabre, Luc Georget, Danièle Giraudy, Emmanuel Laugier, Sarah Montebello, Laurent Noet, Alain Paire, Marie-Paule Vial

Proposition A.C.C. contact : acc.marseille@free.fr

L’ALCAZAR - BMVR

58, Cours Belsunce 13001 Marseille. Métro Vieux-Port. Tram Alcazar.

Entrée libre

Introduction

En 1550 Giorgio Vasari publiait à Florence «Les Vies des plus excellents architectes, peintres et sculpteurs italiens de Cimabue à nos jours », ouvrage fondateur de l’histoire de l’art avec ses quelque cent-cinquante biographies d’artistes du XIVe au XVIe siècle, toscans pour la plupart, sans lequel nous ne saurions pas grand-chose de l’art de ces trois cents ans où sont nés les temps modernes et où la création artistique se tint à la tête de la marche du monde.

Le succès de cet ouvrage fut tel qu’on le nomme communément parmi les historiens de l’art Les Vies et même, tout simplement, Le Vite dans sa langue maternelle, et son auteur est volontiers reconnu comme l’inventeur de l’histoire de l’art, et il l’est certainement pour sa forme biographique. On n’oubliera pas cependant Pline l’Ancien, quelque 1500 ans plus tôt, qui mourut en 79 à Pompéi dans l’éruption du Vésuve qu’il observait, nous laissant une Histoire naturelle sans laquelle nous ne saurions quasiment rien des plus grands artistes de l’Antiquité. Avec les noms de Pline et de Vasari émerge, pour compléter cette triade des grands fondateurs de l’histoire de l’art, celui de Winckelmann qui, au siècle des Lumières, fit passer l’histoire de l’art du récit biographique à l’analyse esthétique dans un pas de géant ouvrant la discipline vers la science.

De Giorgio Vasari, homme très prolifique, il ne faudrait pas oublier qu’il fut non seulement l’auteur des Vies mais aussi l’architecte du palais des Offices à Florence, qui abrite aujourd’hui le musée que l’on sait, et un grand peintre maniériste chargé des plus importantes commandes sous le règne du grand-duc de Toscane, Cosme Ier de Médicis. C’est dire tout le respect que nous lui devons ainsi qu’à son œuvre majeure, Le Vite, et c’est avec ce respect mais aussi la distance que nous permettent l’humour et le temps que nous avons choisi d’en illustrer aujourd’hui le titre à travers les noms de quatorze artistes marseillais du XVIIe au XXe siècle dont le choix peut prêter à discussion. On pourra s’étonner de ne pas y trouver quelques noms qui ont brillamment illustré aussi l’histoire de notre ville mais nous n’avons retenu comme Marseillais, dans la limite du nombre que nous imposaient les deux journées de ce colloque, que des artistes ayant travaillé à Marseille, bien sûr, mais qui y sont nés aussi ou bien décédés. Et, en matière de « Vies », il faudra entendre davantage leur œuvre que leurs existences.

Tous nos remerciements vont aux intervenants de ce colloque qui comptent parmi les meilleurs spécialistes que notre ville puisse offrir en ce domaine et ont accepté d’entrer dans ce jeu un peu provoquant avec l’histoire. Ils vont aussi aux amis fidèles de l’association A.C.C, toujours attentifs aux choses de l’art et son histoire.

Ce colloque n’aurait pas pu avoir lieu sans le soutien de la Ville de Marseille qui a bien voulu mettre cette magnifique salle de l’Alcazar à notre disposition. J’en remercie Monsieur Jean-Marc Coppola, adjoint au maire en charge de la Culture et Madame Sophie Geffrotin directrice des bibliothèques de Marseille ainsi qu’Agnès Mauduit, Thierry Conti et Stéphanie Gotis, et toute l’équipe de la BMVR.

Jean-Noël Bret
Président de l’association A.C.C Membre et ancien président
de l’Académie de Marseille

-1-

9h 30 Ouverture Introduction

10h Marie-Paule VIAL

Les Vies...

PROGRAMME

Jeudi 12 septembre 2024

Jean-Marc COPPOLA, adjoint à la Culture de la ville de Marseille (sous réserve) Jean-Noël BRET, président de l’association A.C.C

conservateur en chef du Patrimoine, ancienne directrice des musées de Marseille
Pierre Puget 1620 – 1694

historienne de l’art

Michel Serre 1658 – 1723

conservateur du Patrimoine, directeur du musée des Beaux-Arts de Marseille

Françoise Duparc 1726 – 1778

doctorante en histoire de l’art

Henry d’Arles 1734 – 1784

historien, professeur émérite de l’université d’Aix-Marseille Membre de l’Académie de Marseille
Michel-Robert Penchaud 1772 – 1833

historien de l’art et de l’architecture, directeur artistique de la Revue Marseille Membre de l’Académie de Marseille
Pascal Coste 1787 – 1879

conservateur en chef du Patrimoine, ancienne directrice des musées de Marseille
Emile Loubon 1809 – 1863

Vendredi 13 septembre

conservateur du Patrimoine, directeur du musée des Beaux-Arts de Marseille

Dominique Papety 1815 – 1849

historien de l’art, président de l’association E.S.So.R

Dominique Magaud 1817 – 1899

écrivain et critique d’art

Adolphe Monticelli 1824 – 1886

historien de l’art et de l’architecture, directeur artistique de la Revue Marseille Membre de l’Académie de Marseille
Henri Espérandieu 1829 – 1874

assistant de conservation au musée des Beaux-Arts de Marseille

Valère Bernard 1860 -1936

collectionneuse

David Dellepiane 1866 - 1932

conservateur général du Patrimoine, ancienne directrice
des musées de Marseille. Membre de l’Académie de Marseille
Charles Camoin 1879 – 1965

