samedi, août 18, 2012

MADAMA BUTTERFLY

Madame Butterfly
opéra en trois actes,
musique de Giacomo Puccini,
livret de Giuseppe Giacosa et Luigi Illica
par l’Opéra Théâtre pour Tous,
Théâtre Silvain, 11 août 2012
L’œuvre
Les antécédents en sont connus : Madame Chrysanthème (1882), roman autobiographique de Pierre Loti qui, à Nagasaki, le temps d’une escale de son navire, par contrat légal renouvelable d’un mois, épousa en juillet une jeune Japonaise qu’il quitte en août, la femme pouvant se marier ensuite sans problème. Le roman à succès fut mis en musique par Messager (1893). Le galant et ambigu Loti récidivait : il avait déjà écrit Le Mariage de Loti (Rarahu) (1882), évoquant un séjour et un mariage à Tahiti.
Sa Madame Chrysanthème, proche de Butterfly par le thème du mariage entre une Japonaise et un marin étranger, n’est pas une victime, c’est une femme intéressée, faisant une bonne affaire, et non amoureuse de l’homme blanc abandonneur comme la future Madame Butterfly de la nouvelle américaine de John Luther Long, devenue une pièce anglaise  mélodramatique (1900) de David Belasco de même titre. Le thème cruel de la geisha épousée, engrossée, abandonnée et suicidée, est ainsi présent dans une actualité sinon une conscience occidentale sûre de son bon droit colonialiste quand Puccini, en 1904, lui donne la finition et la définition qui en font un opéra définitif, qui a éclipsé ces œuvres, qui ne sont pas des chef-d’œuvres.
Aussi est-ce sans doute par intérêt historique plus que littéraire que l’on attendait avec curiosité ce qu’en ferait l’Opéra théâtre Pour Tous qui a l’idée originale de mêler à des opéras célèbres, à la place des plages narratives, récitatifs ou passages qui font avancer l’action, des extraits des textes originaux dont ils furent tirés, mêlant de la sorte leur mise en musique, le lyrisme vocal et musical, au théâtre et à la littérature dont ils furent issus. Effectivement, un grand nombre d’opéras se prête à ce jeu d’un découpage d’une partie chantée, remplie par une partie théâtrale qui le resitue ou en éclaire le sens, pas toujours compréhensible pour un profane aujourd’hui : bref, c’est revenir à l’opéra comique, c’est-à-dire, au sens précis du terme, parlé et chanté. Ce qui exige, certes, des chanteurs pouvant avec aisance passer à ces deux types de discours.
Sur les objectifs de l’Opéra théâtre Pour Tous, dont le baryton marseillais Cyril Rovery est l’âme et l’infatigable, animateur, on se reportera, à la chronique ci-dessous de présentation « Marseille sous les étoiles (2) » du 6 août 2012 ou, encore, à celle commentant sa première tentative, réussie, de l’an dernier, avec le Don Giovanni de da Ponte/Mozart, assorti de textes de Tirso de Molina et Molière (15 septembre 2011).
Réalisation et interprétation
L’an dernier, l’espace réduit du jardin Longchamp dotait le Don Giovanni inaugural des conditions les meilleures pour mettre en valeur une mise en scène inventive et détaillée (Karine Leleu), les seules réserves à lui opposer étant l’hétérogénéité stylistique des textes théâtraux convoqués, les vers de Tirso, la prose de Molière et des récitatifs traduits ou trahis par maladresse.
Malheureusement, dans le vaste espace du théâtre Silvain, les personnages se diluent quelque peu (la belle Emmanuelle Zoldan, touchante et bien chantante Suzuki confinée, souvent à genoux, en arrière plan), quant aux textes, de Belasco et de Loti, ils sont pratiquement inaudibles, du premier au dernier rang, moins par un problème de sonorisation que de mauvaise diction du diseur qui les a enregistrés et, les chanteurs, tous excellents pour le chant, ne le sont guère pour le texte parlé, par ailleurs souvent malencontreusement couvert par le piano. Comme l’on n’entend pas les textes, quand viennent les passages parlés, que les personnages se figent pour faire place à la lecture, cela crée une rupture du tempo, du rythme de l’œuvre, d’autant plus que l’attention est attirée et dispersée par les très belles lumières, bleues, mauves, rouges et les superbes vidéos de Geoffrey Parant côté cour, visages en gros plans, noces japonaises, flots, journal, lettres de sang de la lettre du Mikado invitant le père de Cio-Cio-San à sacrifier au saputo, à se faire, hara-kiri.
