vendredi, février 24, 2017
jeudi, février 23, 2017
SOMPTUEUX, SUBLIME ET SOMBRE
Boris Goudounov
opéra en sept tableaux de Modeste
Moussorgski,
livret de Moussorgki d’après la pièce
éponyme d’Alexandre Pouchkine
et l’Histoire de l’État russe
de Nikolaï Mikhaïlovitch Karamzin.
Version de 1869, révision Michael
Rot.
14 février 2017
L’ŒUVRE
Le compositeur.
Modeste Moussorgski (1839-1881), d’une ancienne grande famille,
ruiné par l'abolition du servage par le tsar Alexandre II en 1861, musicien
autodidacte de Groupe des cinq, commence son opéra dont il écrit lui-même le
livret inspiré de la pièce éponyme de Pouchkine. Si les héros en sont tous de
réels personnages historiques, Moussorgski, parfait connaisseur du folklore de
Russie, veut en faire une expression du peuple russe, principal protagoniste, un
« drame musical populaire ». L’œuvre est donc largement semée de grandes scènes chorales et parsemée
d’emprunts à la musique religieuse russe, à des thèmes populaires, notamment de
chansons.
Cette première mouture de 1869 fut
refusée par le théâtre Marinsky de Saint-Petersbourg. Moussorgky la remania et
en présenta une autre version en 1872, un triomphe. Qui n’apaisait pourtant pas
les critiques des opposants à cette musique guère polie par les canons à la
mode. Plus tard, son ami Rimsky-Korsakov, le plus jeune du Groupe des Cinq,
proche connaisseur de sa musique (ils partageaient un appartement), qui avait
eu le temps de se perfectionner techniquement, devenu Directeur du
Conservatoire, réorchestra l’opéra, en fit une version qui fut longtemps la plus
jouée. Moussorgsky, ruiné, vivant de pauvres expédients, sombrait dans
l’alcool, la déchéance physique et sociale.
Le
personnage historique : Boris Fédorovitch
Godounov (1551-1605).
Chambellan d’Ivan le Terrible, premier tsar de Russie, à la sinistre mémoire,
Boris Godounov à la mort du despote en 1584, devint régent du royaume,
gouvernant à la place du fils du monarque, Féodor 1er, maladif,
demeuré, qui était aussi son beau-frère. Féodor meurt sans héritier en 1598. Boris,
appuyé par le peuple et les boyards, lui succède sur le trône sans légitimité
dynastique de sang, mais avec le soupçon d’avoir versé celui du tsarévitch
Dimitri, l’autre enfant d’Ivan d’une autre femme, l’héritier de la couronne,
mort dans des circonstances obscures qu’on lui impute, mais sans preuves.
Manquant de légitimité dynastique (il n'est qu'un tsar élu), Boris tente d'unir
sa famille aux maisons royales européennes, en vain, pour des questions
religieuses.
Selon les historiens, le règne de
Boris est une période paisible après l'ère d'Ivan le Terrible. Boris ne peut
cependant faire face aux troubles qui suivent : la grande famine de 1601
dure trois ans, le fragilise, lui faisant perdre le soutien du peuple. Et en
1604, un faux prétendant au trône, l’ancien moine Grégori Otrepiev, se faisant
passer pour le tsarévitch Dimitri qui aurait miraculeusement survécu, reconnu
par le pape et par le roi de Pologne qui l’appuie, entre en Russie à la tête
d'une armée de mercenaires polonais et lituaniens. Boris Godounov meurt,
subitement en avril 1605, empoisonné ou suicidé, murmure-t-on.
Son fils Féodor, qu’il nomme
son héritier, lui succède sur le trône à seize ans mais sera étranglé la même
année avec sa mère. Grégori Otrepiev, l’usurpateur, le faux tsarévitch Dimitri,
réussit à se faire reconnaître même par l’une des femmes d’Ivan le Terrible, jurant
être sa mère, qui avouera plus tard son mensonge et l’imposture. Il est nommé
tsar par les boyards aux acclamations du peuple. Mais il perd l’appui du roi de
Pologne qui lui reproche de tarder à lui remettre les terres promises ;
l’entrée dans Moscou de sa femme polonaise Marina
Mniszek, avec un faste catholique
provoquant, lui aliène le peuple orthodoxe. Un an après, il est assassiné à son
tour, il n’aura régné que dix mois, et Marina finira emprisonnée.
Le Prince Vasslili Chouiski montera sur le
trône et régnera de 1606 à 1610. Au moins un autre faux Dimitri tentera de
prendre le pouvoir. C’est ce qu’on appelle en Russie « Le temps des
troubles », jusqu’à l'avènement, en 1613, de Michel 1er
Romanov, installant sur le trône la dynastie qui régnera jusqu'à la Révolution
d’octobre 1917, dont on célèbre le centième anniversaire.
L’histoire
n’a pas tranché de la culpabilité de Boris dans le meurtre du jeune tsarévitch
Dimitri. Cependant, dans l’opéra, c’est l’ombre qui plane sur Boris, âme
tourmentée, bourrelée de doutes, de remords : il y apparaît, sinon comme
un coupable avéré, peut-être comme un instigateur, consentant au meurtre qui
lui donne le trône, d’autant qu’un vieux moine, Pimène, concluant une
chronique, est un impitoyable témoin à charge.