10h 45 11h 30

12h 15 14h 15

15h

15h 45

16h 30 17h 15

10h

10h 45

11h 30

12h 15 14h 15

15h 15h 45 16h 30 17h 15

Marie-Claude HOMET Luc GEORGET

Pause déjeuner

Sarah MONTEBELLO Régis BERTRAND

Emmanuel LAUGIER

Marie-Paule VIAL Discussion

Luc GEORGET Laurent NOET

Alain PAIRE

Pause déjeuner

Emmanuel LAUGIER

Gérard FABRE Nathalie DELSALLE

Danièle GIRAUDY Discussion. Conclusion

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Pierre Puget 1620 – 1694 Marie Paule Vial

Pierre Puget est né en octobre 1620 dans le quartier populaire du Panier, rue du Petit Puits, comme l’indique une plaque commémorative. Orphelin de père à deux ans, élevé par sa mère qui le place en apprentissage chez un certain Jean Roman sculpteur, il apprend le travail du bois. Rien, si l’on en juge par ces obscurs débuts et, selon la formule consacrée, ne destinait Pierre Puget à entrer au panthéon des grands hommes dès le XVIIIe siècle, qui reconnut en lui le « Michel-Ange de France ». En même temps que l’on célébrait l’art du sculpteur, s’élaborait le mythe romantique du génie incompris.

Sans doute bien des éléments de sa biographie se prêtent à la construction d’un récit où se mêlent dans une trame étroite mythe et réalité. A commencer par ce premier voyage en Italie, entrepris à 18 ans, sans recommandation ni protecteur, comme c’était alors l’usage, où il découvrit les œuvres de Michel-Ange et du Bernin qu’il prendra pour modèles, en pratiquant comme eux la peinture, la sculpture et l’architecture.

Aujourd’hui encore, comme aux XVIIIe et XIXe siècles, c’est surtout le sculpteur qui a la reconnaissance du public. La cour dite Puget, au musée du Louvre, en porte témoignage. Le peintre est réhabilité, encore diversement apprécié. De l’architecte peu de choses nous restent, quelques dessins et cet absolu chef-d’œuvre : la chapelle de la Charité, dont le plan ovale et la coupole en forme d’œuf en font l’un des plus beaux manifestes de l’architecture baroque en France.

Il s’agira ici d’évoquer la carrière de ce grand artiste afin d’interroger ce qui subsiste, malgré les travaux les plus érudits d’une part de légende noire, et d’un certain rendez-vous manqué avec Marseille.

Conservateur en chef honoraire du Patrimoine, Marie-Paule Vial, après plusieurs années à la tête du musée des Beaux-Arts de Marseille, a assuré la direction des musées de la ville, puis celle du musée national de l’Orangerie à Paris, où elle a été commissaire des expositions Soutine, Frida Kahlo/ Diego Rivera. L’art en fusion.

A Marseille, elle a consacré sa première exposition à La Peinture en Provence au XVIe siècle, suivie d’autres nombreuses, parmi lesquelles : Pierre Puget, sculpteur, peintre, architecte, Sous le Soleil exactement, la peinture en Provence de Vernet à Braque, Van Gogh/Monticelli, Le Grand Atelier du Midi. De Van Gogh à Bonnard, dans le cadre de Marseille Capitale Européenne de la culture en 2013.

Auteur de nombreux articles sur la peinture en Provence, elle a cosigné avec Luc Georget une petite monographie sur Puget : Pierre Puget sculpteur, peintre, architecte.

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Michel Serre 1658 – 1733 Marie-Claude Homet

Avec un peu plus d’une centaine de toiles et de dessins conservés, Michel Serre (Tarragone 1658 – Marseille 1733), formé à Rome et fixé à Marseille en 1675 est l’un des peintres majeurs de la Provence baroque. A la charnière de deux siècles, de culture internationale (espagnole, italienne, provençale, parisienne et nordique), il a su répondre à toutes les commandes s’offrant à lui et satisfaire les clientèles les plus variées : ordres religieux, confréries, paroisses, monde de l’arsenal des galères. Reçu à l’Académie royale de peinture à Paris en 1704, il a maîtrisé aussi bien l’art du portrait que le paysage, les scènes de genre et de mythologie que l’illustration de la vie des saints. Témoin actif du traumatisme de la peste de 1720 (il est commissaire de son quartier Saint-Ferréol), il a tiré de sa douloureuse expérience trois chefs- d’œuvre : Vue du Cours pendant la peste de 1720 et Vue de L’Hôtel de Ville (Marseille, musée des Beaux-Arts) et L’épisode de la Tourette (Montpellier, musée Atger), témoignages visuels bouleversants, sans équivalent dans la peinture européenne de l’époque. Un demi-siècle après Pierre Puget, Michel Serre a apporté en Provence cette « sève généreuse, ce génie de feu » dont parle Mariette et contribué à faire de Marseille un foyer baroque original.

NB. Madame Homet ayant un empêchement, la lecture de sa communication sera faite par Yves Di Domenico, historien de l’art spécialiste de la peinture en Provence.