On est obligé de s’en tenir aux déclaration d’intention de la metteur en scène Karine Laleu dans le programme, très intéressantes, mais, comme toujours, un peu frustrantes face à la réalisation concrète. On la suit volontiers dans son désir exprimé de donner au spectacle le fil continu du journal de voyage (j’imagine inspiré par Loti, volontiers narcissique, se mettant complaisamment en scène) que tient l’officier Pinkerton comme il tiendrait le journal de bord, faisant une escale touristique et érotique à peu de frais pour lui, comblant le rêve exotique occidental de se payer, littéralement, une poupée de porcelaine, une geisha à demeure : celle qu’il loue, maison de papier, comme le chiffon de papier du contrat, jeu pour lui, vécu par elle, dramatique dissymétrie. Jeu biaisé  de miroirs où les époux se regardent l’un dans l’autre mais, reflet contre reflet : illusion. On est dans la clôture culturelle, bien symbolisée par l’hésitation de l’époux désinvolte à boire la boisson rituelle japonaise, préférant son whisky anglo-saxon.
À l’exception des beaux kimonos japonais (Misaya Iodice) face à la banalité peu protocolaire des vêtements des Américains, la scénographie, loin de tout vérisme, est conceptuelle et minimaliste : un cube comme siège, un autre plus grand symbolisant le promontoire de Nagasaki d’où Butterfly guette le retour du navire, et un cube plus grand pour la maison, écran à des ombres chinoises sinon japonaises, et aux projections vidéos. Bref, pour moi, une solitude carrée sur des univers clos : lui, enclos dans ses certitudes de supériorité arrogante d’une puissance américaine émergeante impérialement, elle, éclose apparemment à la modernité occidentale, mais enclose et rattrapée jusqu’au suicide par la tradition —papillon épinglé— qu’elle avait cru fuir en faisant un pas, un faux-pas, vers sa culture à lui, embrassant sa religion et reniant la sienne (on ignore que Nagasaki, grâce à la mission française, était un haut lieu du christianisme  pourtant réprimé au Japon). Le passage du chœur à bouche fermée, descendant la pente arborée du fond de scène avec ces grandes lanternes et d’une belle poésie tout comme l’illumination irréelle des bosquets.
Côté chant, il n’y a pratiquement que des bons points à décerner. Si Renaud Talaïa semble mal à l’aise dans les imprécations brutales et abruptes du bonze, sans avoir le temps de s’installer vocalement, à entendre le peu que chante en Commissaire Impérial et prince Yamadori  Jean-Marc Jonca, cela donne envie de réentendre cette belle voix de baryton. En Goro, l’entremetteur et marieur vil et servile, sinueux, Olivier Trommenschlager projette bien son insidieuse et insinuante voix. En surprenant gilet, barbe grise et canne à la main d’une vieillesse douloureuse, Cyril Rovery campe un Consul Sharpless  plein d’humanité, de tendresse impuissante, dont la grande voix emplit l’espace sans passer les oreilles de l’aveugle et sourd Pinkerton de Florian Cafiero, en méforme physique mais beau tissu d’une voix en devenir qui assouplira et élargira sans doute ses aigus de ténor, tout en travaillant son jeu.
Le trio féminin est de grande qualité, on l’a dit pour Zoldan mais il y a aussi la cousine japonaise et Kate Pinkerton que chante Amélie Robinault d’une voix exquise qui convient à sa belle  et élégante silhouette. Quant au rôle titre, Madame Butterfly, Marilyn Clément le remplit avec une plénitude confondante, voix souple, nuancée, puissante quand il convient : émouvante. Dans cette version à l’économie, sans orchestre, les pianistes Pierre-Luc Landais et Ludovic Selmi, ne s’économisent pas et nous le feraient presque oublier tant ils mettent en valeur la rutilance timbrique de Puccini, sensible même dans cette épure musicale.
Une belle production de toute l’équipe de lOPT (on a du mal avec ce sigle mal sonnant…) qui offre, pour un prix minime, un spectacle de qualité avec peu de moyens mais une grande ambition qui mérite d’être saluée. Et bien soutenue.
www.operatheatrepourtous.com
Madama Butterfly
de Giacomo Puccini,
Marseille, théâtre Silvain,
11 et 13 août 2012