RÉALISATION ET
INTERPRÉTATION
La scénographie de Petrika
Ionesco, qui signe aussi la mise en scène, habiles panneaux mobiles,
historiés d’icônes aux immenses dimensions, a le mérite de permettre de
délimiter des espaces divers, le monastère d’entrée, la place de la cathédrale,
l’auberge et ses arbres hivernaux stylisés, le palais du Kremlin, résidence du
tsar et siège de la Douma, l’assemblée des nobles. Des icônes généralisées, proliférantes,
oppressantes, sont telle une obsession religieuse écrasante et morbide, illuminant,
dans le sens d’enluminure, dans des éclairages violents de Patrick Méeüs ce
drame sombre. Leurs
dorures, mais aussi un spectre de couleurs sombres, marron, jaune, font penser
aux premiers tableaux de Kandinsky comme La vieille
Russie et les angles aigus
déchirés aux découpages de ses ultimes œuvres abstraites : pour un jeu
d’acteur réaliste, un décor symboliste par sa fonction et expressionniste par ses
couleurs et sa structure à géométrie variable, univers anguleux, étouffant,
menaçant ruine comme le destin de Boris de l’apothéose à sa chute, avec des
scène fantastiques pour traduire l’univers mental du moine Grégori se rêvant
tsarévitch Dimitri.
Dans ce contexte slave appuyé, les
costumes de Lili Kendaka chargent, ou surchargent, avec faste
l’imagerie russe encore orientalisante : velours, soies, taffetas damassés,
brochés d’argent, d’or, éclaboussants de pierreries pour la scène du
couronnement, Boris
revêtu d’un majestueux manteau d’or à traîne éblouissant de luxe ; sa fille Xenia qui l’escorte, orne son front d’une tiare précieuse, un kokoshnik rutilant ; les boyards, ont de
longs caftans et, comme couvre-chefs, arborent la chapka gorlatnaya,
‘chapka de gorge’ d’au moins une coudée, quarante-cinq centimètres, chapeaux
fourrés en tuyau de poêle qui leur donne une taille impressionnante ; les
dignitaires de l’Église autocéphale de Russie, popes ou métropolites, portent le
klobouk blanc ou noir selon le rang, les étincelants
mitrophores portent la mitre
d’or en tête surmontée d’une croix comme de la pointe agressive d’un casque
guerrier ; ils dressent des étendards religieux, d’une opulence indécente
pour un christianisme de l’humilité. Seul Pimène, le starets, le patriarche
monacal, maître spirituel, est vêtu d’une ascétique bure d’ermite.
Défilé de pénitents blancs, de khlysty, flagellants d’une religion doloriste, qui ne
semble connaître que des coupables. L’alliance du sabre et le goupillon, c’est
la présence des streltsy, corps
militaire de mousquetaires fondé par Ivan le Terrible, mais ici en capote et
fusil de la Grande Guerre. Les processions fantomatiques de popes barbus
et noirs, thuriféraires armés d’encensoirs qu’ils balancent comme une lourde et
lente menace, véritable opium du peuple gris, à genoux, soumis, vivant sous
l’oukase et le knout, fouet ou matraque, la crosse des religieux aussi
menaçante que la trique ou gourdin des forces de l’ordre ou le bâton de commandement
des boyards orné d’une redoutable boule, dissémination visuelle de la massue pour
la masse, pour un peuple avec bâton mais sans carotte, qui acclame et proclame
un monarque, chantant des actions de grâce dans sa propre disgrâce, bras levés
au ciel dans les forte de tutti dans une spontanéité unanimiste inconséquente,
contredite par les violentes injonctions à l’adoration officielle de l’officier, peuple versatile changeant
d’idole avec les troubles et adorant le faux Dimitri : n’aimant que les
vainqueurs.
C’est donc une mise en scène
somptueuse, sombre et lumineuse, d’un
grand raffinement russe pour cette musique qui se voulait russe, qui va jusqu’au
détail des doigts de Boris à l’orthodoxe,
index et majeur dressés comme dans les icônes, la trinité avec le pouce.
Pimène et Chouiski : artisans du
complot ?
Le moine Grégori, incarné sinon
physiquement par l’âge, psychiquement crédible par un impressionnant Jean-Pierre
Furlan, voix plus saine que le corps, est si tremblant comme atteint de
Parkinson, qu’on doute que le roi de Pologne puisse prendre au sérieux ce
larvaire tsarévitch Dimitri auto-proclamé, sauf peut-être à vouloir cyniquement
utiliser ce maniable et minable pion. Tel un possédé sur son galetas, hanté par
des cauchemars goyesques et des rêves de grandeur, matérialisés sous nos yeux,
aux siens, il semble trouver la concordance providentielle entre songe et
réalité dans la chronique de Pimène accusant Boris du meurtre du légitime
héritier de la couronne. Avec la presque omniprésence de Chouiski, c’est là
sans doute l’autre grande trouvaille de mise en scène de Petrika Ionesco : involontairement ou insidieusement la
chronique de Pimène, son père spirituel et politique, imprègne, l’esprit malade
de Grégori, en fait, par suggestion, un illuminé s’estimant investi d’un devoir
divin de justice. Manipulé, sous emprise secrète de Chouiski et de Pimène qui
lui remet un coffret, lui commet apparemment une mission et semble d’avance le
bénir et l’absoudre, Grégori devient l’incarnation de Dimitri, le légitime
tsarévitch éliminé par Boris avant d’être le rival qui causera sa mort et
montera sur son trône : les récits respectifs qu’ils feront au tsar, comme
s’ils trempaient dans le même complot, le conseiller, sur le corps
incorruptible de Dimitri assassiné et le moine, sur le miracle, parallèles mais
convergeant sur la sainteté du tsarévitch martyr, l’incorruptibilité du corps
en étant la signe indubitable pour les orthodoxes, ces deux témoignages,
biaisés ou non, sincère chez Pimène ou pervers pour Chouiski, instillent
l’effroi mortel d’un Boris livré à ses propres fantasmes.