Marie-Claude Homet, Docteure en histoire de l’art – thèse de 3e cycle sur Michel Serre et la peinture baroque en Provence (1983), publiée chez Edisud (1987) – a été chargée de cours à l’Université de Provence. Elle a participé aux catalogues des expositions du musée des Beaux-Arts de Marseille La peinture en Provence au XVIIe siècle, en 1978 et Marseille au XVIIIe siècle. Les années de l’Académie de peinture et de sculpture.1753-1793, en 2016. Elle a collaboré par ailleurs à plusieurs ouvrages (Reynaud Levieux et la peinture classique en Provence (Edisud, 1990), Relier la terre au ciel (Actes Sud, 2015) et a elle également publié une douzaine d’articles sur des peintres qui ont travaillé en Provence (Revue municipale Marseille, Provence Historique, Etudes Vauclusiennes).

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Françoise Duparc 1726 – 1778

Luc Georget

Une notice biographique parue en 1787 dans l’Histoire des hommes illustres de Provence de Claude-François Achard et un testament qui léguait à l’hôtel de ville de Marseille les quatre tableaux aujourd’hui conservés au musée des Beaux-Arts de Marseille, sont encore les principaux documents que nous ayons pour reconstituer la carrière d’une artiste dont ses contemporains marseillais reconnaissaient le grand talent. Née en 1726 en Espagne, morte à Marseille en 1778, elle était issue d’une célèbre dynastie de sculpteurs implantés à Marseille, les Duparc. C’est cet entourage familial qui lui permit d’avoir la formation artistique à laquelle elle n’aurait pu avoir accès en tant que femme au sein d’un atelier. Académicienne marseillaise, apparemment grande voyageuse, l’Angleterre certainement, la Russie peut-être, incontestablement douée, son œuvre connu se réduit pourtant à cinq toiles. C’est toute la carrière d’une artiste qui reste encore aujourd’hui à découvrir.

Conservateur du Patrimoine, Luc Georget est depuis 1993 conservateur au musée des Beaux-Arts de Marseille dont il prend la direction en 2011. Il a participé dès avant sa prise de fonction à la plupart des expositions organisées par le musée, Marseille au XIXe siècle, Rêves et Triomphes, en 1991, Jean-Barnabé Amy, 1839-1907, Masques et profils, en 1992, Pierre Puget, peintre et architecte, en 1994, Rodin, la Voix intérieure en 1994, Van Gogh / Monticelli, en 2008, L’Orientalisme en Europe, de Delacroix à Matisse, en 2011, Marseille au XVIIIe siècle, Les années de l’Académie 1753-1793 en 2016, Théodule Ribot, une délicieuse obscurité, en 2022.

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Henry d’Arles 1734 – 1784 Sarah Montebello

De son temps, Jean Henry dit Henry d’Arles (1733-1784) marqua indéniablement la vie artistique marseillaise. De fait, ses contemporains lui rendirent un hommage repris par Claude François Achard (1751-1809) dans son Histoire des hommes illustres de la Provence, publiée entre 1786 et 1787. Dans ce clin d’œil à l’œuvre de Giorgio Vasari, Achard, qui avait compris l’importance du peintre, rédigea ainsi la première biographie consacrée à Henry d’Arles.

Le nom de cet artiste éveille, encore de nos jours, la curiosité. Qualifié souvent par la critique de « singe de Vernet », l’artiste a toutefois adopté dans son œuvre un langage et un style propres, susceptibles d’éveiller l’intérêt de la riche clientèle marseillaise. A travers la description et l’analyse de quelques œuvres emblématiques, notre communication retracera le parcours d’Henry d’Arles. De sa formation artistique à l’apogée de sa carrière, il s’agira de montrer comment cet artiste, au tempérament singulier, a contribué au rayonnement de la vie artistique marseillaise de la seconde moitié du XVIIIe siècle.

Sarah Montebello réalise actuellement une thèse de doctorat sous la direction d’Émilie Beck Saiello à l’Université Sorbonne Paris Nord. Ses recherches portent sur les artistes provençaux qui, comme Henry d’Arles, s’inscrivent dans la mouvance de Claude-Joseph Vernet (1714 – 1789). Elles s’intéressent particulièrement aux notions de goût, de réception et de transfert (de la peinture aux arts décoratifs) en s’attachant aussi bien aux institutions artistiques qu’à la clientèle privée provençale. L’intérêt de ce travail est d’approfondir les connaissances sur la production artistique provençale du XVIIIe siècle et de faire (re)découvrir des artistes longtemps restés dans l’oubli.

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Michel-Robert Penchaud 1772 – 1833 Régis Bertrand

Né près de Poitiers en 1772, M.-R. Penchaud a été formé à Paris dans l’atelier de Percier et Fontaine. Appelé à Marseille en 1803 par son compatriote le préfet Thibaudeau, il est d’abord directeur des travaux publics de la ville. Le maire Anthoine le révoque en 1807 et Thibaudeau le nomme architecte des Bouches-du-Rhône. Il cumule à partir de 1813, lorsque Montgrand est nommé maire, cette fonction avec celle d’architecte de la ville jusqu’en 1833.

Ses réalisations sont nombreuses mais en partie disparues. Parmi celles qui subsistent, l’église de Saint-Rémy de Provence, le temple réformé de Marseille, le palais de justice d’Aix et son annexe (ancienne prison), l’hôpital Caroline et l’arc de triomphe de la porte d’Aix font de lui le grand architecte néoclassique de la Provence du début du XIXe siècle. Sa réinterprétation inventive de l’héritage antique se nourrit d’une culture patrimoniale remarquable : il a restauré des monuments romains, dont le temple de Vernègues qu’il a découvert, et a conduit une réflexion pionnière sur la conservation des monuments du passé.