Pianistes et chefs de chants : Ludovic Selmi et Pierre-Luc Landais.
Mise en Scène : Karine Laleu ; costumes : Misaya Iodice ; création lumière et vidéo : Geoffrey Parant.
Directeur Artistique : Cyril Rovery.
Distribution :
Madame Butterfly (Cio Cio San) : Marilyn Clément ; Suzuki : Emmanuelle Zoldan ; la cousine et Kate Pinkerton : Amélie Robinault ; Pinkerton : Florian Cafiero ; Sharpless : Cyril Rovery ; Goro : Olivier Trommenschlager ; le Bonze : Renaud Talaïa ; le Commissaire Impérial et le prince Yamadori : Jean-Marc Jonca.
Photos : Muriel Despiau :
1. Pinkerton et Butterfly ( Florian Cafiero et Marilyn Clément) ;
2. Un Sharpless sage impuissant (Cyril Rovery) ;
3. Rêve et reflet: Butterfly (Marilyn Clément).

jeudi, août 09, 2012

OPÉRA CÔTÉ JARDIN ("Les Voix du lyrique" www.lesvoixdulyrique.com)


MIREILLE (1864)
livret de Michel Carré d’après Frédéric Mistral,
musique de Charles Gounod
Théâtre de verdure de Gémenos,
5 août 2012
Notre région est fortunée pour ses festivals d’été en plein air : à côté des grandes scènes comme Orange, Vaison-la-Romaine dans de grandioses monuments antiques, nous avons la chance d’autres théâtres sous les étoiles. S’ils n’ont pas leur antiquité, ils en affectent au moins la tournure avec leurs gradins qui semblent immémoriaux dans des cadres de verdure que n’auraient pas dédaigné les Anciens. Ainsi le théâtre Silvain de Marseille, celui du Lavandou, de Châteauvallon, nichés dans des creux de vallons délicieusement verts. Celui de Gémenos, de trois milles places, sous l’égide d’un infatigable Norbert Dol et des Voix du lyrique, voyait la naissance d’un nouveau Festival, bien nommé, pour ce lieu : « Opéra côté jardin », avec Mireille.
Les cigales chantent encore dans ce creux de verdure escarpé quelques chênes, des pins perchés gribouillés sur les hauteurs, découpés, à l’ouest, en ombres chinoises, sur les rougeurs d’un couchant qui rosit, bleuit, s’éteint quand la scène s’allume.
L’œuvre
La noirceur du soleil du midi. Histoire sombre sous les riantes couleurs provençales.
La pauvre Mireille pâtit d’un préjugé : œuvre d’un Parisien, Provençal de passage, touriste superficiel, qui fait parler en français les Provençaux : « Ah, c’Vincent! » dans la bouche de Mireille ne fait pas très arlésien du cru, à moins que cette demoiselle bien n’ait reçu une éducation bourgeoise à la parigote, dédaigneuse du parler local. Mais que dira-t-on de cette Plus belle la vie aux accents imperturbablement incolores, inodores, sans saveur locale ? Si Gounod utilise des rythmes locaux (dont la farandoles), il n’use pas beaucoup de motifs folkloriques. Mais sa richesse mélodique est telle que nombre de ses airs sont pratiquement devenus folkloriques. Il prit au moins la peine de s’installer à Saint-Rémy, d’y passer trois mois auprès de Mistral lui-même, pour trouver l’inspiration locale, sinon de la musique, de l’œuvre.
Ceci dit, la Provence de cette Mireille (1864) n’est pas plus artificielle que la langue provençale, géniale mais artificiellement recrée par Mistral pour sa Mirèio (1859), le vrai provençal étant depuis belle lurette rétréci en patois par l’hégémonie impitoyable du français, ce que le poète reconnaît lui-même dès le début en avouant son dessein de dignifier cette « langue méprisée », en l’adressant aux Provençaux :
« Car nous ne chantons que pour vous,
Ô pâtres et habitants des mas. »
On aurait donc tort d’être plus exigeant que Mistral lui-même qui adouba l’opéra tiré de son œuvre. Ceci dit, Madame Mistral fit mettre l’opéra en provençal en 1914 (fatale année des nationalismes meurtriers) qui eut un grand succès à Marseille et dont un disque (piano) existe… en Australie.
Réalisation 
Avec plus de soixante et dix artistes artistes, orchestre et chœur de la région Paca, cette Mireille était si provençale, ou plutôt si bien méditerranéenne, que, peut-être, était-il inutile d’insister à l’excès sur son « provençalisme » comme le présentateur qui, s’il amenait bien effectivement et affectivement l’action de chaque acte, enfilait trop de clichés gênants pour caresser la fibre régionale : à cultiver le local, on brouille l’universel, on se brouille avec lui. Cette histoire d’amour contrarié par la différence sociale est universelle et l’habillage provençal de Mistral et de Gounod, qui se suffit largement à lui-même, s’il dans est dans l’air (et des airs) du temps de retour folklorisant, reste intemporelle. Mistral était, malheureusement, nationaliste. Mais, fort heureusement, la culture n’a pas de patrie et personne ne reproche à Alphonse Daudet, plus Parisien que Nîmois, ses délicieuses Lettres d’un moulin plus rêvé que vécu. Donc, inutile d’en rajouter.