Cette interprétation du drame,
collusion de Pimène et de Chouiski, de conserve ou de concert contre Boris, si
elle ne répond pas à l’Histoire, est une subtile lecture de l’histoire narrée,
du texte par le metteur en scène qui donne à cette succession de tableaux sans grand
lien causal, le fil d’une causalité dramatique qui place le moine vengeur et le
Prince vindicatif au cœur du drame, les érigeant pour des raisons diverses,
religieuse et justicière pour l’un, politique et personnelle pour l’autre, en
moteurs de l’action. La logique s’éclaire quand Chouiski assassinera pour finir
Fiodor le jeune nouveau tsar fils de Boris (qui sera réellement assassiné
quelque temps après) et intronise le faux Dimitri (qui sera à son tour assassiné,
et Chouiski lui succèdera sur le trône). Astucieuses interprétations du texte
qui offrent en fait un condensé, une saisissante ellipse chronologique de
l’Histoire véritable.
Présent dès le
début, au courant de la chronique de Pimène à charge contre Boris, alors qu’il
n’apparaît qu’à l’acte II dans l’opéra, Chouiski est donc ici le ténébreux deus
ex machina de la machination contre Boris, le responsable de sa chute dont il
tirera le bénéfice suprême. Luca
Lombardo en Prince Vassili Chouiski, sans couvre-chef, ce qui le rapetisse
face au gigantisme du tsar et des
boyards en hautes chapkas, cheveux roux, couleur de Judas, donne à l’instigateur, à l’intrigant de cour, haute et
basse (par sa crête de coq) en ses œuvres, de malfaisant et fourbe farfadet ou
furet, illumine de sa voix, masque solaire d’un être ombreux, aussi franche
qu’il est retors, l’ombre d’un redoutable personnage : servile, obséquieux
face au puissant qu’il trahit, il a la souplesse insinuante du serpent dans ses
mouvements, un sourire de jouissance sadique quand il porte au cœur du puissant
monarque fragile dans ses superstitions, la nouvelle qui peut le blesser à mort
sur l’état miraculeusement ou faussement conservé du corps du tsarévitch.
Sans qu’ils
aient de scène vocale commune, cette voix aiguë de ténor contraste avec la
basse profonde de Nicolas Courjal, grimé et à peine vieilli en Pimène, longue chevelure et digne silhouette grise comme tout droit sortie
d’une icône, timbre de souple velours, d’une douceur extrême en des nuances
d’une infinie finesse qui emplissent sans effort la salle et nos cœurs d’une
tendresse humaine apaisante même s’il sait clamer en oracle et proclamer le
vrai, prophète de malheur respecté par un tsar pieux ou superstitieux, sensible
à une morale venue d’en haut par le religieux ou d’en bas par un Innocent, un
bouleversant Christophe Berry, déchirant en sa lancinante plainte,
berceuse de douleur, seule voix de ténor sympathique, avec l’épisodique comique
Missaïl de Marc Larcher dans un
opéra qui donne la part belle aux voix graves.
Alexey
Tikhomirov, stature
immense appelant la statue, imposant physiquement, ne force rien cependant, ni
le geste ni la note et tout paraît noble et naturel en son attitude et
déclamation, nuancé, mesuré, troublé dans l’introspection, tendre avec ses
enfants, agité dans le doute, avec des accès de violence révélateurs explosant
avec Chouiski, jusqu’au délire et frénésie de la fin : une montée en
puissance et drame du personnage, servie par la beauté sans faille d’une voix
de basse-baryton sombre mais aisée dans l’aigu : un Boris simple et
sublime.
Les autres voix graves se
déclinent en Andréi Tchalkalov, secrétaire de la Douma, le héraut officiel, qui
a la tranchante autorité de Ventseslav
Anastasov, le brutal Nikitch, officier de police campé avec sa brutalité sadique
par Julien Véronèse, et Jean-Marie Delpas, épisodique mais présent homme du peuple, révolté, désemparé et
touchant. Dans le couple de
moines vagabonds, gyrovagues en terme ecclésiastique précis, paillards et
braillards, lubriques et drolatiques, dans un rôle plus nourri, Varlaam, avec son pendard pendant acolyte prosélyte, Missaïl, Marc Larcher, qui piaille en aigu et
clair alors que lui est dans le grave et tonitruant, Wenwei Zhang, campe d’entrainante façon un épique et picaresque
personnage et, mine hilare sur explosion d'allégresse pour dire les mines de poudre, d’une voix aussi tonnante que la dynamite d’Ivan le
Terrible qui fit sauter les murs de Kazan, se lance dans cette chanson guerrière qui
prend une étrange couleur à voir cet asiatique narrer avec une joie féroce le
massacre des Tatars asiates.