Régis Bertrand est agrégé d’histoire et docteur d’État es-lettres, professeur émérite d’histoire moderne de l’Université d’Aix-Marseille, chercheur à l’UMR Telemme (Maison méditerranéenne des Sciences de l’Homme), ancien président de la Fédération historique de Provence et membre honoraire du Comité des travaux Historique et Scientifiques, membre de l’Académie des Sciences, Lettres et Arts de Marseille. Il est spécialiste de l’histoire religieuse et culturelle de la France méridionale du XVIIe au XIXe siècle et auteur de nombreuses études sur l’histoire et le patrimoine de Marseille.

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Pascal Coste 1787 – 1879 Emmanuel Laugier

Xavier-Pascal Coste débuta sa carrière comme élève de Michel-Robert Penchaud, architecte de la ville de Marseille, puis dans l’atelier de Percier et Fontaine à Paris. Engagé par le vice-roi d'Égypte Méhémet Ali, il travailla sur des projets architecturaux au Caire. De retour en France, il devint professeur d'architecture en 1829 et voyagea en France, en Tunisie, en Allemagne et en Belgique. En 1839, il fut choisi par l'Académie royale des Beaux-Arts pour partir en Perse afin d'y procéder, avec Eugène Flandin, au relevé des monuments anciens et modernes dans le cadre de l'ambassade du comte de Sercey. De retour à Marseille, il fut nommé architecte en chef de la ville en 1844. En 1846, la Chambre de Commerce lui confia la réalisation du palais de la Bourse. Malgré ses responsabilités, Coste continua à voyager en Algérie, en Espagne, en Irlande, en Allemagne, en Autriche, en Hongrie, en Russie et en Italie, documentant ses voyages à travers des dessins. Il réalisa les plans des églises de Saint-Barnabé (1846) et de Mazargues (1848), ainsi que ceux de la chapelle du cercle religieux (1860). Il est l’auteur des fontaines du cours Belsunce (1846) et des pavillons des bouquetières du cours Saint-Louis. Sa dernière œuvre fut la construction du tombeau de la famille Camille Olive en 1871-1872. Il décéda à l'âge de 92 ans, laissant derrière lui une collection impressionnante d'albums de dessins à la bibliothèque de Marseille. Membre éminent de plusieurs institutions, dont l’Académie de Marseille, Coste fut reconnu pour son travail remarquable en architecture et en archéologie.

Emmanuel Laugier est historien de l’art, spécialiste de l’architecture et du patrimoine de Marseille. Il est actuellement responsable du centre de documentation et des collections contemporaines du musée d’Histoire de Marseille. Il est également directeur artistique de la Revue Marseille, membre de l’Académie des Sciences Lettres et Arts de Marseille et de la Commission Diocésaine d'Art Sacré.

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Emile Loubon 1809 – 1863 Marie-Paule Vial

Émile Loubon abandonne très tôt ses études de droit pour se consacrer au dessin. Inscrit à l’École de dessin d’Aix il suit les cours de Jean-Antoine Constantin, puis accompagne Marius Granet à Rome où il séjourne de 1829 à 1831. Il acquiert auprès de ses deux maîtres une solide formation de paysagiste. De retour en France, il s’installe à Paris, fréquente Eugène Delacroix, les peintres de Barbizon et se lie d’amitié avec Constant Troyon, peintre animalier. De retour en Provence en 1845 il prend la direction de l’École de dessin de Marseille. Très tôt désigné comme chef de file de l’École de Marseille, il regroupe sous sa bannière une petite phalange de peintres talentueux comme Paul Guigou, Marius Engalière, Prosper Grésy ou encore Adolphe Monticelli.

Animateur de la vie artistique, organisateur des Salons marseillais et d’expositions, il fait découvrir les œuvres de Delacroix, Rousseau, Diaz, Troyon. Il est aussi attaché à la reconnaissance de l’identité provençale, en témoigne l’exposition du Concours Régional de 1861, rassemblement d’œuvres démontrant la permanence d’un foyer artistique dans le Midi.

Mais c’est sa peinture qui offre la plus belle illustration de son attachement à la Provence. Peintre paysagiste autant qu’animalier, c’est sous cette double thématique qu’il crée un œuvre d’une originalité inégalée. Sa conception panoramique du paysage, ses scènes de transhumance où le poudroiement de la poussière s’élève dans un ciel lumineux, font de Loubon le mémorialiste de la Provence à l’aube de l’industrialisation.

Véritable figure charismatique, nous évoquerons ici tous les aspects d’une carrière de celui qui fut peintre, chef de file et homme d’esprit.

Conservateur en chef honoraire du Patrimoine, Marie-Paule Vial, après plusieurs années à la tête du musée des Beaux-Arts de Marseille, a assuré la direction des musées de la ville, puis celle du musée national de l’Orangerie à Paris, où elle a été commissaire des expositions Soutine, Frida Kahlo/ Diego Rivera. L’art en fusion.

A Marseille, elle a consacré sa première exposition à La Peinture en Provence au XVIe siècle, suivie d’autres nombreuses, parmi lesquelles : Pierre Puget, sculpteur, peintre, architecte, Sous le Soleil exactement, la peinture en Provence de Vernet à Braque, Van Gogh/Monticelli, Le Grand Atelier du Midi. De Van Gogh à Bonnard, dans le cadre de Marseille Capitale Européenne de la culture en 2013.

Auteur de nombreux articles sur la peinture en Provence, elle a cosigné avec Luc Georget une petite monographie sur Puget : Pierre Puget sculpteur, peintre, architecte.