La réussite d’un projet se mesure à la hauteur de ses ambitions et de ses moyens. Ici, ambition la plus haute pour moyens les plus bas. Aussi ne s’arrêtera-t-on pas à la sensible faiblesse scénique qui pâtit à l’évidence d’un manque de répétitions pour ces chœurs si nombreux et trop statiques, parfois incertains aux attaques (surtout les hommes), cet éclairage fixe et ce spot cherchant les personnages sur scène. Un puits, des bottes de foin, une roue, une échelle étaient des signes minimalistes qui rendaient superflues ces haies artificielles et cyprès en pots. Les beaux costumes provençaux traditionnels, femmes en bonnet, fichu, tablier sur jupes en cretonne safran, vert olive, moutarde, rouge foncé, indiennes provençales, étaient largement suffisants pour meubler et rendre significatif ce très grand espace. La robe arlésienne sobre de Mireille, noire, avec jabot foisonnant d’écumeuse dentelle blanche, marquait bien la différence de classe, d’éducation : la distinction bourgeoise des possédants, incarnée par le père, riche propriétaire terrien, avec sa canne, menaçant symbole patriarcal du pouvoir. Les hommes, dont Vincent, en noir, gilet sur chemise blanche ouverte et taillole rouge, espadrilles, étaient aussi bien croqués.
Les personnages sont quelque peu livrés à eux-mêmes mais, comme ils ont tous une vraie trempe d’acteur couronnant un tempérament vocal expressif, cela était bien suffisant dramatiquement : trop de remplissage montre trop le vide des moyens. Sans doute faudrait-il avoir le courage, ici comme dans d’autres théâtres, d’alléger, sinon couper, les périlleuses scènes fantastiques du Val d’Enfer et dévotement cucul des Saintes : les jouer à la lettre n’en fait que souligner le côté kitsch qui prête aujourd’hui plus à sourire qu’à frémir et pleurer. Bref, difficiles à manier, tous ces encombrants moyens soulignent plus qu’ils ne masquent l’absence de moyens.
Interprétation
Il est vrai que le Val d’Enfer offre au baryton Norbert Dol, campant un Ourrias frémissant de rage et d’orgueil dans un premier air qui semble entre les arie de fureurs de Händel et celle du futur Alfio charretier de Cavalleria rusticana, l’occasion de faire éclater la beauté d’un timbre plein, au tissu uni, égal en volume, d’une voix puissante, chaleureuse, et d’un sens dramatique très convainquant, passant de la haine irrépressible à des remords aussi violents que son humeur. Le Passeur, Patrick Sabatier, se tire ensuite d’un mauvais pas, d’un passage mal assuré. En Ramon, père intransigeant et propriétaire arrogant, Franck Martinelli a un timbre coloré, sombre, mais trop couverte, la voix semble tubée et engorgée et l’élocution en pâtit alors qu’on admire l’excellente diction générale. On regrette, aux simples répliques que lui confie l’œuvre, que l’Ambroise de Frédéric Leroy, soit un rôle aussi court : sa voix est ample, profonde, un vrai père noble au sens plein du mot face à l’arrogant père possessif et possédant.
En Clémence et la redoutable « Voix d’en haut » finale, Gaël Comte déploie un joli timbre cristallin tandis que Pascale Barret est une Vincenette et un pâtre à l’émission aisée, large, chaude. La Taven de Rosemonde Bruno, un peu desservie dans ses graves profonds par l’espace et l’acoustique, est dotée d’un timbre riche, raffiné pour la sorcière mais on pouvait justement jouer sur ce contraste intéressant.
Enfin le couple de héros malheureux, même dans cet espace un peu écrasant, semble idéal dans le rapport des physiques et des voix lumineuses, méditerranéennes. Ils sont jeunes, beaux, crédibles. Bruno Comparetti, bien connu à l’Opéra de Marseille, est un Vincent viril, affrontant ses aigus sans faille avec franchise et fougue comme il fait front à son adversaire, avec une juvénile vaillance. À ses côtés, dans le rôle titre écrasant qui semble écrit pour deux voix de soprano différentes, lyrique et vocalisante dans les premiers actes, dramatique dans le dernier, Flora Fernández est une révélation. On est habitué, pour ce rôle, à des voix plus corsées mais elle s’en tire parfaitement bien par le jeu et une technique remarquable : souple et légère dans la joie, déjà dramatique dans « Trahir Vincent… », avec cette cadence époustouflante, elle réussit à bouleverser vocalement et scéniquement dans son grand air de l’acte IV aux aigus redoutables construits sur un solide médium assis sur un grave consistant, sans jamais déchirer la souplesse irisée du satin de sa voix.
De Cédric Clef, à la tête de son Azur Symphonic Orchestra (pourquoi en anglais ?), on pourrait dire qu’il est la clé du succès, même si, peu éclairé et en noir, il brouille à certains moments la perception un peu flottante des chœurs. Dès l’ouverture, sa battue géométrique est entraînante, joyeuse, tirée nettement vers la marche un peu martiale avec un appui, peut-être trop appuyé, des cuivres et percussions de musique de plein air. Mais on y retrouve une gaîté de musique du dimanche, de fête, que, bien pensé, ne devrait jamais perdre toute musique pour sérieuse qu’elle se croie, retrouvant ainsi un rôle festif de célébration populaire en communauté. C’est un rythme vif, plein d’alacrité, qui rajeunit en somme cette musique jaunie trop souvent par une sacralité compassée excessive. On est ravi de la finesse de la scène du pâtre et de Mireille enfermée. Il nous fait retrouver, avec bonheur la veine mélodique inépuisable de Gounod, qui allie science musicale et inspiration populaire avec bonheur.
Un coup d’essai d’un festival tout nouveau qui, avec de l’aide, pourrait être un joli coup de maître.