Évacué l’acte polonais et la belle
Marina, les femmes ont la portion congrue dans cette version viriliste de
l’opéra. À voir Marie-Ange Todorovitch, avenante hôtesse aguichante et
guinchante en sa guinguette, gourmandant d’une voix plus gourmande que sévère
les deux moines lurons, on regrette vivement qu’on ait amputé son rôle de l’air
populaire du canard bleu, sinon de celui du conte de la Nourrice de la seconde
version, qui, avec celui patriotique de Varlaam, sont les seuls passages,
chansons du peuple d’un opéra que Moussorgki voulait populaire, qui ont la
coupe d’airs lyriques traditionnels dans une œuvre pratiquement en arioso
retrouvant la prééminence de la parole comme dans le dramma per musica
des débuts du Baroque et qui passionnera Debussy. Ludivine Gombert est une touchante Xénia, pleurant de sa limpide
voix de larmes, un fiancé aussi mort que les espérances du parvenu Boris de
nouer des alliances politiques avec les dynasties européennes régnantes. Même
regret des coupures de Fiodor le tsarévitch, incarné avec une mâle rondeur de
voix par Caroline Meng.
Mais
Moussorgki, c’est une musique dont même les défauts formels en regard des
canons de la musique académique de son temps, sont d’effectives trouvailles de
l’expression, un fourmillement de motifs rarement développés, juxtaposés,
répétés, obsédants, qu’on trouvera plus tard chez un Janácek et l’on sent la
jouissance jubilante de l’orchestre sous la direction inspirée, enflammée, de Paolo Arrivabeni, familier de l’œuvre.
Sous sa conduite, les chœurs hommes et femmes parfois opposés avec l’émergence
de voix singulières dans la masse, parfaitement préparés par Emmanuel Trenque, sont bien, selon le
vœu du compositeur, le
peuple, un protagoniste et destinataire
essentiel. Les enfants de la Maîtrise
des Bouches-du-Rhône (Samuel Coquard)
manifestent une telle joie à chanter que cela n’en rend que plus cruel leur
sadisme enfantin envers l’Innocent.
Oui, somptueux, sublime et sombre.
Opéra de
Marseille,
14, 16, 19
et 21 février 2017
Boris Goudounov, de Modeste Moussorgski
Production Opéra Royal de
Wallonie.
Orchestre et Chœur de l’Opéra
de Marseille (Emmanuel Trenque), Maîtrise des Bouches-du-Rhône (Samuel Coquard). Direction musicale : Paolo
Arrivabeni. Mise en scène / Décors :
Petrika Ionesco ; costumes : Lili Kendaka ; lumières Patrick
Méeüs.
Distribution :
Ludivine Gombert (Xénia), Caroline Meng (Fiodor), Marie-Ange
Todorovitch (La Nourrice / L’Hôtesse) ; Alexey Tikhomirov (Boris), Nicolas
Courjal (Pimène), Jean-Pierre Furlan (Gregori/Dimitri), Lucas Lombardo (Chouiski),
Wenwei Zhang (Varlaam), Christophe Berry (l’Innocent), Ventseslav Anastasov
(Andrei Tchelkalov), Marc Larcher (Missail) Julien Véronèse (Nikitch/l’Officier
de police), Jean-Marie Delpas (Mityukha).
Photos Christian Dresse
1. Sceptre et globe, Boris, tsar (Tikhomirov) ;
2. Couronnement ;
3. Rêve de Grégori en Dimitri (Furlan) ;
4. Pimène et Graori (Courjal, Furlan) ;
5. Douleur de Xenia et la Nourrice (Gombert, Todorovitch) ;
6. Le tsar et le tsarévitch (Tikhomirov, Meng) ;
7. L'auberge (Larcher, Todorovitch, Zhang) ;
8. Le tsar et Chouiski (Tikhomirov, Lombardo) ;
9. Mort de Boris entre les bras de son fils (Tikhomirov, Meng) ;
10. Innocent persécuté par les enfants (Berry).
dimanche, février 19, 2017
LYRICOPÉRA
BEL CANTO ET MÉLODIES
CHINOISES
Récital de Wenwei Zhang,
baryton-basse, Soliste de l’Opéra de
Zurich,
Vladik Polionov, pianiste
concertiste
Marseille, Temple Grignan, 4 février
2017
En 2009, ce
jeune chanteur, frais émoulu du CNIPAL (Centre National d’Insertion
Professionnelle d’Artistes Lyriques), inaugurait, de magistrale façon, ce qui
allait devenir LyricOpéra, qui fait
désormais partie du paysage lyrique marseillais sous la férule attentive et
tendre de Marthe Sebag. Désormais
artiste reconnu, demandé par nombre de scènes allemandes, soliste de l’Opéra de
Zurich, distribué dans un Boris Godounov
d’anthologie à l’Opéra de Marseille, où il incarne un Varlaam truculent, salué
par une critique unanime, Wenwei Zhang,
entre deux répétitions, offrait généreusement un récital dans ce Temple
désormais aussi de la musique où il fit ses débuts de soliste devant un
auditoire conquis.
Ce programme,
attentivement servi au piano par le concertiste Vladik Polionov, dont nous avons dit tout le mérite lors de la
récente résurrection de la Marie Galante de
Kurt Weill, nous promenait des
lieder de Schubert à Mozart et des airs de basse du répertoire lyrique
romantique, en passant par une découverte pour nous, trois admirables mélodies
chinoises. Né en Chine, lauréat de prix internationaux prestigieux (dont la
troisième place à l’Operalia de
Plácido Domingo), Wenwei Zhang, qui
a déjà foulé les scènes de Munich, Francfort et s’apprête à être Sarastro à
Berlin, faisait donc briller diverses facettes de son talent, de sa taille et
voix imposantes. D’un beau métal égal sur toute sa tessiture, le timbre est
musical, couleur lumineuse jusqu’en ses profondeurs, d’un airain sans arête
acérée ; volume, puissance, aisance, dons de la nature, sont complétés par
une technique vocale sûre et le prédisposent aux grands rôles dramatiques, même s’il
saura se montrer diabolique rieur dans ses bis, la sérénade ironique du
Méphisto de Berlioz et drolatique dans l’air trop rabâché de « la calumnia »
du Barbiere di Seviglia, qu’il ravive
d’une verve qui nous ravira dans son Varlaam de Boris.