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Dominique Papety 1815 – 1849 Luc Georget

Dominique Papety est la grande figure de la peinture marseillaise de la première moitié du XIXe siècle, le premier des artistes ayant débuté leur formation à l’école de dessin de la ville à remporter le prix de Rome. Sa grande rencontre professionnelle sera celle d’Ingres, directeur de la Villa Médicis pendant les cinq années de son séjour romain de 1837 à 1842 qui exercera une grande influence sur son travail. Papety a adhéré aux grandes passions qui ont enflammé ses contemporains comme le philhellénisme ou le fouriérisme. De ses voyages en Grèce il ramènera de nombreux dessins, s’intéressant aux traces du passé antique comme aux monuments de la période byzantine ou à ces Grecs modernes nouvellement libres. Tenant du fouriérisme, il tentera de traduire ses idées d’un socialisme utopique dans de monumentales toiles-programme.

Il meurt jeune à Marseille des suites du choléra qu’il avait attrapé au cours de son second voyage en Grèce, laissant dans sa ville natale avec quelques œuvres magistrales, portraits et tableaux religieux, le souvenir d’un grand artiste qui n’avait pas eu le temps de déployer tout son génie.

Conservateur du Patrimoine, Luc Georget est depuis 1993 conservateur au musée des Beaux-Arts de Marseille dont il prend la direction en 2011. Il a participé dès avant sa prise de fonction à la plupart des expositions organisées par le musée, Marseille au XIXe siècle, Rêves et Triomphes, en 1991, Jean-Barnabé Amy, 1839-1907, Masques et profils, en 1992, Pierre Puget, peintre et architecte, en 1994, Rodin, la Voix intérieure en 1994, Van Gogh / Monticelli, en 2008, L’Orientalisme en Europe, de Delacroix à Matisse, en 2011, Marseille au XVIIIe siècle, Les années de l’Académie 1753-1793 en 2016, Théodule Ribot, une délicieuse obscurité, en 2022.

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Antoine-Dominique Magaud 1817 – 1899 Laurent Noet

Elève d’Augustin Aubert à Marseille puis de Léon Cogniet à Paris, Magaud expose au Salon parisien de 1841 à 1890. Il y présente essentiellement des portraits, des scènes de genre et des tableaux d’histoire biblique, mythologique ou allégorique. Il y est médaillé en 1861 et 1863.

Après un long séjour dans la capitale, il se réinstalle dans sa ville natale en 1853 et entame une importante carrière de décorateur. Les plafonds qu’il réalise pour plusieurs grands cafés marseillais - aujourd’hui disparus - lui apportent la notoriété. Ces succès lui obtiennent des commandes plus ambitieuses et prestigieuses pour le Cercle religieux de Marseille, la préfecture des Bouches-du-Rhône, le palais de la Bourse et le palais des Arts.

Par ailleurs, il est nommé directeur de l’école municipale des Beaux-Arts (1869- 1896). Il y réforme l’enseignement en multipliant et diversifiant les cours. Il crée notamment la section de peinture en 1877 - jusqu’alors seul le dessin était enseigné - et la classe des demoiselles en 1882, soit 18 ans avant l’école des Beaux-Arts de Paris ! Ses réformes sont couronnées par l’émergence de nombreux lauréats du grand prix de Rome.

Enfin, il est élu membre de l’Académie de Marseille (1866), membre correspondant de l’Institut de France (1874), chevalier de l’ordre équestre de Saint Grégoire le Grand (distinction du Saint-Siège, 1876), inspecteur de l’enseignement du dessin (1879), officier d’Académie (1884) et chevalier de la Légion d’honneur (1886).

Laurent Noet est docteur en histoire de l’art, spécialiste de la sculpture marseillaise. Il a publié plusieurs catalogues raisonnés de statuaires (Jean-Baptiste Hugues, Louis Botinelly, André Allar, Constant Roux), assuré le commissariat de l’exposition Les architectures de l’eau à Marseille (Archives départementales des Bouches-du-Rhône, 2012) et écrit un film documentaire pour le musée d’Histoire de Marseille (Le Canal de Suez dans l’art marseillais, 2018). En 2023-2024, il est commissaire de deux expositions, l’une au musée d’Art de Toulon (De Toulon à La Londe les Maures. André et Gaudensi Allar. 1850-1900) et l’autre au musée de Notre-Dame-de-la-Garde (La Bonne Mère de Marseille. Effigies de Notre Dame de la Garde).

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Adolphe Monticelli 1824 – 1886 Alain Paire

La double vie d'Alphonse Monticelli. Sa biographie, un destin contrasté pendant le XXe siècle. Il ne fut jamais un artiste maudit. Une œuvre inégale : ses scènes galantes et ses sous-bois peuvent décevoir. En revanche ses jeux de matières, certaines natures mortes, des paysages (La Roche percée) et quelques-uns de ses portraits (Madame Pascale) sont de première force. Son exubérance et sa fougue fascinaient Van Gogh ; elles consternaient Gauguin, « hasards de la pâte », «tripotage de facture». Monticelli connut pendant plusieurs saisons l'amitié et l'attention de Cézanne.

Des faux très médiocres compromirent la ferveur de ses plus ardents collectionneurs (Léon Charbonnier avait légué 23 tableaux au musée de Lyon). Trois expositions majeures n'ont pas permis de l'extirper de son provincialisme : après Monticelli et le Baroque provençal, voulu par Germain Bazin à l'Orangerie en 1953, il y eut à la Vieille Charité, grâce à Aaron Sheon, l'exposition du centenaire de sa mort et Van Gogh / Monticelli en 2004.