Organisateur : Association culturelle "Les Voix du lyrique" www.lesvoixdulyrique.com
Mireille de Gounod
Azur Symphonic Orchestra et chœurs de la région P.A.C.A.
Direction Musicale :
Cédric Clef ; mise en scène : Claudine Garcia ;
Technique et lumière : Pierre Garcia.
Distribution :
Mireille : Flora Fernández ; Taven : Rosemonde Bruno ; Vincenette/Andreloun : Pascale Barret ; Clémence/une voix : Gaëlle Comte ; Vincent : Bruno Comparetti ; Ourrias : Norbert Dol ; Ramon : Franck Martinelli ; Ambroise : Frederic Leroy  Le passeur/un Arlésien : Patrick Sabatier.

Dimanche 5 Août 2012 au Théâtre de Verdure de Gémenos, 20H45.
Jeudi 09 Août 2012 au Château Margillière à Brignoles.
Horaires : 20h45 ou dès 19h45 : dégustation des vins du domaine sera offert. Lundi 13 août au Lavandou, 20h45.
Photos :
1. Affiche ;
2. Théâtre de verdure de Gémenos.
Autres photos : Christian Dresse :
1. Mireille (Flora Fernández) ;
2. Vincent (Bruno Comparetti) ;
3. Ramon, Mireille, Vincenette, Ambroise, Vincent  (Martinelli, Fernández, Barret, Leroy, Comparetti) ;
4.Ourrias (Norbert Dol) ; 
5. Les amants malheureux;
6. Scène finale.

lundi, août 06, 2012

THÉÂTRE SILVAIN



MARSEILLE SOUS LES ÉTOILES (2)