Comme une
marche fatale vers un lointain destin au piano, lancinante, égrenée sous le
clavier implacable de Vladik Polionov,
dans « Gute Nacht » le premier des trois extraits du Winterreise de Schubert, la voix de Zhang se déploie au-dessus, sans qu’on
sente, sans doute déconcerté par ce chant opératique, l’ironie amère du poème.
Certes, il convient parfois de chanter la mélodie comme l’opéra et l’opéra
comme la mélodie, dans la nuance, la variation des couleurs (Hans Hotter y fut admirable
dans ce même répertoire) mais, cependant avec plus d’intériorité dans Der Lindelbaum et Wasserflut, tout en goûtant sa beauté, on a le sentiment que le
fleuve ou torrent de la voix de Zhang ne se coule pas facilement dans le
ruisseau schubertien.
Il serait
odieux d’enfermer un artiste dans les limites de son pays et lui assigner —ou
le consigner — sa seule musique nationale : la musique est universelle
et ne connaît pas de frontières. Mais il faut reconnaître, même sans en
connaître les poèmes juste résumés, que dans les trois mélodies ou airs venus
de Chine dont il nous entrouvrait un infime échantillon, très vocal, très
lyrique, le chanteur, sans doute plus à l’aise, sut être émouvant,
bouleversant : Comment l'oublier?, musique
de Zhao
Yuan Ren (1927), texte de Liu Ban
Nong (1927), assimilant fiancée au pays et mère Patrie : la femme
perdue ; Mon pays natal, musique
de Zai Yi Lu (2003) sur un poème (1962)
de Ren Yu Yu (1879-1924), exilé en
1949 à Taïwan, isolé sans sa famille ; Le
grand fleuve d'Orient, poème de Su
Shi (1080), mis en musique par Qing
Zhu (1920). À part le premier air, gamme pentatonique caractéristique, les
deux autres semblent moins identifiables à une première écoute comme orientaux,
mais tous disent l’universelle détresse de l’exilé, la nostalgie, l’amour. On
aimerait les réentendre pour mieux les goûter.
On devine le
grandiose Sarastro de la Flûte enchantée
de Mozart que Zhang sera
prochainement à Berlin : dans le second air si plein de noblesse et
d’humanisme, il sait alléger sa voix marmoréenne pour en distiller et détailler
les vocalises. Même art dans le beau légato nostalgique du Bellini de la Sonnambula « Vi ravviso, o
luoghi ameni… » (‘je vous revois, lieux pleins de douceur…’). Mais on sent
que Zhang est chez lui dans le drame
verdien, peut-être moins, trop jeune pour la mélancolie amoureuse de l’homme
âgé du Philippe II de Don Carlo, mais
à coup sûr dans le grandiose, frémissant de présages funestes à mi-voix du
Banco de Macbeth, avant d’éclater en
un mi aigu, insolent de puissance et de beauté.
En un interlude entre des charnières
du récital vocal, Vladik Polionov
menait à l’extase la montée des gammes chromatiques périlleuses du Prélude et mort d’Isolde transcrits par
Liszt.
LyricOpéra
Bel canto et mélodies
chinoises
Marseille, Temple Grignan
4 février 2017
Récital de
Wenwei Zhang,
Vladik
Polionov.
Schubert,
Mozart, mélodies chinoises, Bellini, Verdi.
jeudi, février 16, 2017
ENFANTIN SANS ENFANTILLAGE
Voir critique dans ce blog en date du mardi, février 09, 2016
Ensemble Telemaque
vendredi 17 février à 15H00
36 Montée Antoine Castejon, 13016 Marseille (PIC, L'Estaque), France
À partir de 9 ans Représentations à 15h et à 19h.
Une parabole musicale drôle et profonde pour six musiciens et une comédienne.
Musique : Raoul Lay Livret : Raoul Lay et Charles-Eric Petit, d'après le Baron de Münchhausen de E. Raspe
Musique : Raoul Lay
Livret : Charles-Eric Petit et Raoul Lay
Mise en scène : Olivier Pauls
Réservation au 04 91 43 10 46
*attention jauge limitée
dimanche, février 12, 2017
LES TRENTE ANS DE MUSICATREIZE
MUSICATREIZE FAIT SON CABARET !
4 février 2017
Cœur choral de Roland Hayrabédian :
après le Chœur Contemporain en
1978, c’est Musicatreize qu’il
fondait en 1987 : 13 comme le numéro du département des Bouches-du-Rhône
et treize, comme sans doute douze apôtres chanteurs de l’Ensemble, plus lui,
directeur. On en fêtait joyeusement le trentième anniversaire.