Des aspects de son œuvre sont plus ou moins légitimement considérés comme proches des expériences menées par Soutine, Pollock, De Kooning et Eugène Le Roy. Sa peinture fut commentée par Sauveur Stammegna, André Alauzen, Georges Raillard et Jean-Roger Soubiran. Parmi toutes les monographies qui lui ont été consacrées se détache nettement chez Albert Skira, en 1991, le somptueux ouvrage de Charles et Mario Garibaldi.

Alain Paire, né à Saint-Etienne, a fait ses études de lettres modernes à Aix-en-Provence. Depuis 2019 il est chroniqueur culturel dans le quotidien La Marseillaise. Il a publié aux éditions Gaussen Gens de Marseille, Artistes et écrivains 1940 - 2024. En 1975, il a coordonné le cahier de L'Arc / Yves Bonnefoy. En 1993 Chroniques des Cahiers du Sud 1914-1966, éditions de l'Imec, en 1999 Peinture et sculpture au XXe siècle à Marseille, éditions Jeanne Laffitte. Pendant 19 ans, jusqu'en 2013, il a été le responsable d'une galerie d'art contemporain à Aix-en-Provence. Il est aussi l’auteur de films courts sur Vimeo / Films du Soleil, à propos d'Antonin Artaud, Walter Benjamin, André Breton, Germain Nouveau, Blaise Cendrars, Simone Weil.

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Henri Espérandieu 1829 – 1874 Emmanuel Laugier

Henry-Jacques Espérandieu, né le 22 février 1829 à Nîmes au sein d'une famille protestante, révèle dès son enfance un intérêt marqué pour le dessin et les mathématiques. Impressionné par le chantier de construction de l'église Saint-Paul à Nîmes, il décide de devenir architecte. En 1846, il est reçu premier à l'école des Beaux-Arts, puis intègre l’agence de l’architecte Charles-Auguste Questel et s'implique dans divers projets architecturaux, notamment la finalisation de la construction de l'église Saint-Paul dont Questel est l’architecte. En 1852, il devient inspecteur des travaux de la cathédrale de la Major à Marseille, lançant ainsi sa carrière dans cette ville où il s'établit définitivement en 1855.

Ses œuvres les plus emblématiques incluent la basilique Notre-Dame-de-la-Garde, chef-d'œuvre de l'architecture néo-byzantine, érigée entre 1853 et 1864, devenue le symbole de Marseille. Il marque également le paysage urbain de Marseille avec le Palais Longchamp, complexe monumental achevé en 1869 qui abrite le musée des Beaux-Arts et le muséum d'Histoire naturelle. Cette œuvre grandiose allie harmonieusement les styles néo-classique et néo-renaissance, témoignant de son habileté à fusionner les influences architecturales.

En plus de ses réalisations majeures, Espérandieu a laissé sa marque à travers de nombreux édifices civils et religieux, contribuant ainsi à l'embellissement de Marseille et de ses environs. Sa carrière est interrompue par sa mort prématurée le 11 novembre 1874, à l'âge de 45 ans, laissant derrière lui un héritage architectural significatif.

Emmanuel Laugier est historien de l’art, spécialiste de l’architecture et du patrimoine de Marseille. Il est actuellement responsable du centre de documentation et des collections contemporaines du musée d’Histoire de Marseille. Il est également directeur artistique de la Revue Marseille, membre de l’Académie des Sciences Lettres et Arts de Marseille et de la Commission Diocésaine d'Art Sacré.

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Valère Bernard 1860 – 1936 Gérard Fabre

Valère Bernard est sans nul doute l’artiste le plus original de toute cette génération d’artistes provençaux qui ont marqué la fin du XIXe et le début XXe siècles, tels que Jean-Baptiste Olive ou Joseph Garibaldi, chantres du naturalisme en Provence. A la fois poète et romancier de langue provençale, journaliste, critique d’art, capoulié du félibrige, homme de science et inventeur, mais aussi et surtout peintre, sculpteur, graveur et céramiste.

A travers son œuvre immense, nous découvrirons son parcours pluridisciplinaire, commencé sous les noirceurs du symbolisme dans la lignée d’un Félicien Rops et fortement influencé par son professeur et maître Puvis de Chavannes, où il a voulu révéler le sens caché des choses et les secrets perdus de l’univers, avec de grandes séries gravées dans les années 1890 qui le lancèrent dans les milieux artistiques parisiens et marseillais. Puis nous poursuivrons la lecture de son œuvre en lien avec son engagement, pris au tournant des années 1910, auprès des instances du félibrige. Ce combat pour la maintenance des traditions provençales soutenu par Frédéric Mistral, un de ses maîtres à penser, sera à l’origine de la création du musée du Vieux-Marseille, et aura une répercussion sur sa création artistique qui sera désormais tournée vers un art plus représentatif de ses racines méridionales, baigné de soleil et éclatant de couleur, mais toujours en marge des tendances de son temps.

Gérard Fabre est historien de l’art, spécialiste du dessin du XVIIIe siècle et assistant principal de conservation au musée des Beaux-Arts de Marseille. Après des études d’histoire moderne à l’Université d’Aix-Marseille, il a intégré en 1989 le musée Ziem de Martigues, où il a dirigé divers travaux et publications, notamment sur les dessins et les peintures de Félix Ziem ou sur le pastelliste Joseph Boze. Après y avoir passé une vingtaine d’années, il a rejoint l’équipe du musée des Beaux-Arts de Marseille en 2013 et y a participé en tant que co-commissaire aux expositions Marseille au XVIIIe siècle, Les années de l’Académie 1753- 1793, en 2016, et l’Art et la Manière - Dessins français du XVIIIe siècle des musées de Marseille, en 2019.