À propos de la programmation du théâtre Silvain, j’avais déjà conseillé le concert original de l’ensemble marseillais Una Stella du 27 juillet sur les Huit saisons, celles de Vivaldi doublées de celles d’Héctor Piazzolla. Je signalais aussi que, le 6 août, Una Stella se joindra à Michel Legrand et son trio pour un autre concert atypique.
Mais je me devais de présenter cet ensemble composé de musiciens solistes de prestigieux orchestres de divers lieux qui du singulier sont passés au pluriel unis par la volonté de mettre en commun leurs compétences en un lieu unique d’élection, Marseille. Una Stella, cette étoile une, mais constellation de talents réunis sous la houlette souple et souriante de Philippe Spinosi et d’Anne-Garance Fabre dit Garrus, est autant animé par le désir musical que par l’amitié qui unit ses membres. Si leur berceau musical est le Baroque, on a vu qu’ils explorent en toute liberté des répertoires diversifiés en formation de chambre. Pour célébrer ses trois années passées à Marseille, Una Stella a fondé une saison de trois concerts : « Perla Mediterranea », musiques baroques… d’orient et d’occident en l’église St Eugène d’Endoume. Dans la superbe acoustique de St Eugène, Vivaldi, Monteverdi ou Albinoni, résonnent en échos aux compositeurs espagnols issus de l’époque médiévale arabo-andalouse, auxquels répondent parfois leurs lointains cousins d’Amérique latine contemporains tel que Villa Lobos et, on l’a entendu la dernière fois, H. Piazzola. Cordes frottées, pincées, percussions et voix volubiles vibrent pour un voyage d’une rive à l’autre de la méditerranée grâce à cette étoile qui traverse les époques.
Fin juin dans le Temple Grignan, les musiciens d’Una Stella, entourant le contre-ténor Pascal Bertin, avaient donné un remarquable concert pleinement baroque. On retrouvait, les oreilles charmées, le lumineux Arcangelo Corelli, d’un baroque trempé qui se tempère par une mesure déjà classique, un Albinoni solaire. Mais on découvrait la gaîté très Commedia dell’ Arte du rarissime Uccelini, au nom de volatile chanteur prédestiné, à la musique fantasque très masque et bergamasque carnavalesque, thème obsédant plein de pizzicati tels des  pépiements d’oiseaux, d’échos et crescendos festifs.
Il revenait à Pascal Bertin de tenir la part chantante de la soirée, avec des airs de Purcell, de Haendel, qu’il interprétait avec la rondeur d’un timbre égal sur tout son registre, une voix souple, colorée, une ligne bien tenue, un legato exemplaire, un art sobre mais sûr de l’ornementation et, surtout, une expressivité sans laquelle cette musique ne serait que virtuosité sans âme si elle ne servait les affects. Surtout quand il s’attaquait,  avec une émotion contenue et beaucoup de noblesse, au magnifique Stabat Mater de Vivaldi, et, pour finir, au Salve regina auréolé de grâce de Pergolèse.
OPÉRA THÉÂTRE POUR TOUS (OPT)
Il faut signaler maintenant, en août deux événements importants encore dans ce théâtre de verdure niché près de la mer, le théâtre Silvain.
En effet, en collaboration avec la ville de Marseille et la compagnie OPT, l’Opéra théâtre Pour Tous, présente un récital lyrique le 1er août et un opéra, Madame Butterfly de Puccini, les 11 et 13.
Fondée par l’obstination têtue de l’excellent baryton marseillais Cyril Rovery, l’Opéra théâtre Pour Tous est une compagnie lyrique qui se donne pour but d’être un centre d’insertion professionnel et promotionnel actif de jeunes chanteurs sélectionnés sur concours et de monter en suite avec eux des spectacles accessibles à un large public.
La sélection des jeunes interprètes s’effectue, depuis des années,  lors de masters classes qui ont lieu, en partenariat avec le pôle ORL de l’hôpital de la Timone, à l’amphithéâtre de l’Hôpital Saint-Joseph. Ces classes de perfectionnement sont reconnues par l’AFDAS (Fond d’Assurance Formation des Secteurs de la culture, de la communication t des loisirs). Une phoniatre, le Docteur Marie-Noëlle Grini-Grandval prodigue ses conseils et soins aux jeunes stagiaires, la metteur en scène Karine Leleu dispense ses cours de théâtre et, enfin, des artistes lyriques de rang international assurent la partie vocale de ces classes de travail. Ainsi, on a vu des artistes prestigieux se succéder, selon l’opéra étudié et travaillé : Véronique Gens, Mireille Delunsch, Marie-Ange Todorovitch, Jean-François Lapointe,  et Leontina Vaduva, la marraine, que l’on retrouvera au théâtre Silvain, qui a chanté avec Placido Domingo, Alberto Kraus, Roberto Alagna.
L’autre but est de monter, mais accompagnés au piano par Ludovic-Amadeus Selmi, pianiste et compositeur, des opéras.
L’opéra, c’est du théâtre chanté et les sujets en sont le plus souvent tirés de romans ou de pièces de théâtre célèbres : Les Noces de Figaro, Don Giovanni de Mozart, Traviata, Otello, Pelléas et Mélisande, etc, viennent, bien sûr, du théâtre et, sous le livret, on retrouve Beaumarchais, Tirso de Molina, Dumas fils, Shakespeare, Maeterlinck, etc.
Revenant à cette origine, OPT entend fusionner opéra, théâtre et littérature : c’est-à-dire, allégeant la partie vocale, toujours très longue, ce qu’on a éliminé de musique est rempli par des passages théâtraux ou littéraires des œuvres originales dont l’opéra est issu. Cela donne un éclairage nouveau intéressant à l’œuvre ainsi présentée. C’est de cette sorte que le Don Giovanni de Mozart/da Ponte présenté l’an dernier au Palais Longchamp, était allégé de ses récitatifs, et, à la place, il y avait des extraits traduits du Don Juan originel espagnol de Tirso de Molina et d’autres passages du Dom Juan de Molière. Sans être toujours entièrement convainquant, c’était néanmoins fort intéressant. On attend donc la suite avec cette Madame Butterfly de Puccini, chantée en italien, bien sûr, mais avec des récits en français de la pièce originale de David Belasco Madame  Butterfly et du roman de Pierre Lotti Madame Chrysanthème qui s’en inspire. On connaît l’histoire de cette pauvre geisha issue d’une noble famille ruinée qu’un officier américain épouse en passant, pour rire et jouir durant son séjour au Japon, avant de l’abandonner avec un enfant né de leurs amours. Elle l’attend toujours du haut de sa colline de Nagasaki  mais, quand il revient, marié à une de ses compatriotes américaines, c’est pour lui reprendre leur enfant. Déshonorée, déja reniée par sa famille pour avoir épousé un étranger, elle se fera hara-kiri.
On retrouva donc Leontina Vaduva le 1er août pour un concert lyrique avec les jeunes solistes d’OPT précédant les 11 et 13, Madame Butterfly.
1. Théâtre Silvain;
2. Pascal Bertin;
3. L'ensemble Una Stella ;
4. Affiche OPT;
5. Leontina Vaduva ;
6. Cyril Rovery.
        

mercredi, août 01, 2012

FESTIVAL INTERNATIONAL DE LA ROQUE D'ANTHÉRON


Festival international de Piano 
de la Roque d’Anthéron (21 juillet/ 22 août 2012)

Réduire le Festival de Piano de La Roque d’Anthéron à quelques feuillets, c’est résumer la forêt à un arbre et l’arbre à une feuille : 80 concerts en un mois, plus de 400 artistes : le clavier dans tous états, du clavecin au piano-forte en passant par l’orgue et l’organe vocal de chœurs le jazz, les ensembles concertants, symphoniques…L’aristocratie mondiale du clavier démocratiquement offerte en un éventail qui embrasse de la musique baroque à la contemporaine en divers lieux, mais une atmosphère unique pour des lieux variés.