Trente
ans consacrés, corps et âme, en gros, à la musique contemporaine dont les
plus grands noms des XXe et du XXIe siècles figurent à
son répertoire. Un seul, Maurice Ohana, défendu et illustré avec passion, pourrait servir d’emblème, d’étendard
et d’enseigne à Musicatreize puisque le disque du Llanto por Ignacio Sánchez Mejías / Syllabaire pour
Phèdre, non seulement remporta le Prix de Ritmo, revue de
musique espagnole, l’Orphée d’or, le Grand Prix des discophiles et le Prix
Spécial de la Nouvelle Académie du Disque, après avoir déjà été Coup de cœur de
l’Académie Charles-Cros en 2003. Les Victoires de la Musique 2007 couronneront
Musicatreize. Mais on se perdrait à énumérer les distinctions reçues par l’ensemble
pour sa trentaine de disques, si l’on ne s’abuse dans une prolifique production
égale à sa qualité. Toutes les gloires donc de la musique contemporaine à son
catalogue mais, bien au-delà, il faut souligner (et l’on a aussi du mal à
compter), à son
actif, plus d’une centaine d’œuvres créées, certaines des commandes expresses, sans
oublier l’accent mis aussi sur des compositeurs régionaux ou ici établis, dont Olivier
Messiaen, Georges Boeuf, Lucien Guérinel, Marcel Frémiot, André Boucourechliev…
La musique ancienne n’est pas
oubliée, vocale ou instrumentale, de la Renaissance au Baroque, du XIXe
siècle, et l’on soulignera aussi la dimension spectaculaire des concerts, comme
les Contes ou les Cantates policières, joignant de, façon
ludique, le jeu théâtral à la musique. Cette soirée cabaret d’anniversaire en
fut un brillant exemple.
CABARET
On se pressait dans le petit hall de
Musicatreize, on s’empressait en souriant de passer le verre de l’amitié aux
amis trop éloignés du bref comptoir jouant les bars, en attendant l’ouverture
de la salle où devait se fêter cet anniversaire. Un vantail baille, s’ouvre, on
s’engouffre gentiment. On longe l’entrée, on plonge en douceur dans la chaleur
boisée de la salle ; au pied des gradins, sur le vaste plateau nappé d’une
pénombre douce semblent flotter de grands nénuphars nocturnes, corolle rouge, constellés
d’une douce flamme : des tables rondes éclairées d’une bougie, le bord
brodé de chaises légères. Posé au fond de la scène, tel un grand oiseau à l’aile
luisante repliée, le poli du piano se lustre vaguement des vers luisants
pianissimi des chandelles chancelantes quand les spectateurs s’assoient,
veillant à ne point verser le verre en main. Poliment habitué des concerts, le
public murmure, chuchote ou parle mezza
ou sotto voce et ne couvre pas trop
un pianiste qui prélude rêveusement, dessinant légèrement de ses doigts une
dentelle sonore discrète, enfilant avec nonchalance les perles d’un discret
collier musical, qui file, tisse vaporeusement une ambiance de piano bar, de lounge, de cabaret qui semblerait à
mille lieux de ce lieu voué à la création de la musique contemporaine si la
musique avait des compartiments étanches, étrangers les uns aux autres. Preuve
vivante première, Frédéric Isoletta,
au clavier, musicien dont on sait déjà qu’il habite toutes les musiques, des
plus pointues en leur recherche pour l’audition aux plus larges pour tous les
auditoires. C’est l’image même de ce programme. Il partagera le piano avec Astrid Marc.
Soudain, une ruisselante chanson à
boire fuse, nous asperge, inonde, Buvons
d’Alexandros Markeas, compositeur
franco-grec, entonnée à franches goulées gouleyantes par l’ensemble disséminé,
spatialisé dans la salle, coupée de hoquets d’ivresse, puis Roland Hayrabédian, maître des lieux et
maestro donne le tempo et programme de la soirée, son ton, sa teneur musicale,
inhabituelle pour l’ensemble de musique contemporaine, décliné en texte enchaîné
phrase à phrase par divers intervenants, dans une brouillonne ou plutôt
bouillonnante polyphonie verbale :
« Ce soir, Mesdames et
Messieurs, pas de numéro de haute voltige, pas de triple saut vocal périlleux,
pas d’enchaînement ric-rac ; de quadruples croches mal emmanchées ;
d’intervalles mal digérés ; de rythmes improbables ; d’harmonies
douteuses ou de textes dénaturés ; non, on ose, on se lâche ; on se
caresse la glotte, on se fait plaisir… »
Un plaisir communicatif qui sera
largement partagé par le public amateur fidèle de cet ensemble de haut niveau
qui, même « lâché », ne relâche en rien sa rigueur musicale, sa
maîtrise, tout en tournant aimablement en dérision l’obsession du diapason,
terreur ou paratonnerre des exigences tonales de la musique contemporaine, le
lot et pain quotidien de ces musiciens exemplaires. Et l’on apprécie que la
voix parlée soir traitée en partition, dans un rythme et ton, dont la simple
accentuation, inflexion, est à l’origine même de chant théâtral depuis le
favellare in armonia de
la Camerata de’ Bardi. Ainsi, c’est un vrai duo d’acteurs avec la rigueur
vocale de chanteurs auquel se livrent, et nous délivrent, Marie-Georges Monet, mezzo, et la sombre basse illuminée, égayée
d’un vaste sourire, Patrice Balter, dans
une Brève du compositeur et poète Jacques Rebotier, un texte drôle et
grinçant sur le malentendu du couple, amour/haine ou indifférence ou, pire,
« rien », distillé sur l’amertume des larmes ou gouttes des Parapluies de Cherbourg par le lointain
piano, comme un adieu ou une invitation au voyage.