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David Dellepiane 1866 – 1936 Nathalie Delsalle

Né à Gênes dans une famille d’artisans d’art, David Dellepiane arrive à Marseille à l’âge de neuf ans. Inscrit à 14 ans à l’école des Beaux-Arts et devenu peintre, il s’intéresse aux nouvelles techniques de l’édition et de l’impression et aux nouveaux courants artistiques, l’Art nouveau, le japonisme, le pointillisme. A Paris il est marqué par les affiches de Mucha et apprend la lithographie avec Jules Chéret. De retour à Marseille, au Canal de la Douane, où il a installé son atelier, il a pour voisins ou proches les peintres Marcel Arnaud, Alfred Casile, Albert Crémieux, Joseph Garibaldi, Casimir Raymond et le musicien Ange Flégier. Plusieurs d’entre eux figurent dans son tableau Le déjeuner chez Brégaillon.

En 1899 Marseille célèbre le XXVe centenaire de sa fondation. Il reçoit la commande de l’affiche qui illustre le mythe de Gyptis et Protis. Elle lui vaudra une grande reconnaissance et de nombreuses commandes institutionnelles ou privées par la suite, telles que les affiches pour les expositions coloniales de 1906 et 1922 et celle de l’Exposition internationale d’électricité de Marseille en 1908. Ami du photographe Fernand Detaille, il illustre la couverture de son ouvrage Marseille, son Vieux Port. Travaillant chez l’imprimeur Moullot il réalise des œuvres publicitaires pour les domaines les plus variés et, par ailleurs, de grands décors pour des appartements ou des établissements. Mais, ami du poète des santons, Elzéard Rougier, du céramiste Louis Sicard et des santonniers Neveu, il devient l’imagier des santons, leur consacrant alors l’essentiel de son œuvre et réalisant à la demande de l’architecte Gaston Castel de grands décors aux santons pour l’Exposition internationale des arts décoratifs à Paris en 1925. Et, pour Castel encore, qui vient de réaliser le palais du Tribunal de Commerce de Marseille, il livre en 1932 sa dernière toile : Marseille antique.

Nathalie Delsalle est collectionneuse et chercheuse sur l’œuvre de David Dellepiane auquel elle a consacré de nombreuses études : avec Giulia Pentcheff, « David Dellepiane, regards perdus, regards éperdus », catalogue d’exposition à la galerie Pentcheff, Marseille, 2010 ; David Dellepiane » in catalogue d’exposition Éclat méridional, paysage du Sud, Marseille, 2013 ; « Entre Marseille réelle et Marseille idéalisée, les Marseille de David Dellepiane », revue Marseille, n°244, 2014 ; avec Giulia Pentcheff , « Dellepiane arts et modernité », Marseille, éd. Association Regards de Provence, 2016 ; « L’évolution vers le santon de David Dellepiane », revue Marseille, n°274, 2022.

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Charles Camoin 1879 – 1966 Danièle Giraudy

Le peintre marseillais compagnon des Fauves inscrit sa carrière dans le triangle formé par sa ville natale et ses deux ateliers de Montmartre et de Saint-Tropez. Fidèle tout au long de sa vie à ses amis de jeunesse, rencontrés à l’école des Beaux- Arts dans l’atelier de Gustave Moreau autour de Matisse et de Marquet avec lesquels il participe au fameux Salon d’Automne où naquit le Fauvisme en 1905, Camoin place son art sous la tutelle esthétique de ses « mentors », Cézanne, rencontré à Aix pendant son service militaire - dont les lettres formeront son Evangile de la peinture - et le vieux Renoir, retiré à Cagnes, aux Collettes, visité dans son grand âge : « enfin quelqu’un qui m’apporte quelque chose qui me fait plaisir ».

« Peintre de la joie de vivre », aux paysages, natures mortes et nus séduisants, Charles Camoin cache pourtant derrière sa recherche de la lumière, un caractère inquiet et souvent angoissé, comme le montre l’autodafé de ses toiles coupées et brûlées en 1912, qui donneront lieu à un procès célèbre.

Ses participations régulières aux Salons parisiens, les succès rencontrés auprès de ses galeries et de ses collectionneurs encouragent une carrière heureuse, saluée par des achats de l’Etat et son œuvre est présente dans une vingtaine de musées. Depuis sa disparition, des expositions régulières permettent d’en faire un bilan positif, dans la lignée de l’école provençale, salué à trois reprises dans sa ville natale depuis 1966, à Saint-Tropez en 1991, à Aix-en-Provence en 2016, à Montmartre en 2023. Un paradoxe pour cet artiste qui ne fut jamais tenté de s’inscrire dans les mouvements successifs qui marquèrent l’histoire de la peinture moderne, après le scandale de la Cage aux Fauves, qui scella son credo.