D’abord, le berceau : le Parc du Château de Florans et ses 365 platanes : le doigté, le tact végétal de la nature en écho visuel à la touche délicate du piano. Le ciel, rougi par le couchant, à travers les ramures sombres des arbres du parc, c’est une amoureuse chair rosie sous la dentelle noire de la soie. Avec l'ombre avancée, les cigales mettent une progressive sourdine au profit des grenouilles des fontaines et les oiseaux, étonnés, entonnent des chants nouveaux pour le jour tout neuf des projecteurs. Sous la conque acoustique, nid inversé, comme fait de coquilles d'œufs géants, posé sur la scène, grand oiseau noir prêt à l'envol, le piano ouvre son aile luisante de corbeau striée par les cordes brillantes.
La Roque a essaimé dans deux lieux tout aussi naturels : les carrières de Rognes et l’Etang des Aulnes, la pierre dorée et l’eau argentée. Coupée à angles vifs dans le beurre calcaire de la colline, la carrière étage ses cubes creux de ville géométrique virtuelle, dont les surfaces virent du jaune à l’or, au roux, dans la lumineuse patine progressive des crépuscules d’été. Des pins hirsutes griffonnés sur leur crête, quelque brouillonne broussaille tombant avec des nonchalances de chevelure, adoucissent la rigueur géométrique des lignes pures. Ici règne le jazz.
Les Aulnes se nichent dans un creux de la Crau, à Saint-Martin. Longue ligne de lauriers-roses, de peupliers verticaux au bout, le plan d’un vaste pré, une inflexion douce du relief et, en contrebas, un étang buvardant de ses eaux plates les teintes mourantes du soleil, lumineux miroir ensuite à un astre pour nous disparu. A gauche, une belle bastide restaurée ; à droite, une grange aménagée où la musique est chez elle. Ce sont les trois poins cardinaux de ce festival qui a aussi d’autres lieux dans les villages provençaux d’alentour, Lourmarin, Cucuron, Lambesc, Saint-Cannat, Mimet, Gordes, Aix-en-Provence….
Hommage à Brigitte Engerer
Miracle de l’art, de la discographie, nous pourrons, sans nous lasser, mais avec une intense émotion, continuer toujours à écouter le phrasé moelleux, l’émotion, la dévotion, l’intériorité de la grande Brigitte Engerer qui, programmée comme chaque année au Festival, nous a quitté le 23 juin. La semaine même de sa mort, elle donnait un récital à Paris. Depuis des années, elle luttait contre la maladie mais ses mélodies, sous ses doigts, elle nous les offrait comme des cadeaux en souriant, en riant, en nous bouleversant.
Nous n’oublierons pas, il y a deux ans, Les Harmonies poétiques et religieuses de Liszt, qu’elle avait données dans la cloître si adaptée de l’abbaye de Silvacane de la Roque, il y a deux ans. Pour lui rendre un dernier hommage, le Festival international de Piano de la Roque avait demandé à ses plus proches amis et élèves de jouer pour elle, les 23, 24, 25 et 31 juillet.
La première soirée d’hommage fut animée par trois de ses anciens élèves du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris : Sélim Mazari, Varduhi Yeritsyan et Jonas Vitaud, jouèrent Mendelssohn, Schumann et Brahms. La deuxième soirée réunit, au théâtre des Terrasses de Gordes, Boris Berezovsky, partenaire privilégié de Brigitte Engerer, au piano qu’ils ont tant partagé, et Henri Demarquette au violoncelle : Messiaen, Saint-Saëns et Rachmaninov au programme. La troisième soirée à l’abbaye de Silvacane, voyait la rencontre de l’alto de Gérard Caussé et du piano de Jonas Vitaud pour un salut à sa passion de la musique de chambre, la musique partagée avec d’autres musiciens. Enfin, la dernière soirée d’hommage à la grande pianiste trop tôt disparue réunissait la lumineuse Anne Queffélec et le fidèle Boris Berezovsky avec l’Orchestre régional de Cannes Provence Alpes Côte d’Azur dirigé par Philippe Bender.
Un festival largement et juvénilement trentenaire
Trente-deux ans déjà de festival, comme un symbole démultiplicateur… Les platanes sûrement tricentenaires du Parc de Florans, ont dû en retenir, en plus de 30 ans, des noms de pianistes célèbres dans le monde entier ! Comme un immense clavier international, résonnent les noms d’Argerich, Ashkenazy, Cassard, Duchâble, Engerer, Keffelec, Planès, Pennetier, Lupu, Richter, Ciccolini, qui y a fêté l’an dernier son quatre-vingt-cinquième anniversaire et qui revient cette année encore, Rigutto, Berezovsky, Lugansky, Magaloff, Sokolov, Volodos, Freire, Pires, etc, tout le gotha du piano mondial. Mais on n’oubliera pas ceux dont les arbres du parc virent les premiers pas ou presque, telle la toute jeunette alors Hélène Grimaud, Angelich, et aujourd’hui Neuburger et autres : car la constellation d’étoiles de premières grandeur du firmament confirmé, s’enrichit chaque année de 30% de jeunes, débutants ou presque, auxquels le festival donne une chance d’envol, d’essor, avec près de cent concerts dont la moitié  inédits…
Qui aurait dit, des premiers 300 spectateurs des concerts du début, qu’ils seraient, trois décennies plus tard, presque 300 fois plus nombreux ? Ni René Martin, le directeur artistique (créateur aussi de la Folle journées de Nantes et autres lieux du monde), ni feu Paul Onoratini, fondateurs, ne pouvaient imaginer l’évidence d’un tel succès, dont Jean-Pierre et Michel Onoratini, qui président aujourd’hui aux destinées du festival, se réjouissent tout en veillant jalousement à garder l’esprit, le génie du lieu, agrandi mais non grossi ni alourdi, qui garde, malgré sa jauge désormais de deux milles places, un caractère intime et bon enfant avec ses bénévoles heureux d’accueillir ce public large et varié. Ce festival intime et grandiose est fidèle à sa vocation première, fièrement républicaine : un art d’élite pour tous. D’ailleurs, les pelouses du parc, fleuries de nappes, de paniers de pique-nique avant les concerts, donnent à ce festival un petit air de Glyndebourne populaire, ce fameux festival anglais où, à l’inverse, ce sont les Rolls-Royce et les Bentley qui débarquent, avec des valets  de pied en grand apparat, la gentry britannique pour banqueter sur riches nappes blanches et candélabres d’argent, avant d’aller entendre la musique. À la Roque, concerts pour tous les goûts et toutes les heures, parfois dès 16 heures selon le lieu, et les fameuses désormais Nuits du piano à thème finissant après minuit : toute la littérature du piano servie par d’illustres noms qui voisinent avec des jeunes prometteurs.