Et quels voyages ceux de
Musicatreize ! Sur plusieurs continents même avec le port d’attache de
Marseille, ouverte aux quatre vents : accompagné au piano par Astrid Marc, Jean Manuel Candenot, basse, détaille avec émotion le célèbre tango
nocturne d’Alfredo Le Pera, mis en
musique par Carlos Gardel, Melodía de arrabal, ‘Mélodie de faubourg’,
évocation poétique d’un quartier de Buenos Aires qui pourrait être de
Marseille, argenté par la lune, pénombre trouée d’un réverbère sous lequel une jolie
fille attend le client, rumeur rouillée de bandonéon, plaintes, querelles, vieux
murs avec, gravés au couteau, des noms de femmes aimées, quartier, disait le
texte original, qui a « l’âme agitée d’un maquereau sentimental », gavión
que l’oublieuse mémoire populaire a génialement trahi et compris comme gorrión, ‘moineau’ sentimental…
On revient en France et force, à
dix, avec la fantasque Fantaisie Bleue
de Michel Fugain, très jazzy. Puis,
c’est avec un parodique vrai désespoir opératique, que le ténor Xavier de Lignerolles, déploie l’air
hilarant « Le flûtiste amoureux », tiré de l’intermède Le toréador (1849) d’Adolphe Adam, déboires professionnels
du musicien faisant détonner l’orchestre, éloge final du ménage à trois. On ne
quitte pas le registre comique avec l’inénarrable Andréa, c'est toi de Bobby
Lapointe, texte cousu et décousu de jeux de sons qui font et défont sens
avec des échos, des rimes indiscrètes qui secrètent des alliances sémantiques
absurdes et savoureuses de logique sonore : le ténor Gilles Schneider, avec un sérieux, une immobilité de marbre
imperturbable d’amoureux transi, débite sa plaintive chanson comme une
profession de foi amoureuse que la tonitruante basse de Grégoire Fohet Duminil
n’arrive pas à ébranler, à détrôner de son socle d’airain et d’amour.
Les rires s’estompent avec la parenthèse poétique, rêveuse, murmurée, de Syracuse, musique d’Henri Salvador sur des paroles de Bernard Dimey, a cappella, d’une onirique mélancolie, surgie du
premier horizon des gradins.
On fait un bond dans un cabaret
berlinois digne de Marlène avec Surabaya
Johnny de Kurt Weill, paroles de
Bertolt Brecht, âpre complainte de
la fille soumise à l‘homme cynique qu’elle a dans la peau, et sur l’implacable
et impeccable touche d’Astrid Marc au
piano, la mezzo Sarah Breton fait
passer la sensualité blessée et le frisson lucide de la fatalité de l’amour sadomasochiste
brisé sur l’incompréhension : « Surabaya Johnny, warum bist du so roh? »,
‘Surabaya Johnny, pourquoi es-tu si méchant ?’ « Du hast kein Herz,
Johnny, und ich liebe dich so ; ‘Tu n’as pas de cœur, Johnny, et moi, je
t’aime tant’.
On revient à Paris sans abandonner
un Weill exilé avec son fameux tango habanera sur un texte français de Roger Fernay, Youkali, que Xavier de
Lignerolles chante, sur ce rythme d’une métrique fataliste, avec,
finalement, le désespoir de cet adieu d’une époque trouble, déjà inhumaine, aux
utopies généreuses de l’homme. Après ces serrements mélancoliques de cœur, Grégoire Fohet Duminil, apporte sa verve,
sa veine, sa note burlesque réjouissante déjà exprimée, avec Aubade
à Lydie en Do de Bobby
Lapointe, feu d’artifice de jeux de mots malicieux, de paronomases, d’allitérations
(« Si ! C'est ici qu'le sadique Sidi… ») : principe musical, génie
des variations et dérives du son, des sonores sensations et tentations
tentaculaires du sens varié.
En rupture de ton, dans la pureté a
cappella d’un soprano aérien, Kaoli
Isshiki fait planer, en trois couplets, la douce lumière, dessin musical
d’estampe japonaise, Sur la plage de
Morigasaki, ensuite ouverte doucement aux horizons par l’ensemble a tutti. Cabaret british avec Patrice Balter dont la basse abyssale semble sonder et interroger les abîmes de l’amour
de O, tell me the truth about love, poème de W. H. Auden, mis en musique par Benjamin Britten justement pour ses Cabaret Songs. Apothéose
vocale pour finir, sextuor vocal puis a tutti avec la Chanson d’amour de Wayne
Shanklin et ses onomatopées qui se prêteront à de baroques ou jazzy et
joyeuses variations et ornementations, d’une précision musicale remarquable, marque de
fabrique de Musicatreize.
Une soirée où il a été audible et
visible que Musicatreize est sans doute un ensemble, mais un ensemble de solistes,
chacun avec sa voix, son caractère, sa spécificité, sachant fondre l’individualité
dans les nécessités chorales des partitions. Pendant tout ce concert spectacle,
les chanteurs, Hayrabédian lui-même, glissant harmonieusement entre tables,
chaises et gradins pour chanter, auront joué avec entrain, plateaux en main
également, les serveurs attentifs, apportant amuse-gueules et boissons aux
spectateurs attablés, et, pour couronner cet anniversaire, une savoureuse
création d’un voisin artisan-pâtissier, le gâteau Musicatreize aux treize
saveurs, que l’on dégustera en présence des compositeurs Annette Mengel venue d’Allemagne et de Lucien Guérinel, souvent interprété par un ensemble dont il présida un temps aux destinées.