Danièle Giraudy est conservateur général honoraire du Patrimoine, commissaire d’expositions, diplômée de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts et de l’Ecole du Louvre. D’abord conservatrice à Marseille en 1966 puis au Centre Georges-Pompidou en 1973, elle a été assistante de Georges-Henri Rivière à Paris IV pour son cours de muséologie. Directrice du musée Picasso d’Antibes (1981-1991), elle a été ensuite directrice des musées d’Arts décoratifs jusqu’en 1994 puis en fonction au laboratoire de recherche des Musées de France. Chargée des cours d’histoire de l’art et de muséologie à l’Ecole du Louvre, directrice des musées de Marseille (1999-2005), chargée ensuite pendant 15 ans des collections et des expositions de la Fondation des Treilles et, jusqu’en 2010, de la Fondation CMA-CGM. Elle est l’auteur de nombreux catalogues et ouvrages sur l’art moderne. Elle est membre de l’AICA, de l’ICOM (Conseil International des Musées) et de l’Académie de Marseille.

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Art, Culture et Connaissance

Créée en 1994, l’association A.C.C (Art, Culture et Connaissance) a pour objet la connaissance et la diffusion de l’histoire de l’art et de l’esthétique. Son champ de curiosité s’étend aussi à des domaines qui leur sont proches.

Elle offre régulièrement au public des conférences et des rencontres gratuites ouvertes au plus grand nombre. Elle assure et organise, à la demande, des formations et des manifestations touchant aux secteurs de la connaissance historique, de l’esthétique, de l’éducation artistique et des loisirs culturels: conférences, colloques, voyages.

Elle dispense un enseignement d’initiation à l’histoire de l’art à travers des cours hebdomadaires qui ont lieu dans le centre de Marseille.
Elle intervient dans des espaces culturels publics et privés, musées, bibliothèques, entreprises, associations où elle organise des rencontres et des colloques avec des historiens de l’art, conservateurs, philosophes ou sociologues dont les ouvrages et les travaux sont dans l’actualité, permettant ainsi au public d'accéder, à travers ses acteurs et ses témoins directs, à une information de première main sur la scène nationale et internationale de l'art, son histoire, ses œuvres et sa pensée.

Elle a ainsi collaboré ou collabore avec de nombreux organismes institutionnels ou privés, tels que l’Espace Ecureuil, le Musée d’histoire de Marseille, la Fondation Vasarely, l’Alcazar - Bibliothèque de Marseille à Vocation Régionale, la Bibliothèque départementale des Bouches-du-Rhône, la salle de ventes aux enchères Leclère puis de Baecque, le Goethe Institut, l’Institut culturel italien, le Comité du Vieux- Marseille et l’Académie des Sciences, Lettres et Arts de Marseille.

Les actes de plusieurs de ses colloques ont été publiés, notamment aux éditions Klincksieck, Hermann, aux Presses Universitaires de Rennes, aux Presses Universitaires de Provence et aux éditions de l’Ecole Normale Supérieure de Lyon.

Elle a conduit ses élèves et ses adhérents à travers les principaux sites et musées du monde occidental, de New York à Moscou et de Saint-Pétersbourg à Syracuse et elle poursuit avec eux ce voyage aux découvertes sans fin dans lequel l’art nous entraîne.

Pour informations et renseignements : association A.C.C acc.marseille@free.fr.

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Colloques précédents

I - « L’histoire de l’art en question(s) ». 2005
Publication des actes : « Penser l’art. Histoire de l’art et esthétique », Editions Klincksieck, Paris 2009.

II - « L’art et la pensée ». 2007 Publication des actes : idem.

III - « Autour de Daniel Arasse ». 2008
Publication des actes : « Daniel Arasse. La pensée jubilatoire des œuvres d’art », édition Figures de l’art, Université de Pau, 2009.

IV - « De Cézanne et Picasso à Mondrian et Vasarely, peinture, structure et modernité ». 2009

V - « L'art, l'argent et la mondialisation ». 2009
Publication des actes : « L’art, l’argent et la mondialisation », éditions de l’Harmattan, Paris 2013

VI - « Le mystère (éclairci) des pyramides. De la pyramide de Falicon à celle du Roy d’Espagne à Marseille ». 2010

VII - « Est-Ouest. L'art de toutes les Russies ». 2010

VIII - « De l'art et de la nature du paysage ». 2011
Publication des actes : « Le paysage entre art et nature », Presses Universitaires de Rennes, 2017

IX - « Beau, sublime, kitsch ». 2012
X - « De la restauration des œuvres d’art anciennes et contemporaines ». 2012

XI - « L’Académie de France à Rome et la culture européenne du Grand Tour ». 2013 Publication des actes : « Le Grand Tour et l’Académie de France à Rome, XVIIe-XIXe siècles », éditions Hermann, Paris 2018

XII - « Caspar David Friedrich et le romantisme allemand ». 2014
Publication des actes : « "L’œil de l’esprit". Caspar David Friedrich et le romantisme allemand », éditions Hermann, Paris 2019

XIII - « L’art, le rêve et la nuit ». 2015
Publication des actes : « Nocturnes. L’art, le rêve, la nuit », Presses Universitaires de Provence, Aix 2020

XIV - « L’art avant l’art ». 2016
Publication des actes : « L’art avant l’art. Le paradigme préhistorique », ENS éditions, Ecole

Normale Supérieure de Lyon, 2022

XV - « La Légende d’Ossian et l’art préromantique en Europe ». 2017 Publication des actes : prévue pour 2025

XVI - « Le musée du Midi. Les richesses d’un territoire ». 2018

XVII - « La mer qu’on voit danser... entre art et réalité ». 2020

XVIII - « Marseille d’hier, historiens d’aujourd’hui ». 2021 Publication des actes : prévue pour 2025

XIX - « L’histoire de l’art pour tous... ». 2022 XX - « Il était une fois l’architecture ». 2023

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Marseille