Cette année on fêtera le 150 e anniversaire de la naissance de Claude Debussy
, né en 1862 (mort en 1918). Un disque récent sorti pour cette occasion, Musique de chambre avec vents, label indé !SENS, nous berce voluptueusement avec le Prélude à l’après-midi d’un faune dans la transposition pour la flûte affûtée doucement de Vincent Lucas, et le piano perlé et caressant d’Emmanuel Strosser. On retrouve le climat alangui, langoureux, sensuel, érotique, de ce faune sur le fameux poème de Mallarmé, que Debussy mit en musique entre 1891 et 1894. Avec cette musique, vague de l’âme et désir du corps, solaire, pleine d’arabesques des rêveries sensuelles, le faune s’étire, songe, s’allonge et l’on rappellera l’incroyable scandale que déchaîna, en 1913, la version chorégraphique qu’en donna le grand danseur Nijinski : il dansait le solo et le plaisir solitaire qu’il mimait avec des mimiques amoureuses, donnant le la à la révolution musicale, chorégraphique et culturelle des Ballets russes, l’un des signaux de la Modernité, juste la veille de la Grande Guerre.
Le mardi 31 juillet, sur les bords rêveurs de l’Étang des Aulnes, Jean-Efflam Bavouzet commence la première partie de l’intégrale des œuvres pour piano de Debussy et le, samedi 4 août, dans le même lieu, le tendre et disert Philippe Cassar lui consacrera un récital qui nous rappellera la mémorable intégrale qu’il avait donnée en un seul jour, il y a quelques années, à l’Opéra de Marseille. Entre temps, le 1 août, la Nuit du piano, au Parc de Florans, avec ces deux interprètes, complètera cette passionnante intégrale du piano de Debussy.
Si l’on commémore en hommage les anniversaires de la mort de grands artistes, on fête ceux de leur naissance (l’an prochain, ce sera le 200 e anniversaire de la naissance de Verdi et Wagner, tous deux nés en 1813), il y a un centenaire de naissance d’un très grand compositeur qui semble passer inaperçu : Jean Françaix (1912-1997). Avec un X à la fin : mais enfin, il illustre bien que nul n’est prophète en son pays puisque, joué ailleurs, il ne l’est guère chez lui. C’est un musicien dans la lignée de Debussy et Ravel, insouciant des modes et courants musicaux, suivant le sien, si français dans une musique faire de mesure, de pudeur et d’humour : « Musique sérieuse sans gravité », disait-il, c’est-à-dire, sans lourdeur. Dommage qu’il soit absent de La Roque. Fort heureusement, le label indé !SENS encore lui rend l’hommage d’un beau disque  par l’Octuor de France : Jean FRANÇAIX (1912-1997), MUSIQUE DE CHAMBRE

Renseignements - Location : Festival de Piano - Parc du Château de Florans, 13640 La Roque d’Anthéron
Tél : 04 42 50 51 15 - Télécopie : 04 42 50 46 95
e-mail : info@festival-piano.com
Programme détaillé sur : http://www.festival-piano.com