Musicatreize fait son Cabaret !
Marseille, salle Musicatreize, 53
Rue Grignan, 13006 Marseille
4 février 2017
Musiques, successivement, de
Markeas, Rebotier, Ga rdel, Fugain, Adam, Lapointe, Salvador, Weill,
Britten, Shanklin
par Astrid Marc, Frédéric Isoletta, pianistes
et l’Ensemble Musicatreize (direction Roland Hayrabédian) :
Claire Gouton, Kaoli Isshiki, sopranos ; Estelle Corre,
Marie-Georges Monet, Sarah Breton, mezzos ; Jérôme Cottenceau, Xavier de Lignerolles, , Gilles Schneider,
ténors ; Patrice Balter, Jean Manuel Candenot, Grégoire Fohet Duminil, basses.
Prochains concerts
• Samedi 4 mars à 19h
• Mardi 21 mars à 19h
•
Vendredi 31 mars à 19h
Photos :
1. Le maître de céans : Hayrabédian ;
2. À défaut du réverbère de Buenos Aires, le pilier du loft marseillais pour J. M. Candenot ;
3. Les saluts du chef et sa troupe.
QUAND L'ENFER DEVIENT PARADIS MUSICAL…
7 bis rue du Pasteur Wagner, Paris 75011
CD de l’ensemble “Les Harpies”, autour de l’orgue Renaissance de Saint Savin en Lavedan, un instrument extraordinaire encore peu enregistré, magnifiquement reconstruit par le facteur Alain Sals :
http://www.encelade.net/index.php/fr/hikashop-menu-for-products-listing/product/25700-in-nomine
CONCERT DE LANCEMENT :
Temple du Foyer de l’âme, 7bis, rue du Pasteur Wagner, Paris 11e, Vendredi 17 février
mercredi, février 08, 2017
FINANCEMENTS PARTICIPATIFS DE DISQUES
NON, CE NE SONT PAS DES BANQUIERS, DES RENTIERS, NI MÊME DES ASSISTANTS PARLEMENTAIRES : CE NE SONT QUE DES ARTISTES, CHANTEURS, INSTRUMENTISTES, COMPOSITEURS QUI, MALGRÉ LA DURETÉ DES TEMPS POUR LA CULTURE, ŒUVRENT POUR QUE LA VIE SOIT PLUS BELLE CAR LA CULTURE EST LA VIE. ILS ONT BESOIN DE NOTRE AIDE POUR EXISTER, NOUS FAIRE VIBRER. LA PLUS MODESTE PARTICIPATION, SI ELLE EST EN NOMBRE, LES AIDERA :
LES PETITS RUISSEAUX FONT LES GRANDES RIVIÈRES ET LES PETITES ÉTINCELLES UN GRAND BRASIER D'ART ET D'AMOUR.
Un brasier d'étoiles // disque de mélodies
Chers tou(te)s,
il y a 23 jours nous lancions le financement participatif de notre disque de mélodies « Un brasier d’étoiles », un disque de Jennifer Michel (soprano) et Marion Liotard (piano) avec des mélodies de Henri Tomasi et Lionel Ginoux :
https://fr.ulule.com/un-brasier-detoiles
Le projet avance... On vient d’atteindre les 60% de financement… Il ne nous reste plus que 17 jours pour atteindre notre objectif et pouvoir finaliser ce disque singulier !!
Découvrez quelques images filmées lors de la session d’enregistrement :
https://www.youtube.com/watch?v=Claj9XGGb9A
Si vous souhaitez nous aider dans cette aventure ou avoir plus d’information sur le contenu, c’est ici : https://fr.ulule.com/un-brasier-detoiles/ et si vous aimez, n’hésitez pas à partager autour de vous!!
Un grand merci à tou(te)s!!
Amitiés
Lionel, Marion et Jennifer
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Cette année, l'ensemble vocal Les Zippoventilés, propose sa première saison de concerts à Cassis.
Découvrez la programmation, réservez vos places en cliquant ici
http://www.benoitdumon.com/crbst_22_m.html
Comme chacun sait, malgré l'aide que nous apportent certaines institutions, les subventions et la billetterie ne suffisent pas à financer un projet culturel de grande qualité. C'est pourquoi nous faisons appel à votre participation. Vous pouvez nous aider de deux manières:
-Soit en passant par le site de financement participatif Provence Booster, de nombreuses contreparties vous seront proposées en échange de votre don (places de concerts, CD et même concerts privés!!...)
Participez à notre projet avec Provence Booster en cliquant ici
https://www.provencebooster.fr/fr/leszippoventiles
Soit en adressant un chèque à l’ordre de l’Association des Amis de l’EVDC, à l’adresse : EVDC MEVA/4 rue Séverin Icard/13260 Cassis.
Dans ce deuxième cas, vous recevrez un reçu fiscal qui vous permet de déduire 66% de votre don sur vos impôts. De plus, vous recevrez une place pour le concert de votre choix ou un CD, par tranche de 100€ (pour choisir le CD RDV sur www.benoitdumon.com).
Merci d’indiquer sur papier libre le concert ou le CD choisi, ainsi que votre adresse postale afin que le tout puisse vous être envoyé.
Pour savourer d'avance :
https://www.youtube.com/watch?v=S15roTeFvBM
D'avance merci. Votre contribution, même la plus modeste, est une grande aide pour nous!!
Salutations musicales,
Benoit Dumon, directeur artistique Les Zippoventilés